Programme de Marine Le Pen 2022 : pouvoir d'achat, sécurité, immigration... Le résumé du projet

Programme de Marine Le Pen 2022 : pouvoir d'achat, sécurité, immigration... Le résumé du projet

PROGRAMME LE PEN. A l'heure du second tour de cette présidentielle 2022, Linternaute vous propose de revenir sur le projet résumé de la candidate du Rassemblement National. Ses mesures phares sont-elles d'extrême-droite ? De l'immigration au pouvoir d'achat, voici le programme de Marine Le Pen décrypté.

[Mis à jour le 24 avril 2022 à 15h27] Ce 24 avril a lieu le second tour de l'élection présidentielle. Cette année, il aura un air de déjà-vu, puisqu'il opposera une nouvelle fois Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Après une campagne pour le moins inhabituelle, menée dans un contexte délicat, entre la guerre aux portes de l'Europe et l'absence de confrontation directe entre les candidats, l'heure est venue de départager les deux projets des finalistes.

Le débat d'entre-deux-tours de la présidentielle, qui a eu lieu ce mercredi 20 avril 2022, a été la dernière occasion de comparer deux personnalités politiques qui divergent sur d'innombrables points. Face au libéral et pro-européen Emmanuel Macron, Marine Le Pen a défendu une ligne protectionniste, souverainiste et radicale. En cela, elle n'a pas vraiment changé par rapport à sa dernière candidature, en 2017. Durant cette campagne si particulière, les deux candidats se sont affrontés, souvent de manière interposée, avec deux visions divergentes sur l'avenir de la France. Parmi les thématiques fréquemment mises sur la table, l'ambition européenne a été un grand sujet de discorde. Face à un président sortant pro-européen, que préconise Marine Le Pen pour l'Europe ? 

Connue pour son hostilité à une trop grande implication de la France dans l'Europe, la candidate du RN propose des mesures qui vont dans le sens d'une souveraineté française plutôt qu'européenne. Si elle a assoupli son programme et ne compte plus sortir de l'Union européenne ni de l'euro (ce qui faisait partie de son programme en 2017), elle veut œuvrer pour un désengagement progressif de la France. De la même manière que son homologue et proche Viktor Orban en Hongrie, elle veut affirmer la supériorité des lois françaises sur les lois européennes en "remettant à sa place" cette "structure internationale illégitime", notamment en empêchant l'application de tout texte européen qui serait contraire à la Constitution française. 

Et pourtant, son programme pour 2022 est axé sur de nouvelles priorités, celles des prix, notamment des énergies et des salaires avec la réduction de la TVA, voire sa suppression en période de crise inflationniste aigue sur des produits de première nécessité (lire plus bas). Une partie de son projet politique a a ainsi évolué, se voulant plus fédérateur, d'où le changement de nom du parti qui, de Front National, parti à jamais marqué par les références et les frasques de son père, Jean-Marie Le Pen, est devenu Rassemblement National en 2018. C'est principalement sur la forme que Marine Le Pen a opéré une transformation : durant cette campagne 2022, elle a voulu "dédiaboliser" son image et apparaître comme moins radicale, aidée en cela par la candidature d'Eric Zemmour, le polémiste d'extrême-droite on ne peut plus radical. Pour autant, le fond de son programme et ses ambitions pour la France ont-ils réellement changé? 

Quelle sera la politique menée par Marine Le Pen si elle est élue présidente de la République ce dimanche ? Quelles seront les premières réformes menées ? La candidate de la droite nationaliste est souvent présentée comme ayant un programme de rupture, et accusée de vouloir mettre en œuvre un projet xénophobe ou d'extrême droite. Alors que les Français font leur choix définitif ce 24 avril, qu'en est-il vraiment ? Marine Le Pen représente-t-elle un danger pour la démocratie, l'Etat de droit, comme cela est souvent avancé ?

Force est de constater que le populisme de Marine Le Pen, son discours anti-élite et cette propension à contourner ou minimiser les cadres constitutionnels l'inscrivent dans les traditions de l'extrême droite française. Pour ses réformes les plus sulfureuses, elle entend se passer de l'aval du Parlement et du Conseil constitutionnel, notamment pour instaurer la "priorité nationale". On pense aussi à son volonté de recourir au référendum via l'article 11 de la Constitution qu'elle utiliserait pour modifier le texte de cette dernière, une ambition que Gérard Larcher, le président du Sénat, qualifiait le 20 avril de "détournement de procédure" (l'article 11 concernant le référendum législatif, sachant que c'est l'article 89 qui permet un référendum constituant).

Force est de constater, par ailleurs, que la teneur de son projet présidentiel sur la manière de considérer les étrangers est, encore une fois, dans la pure tradition de l'extrême droite : la France est perçue comme un corps organique, issu d'une histoire qui lui est propre, composé d'un peuple singulier ; de fait, la mixité, le métissage est un péril qui remet cause un modèle culturel séculaire. Cette manière de voir la France conduit Marine Le Pen - non seulement à faire de l'assimilation le seul critère d'intégration mais - à considérer que les étrangers ne peuvent pas disposer des mêmes droits que les Français. Marine Le Pen est très claire sur ce point : pour elle, l'accès aux aides et aux logements sociaux, l'accès à l'emploi public, l'accès à certains actes de santé, doivent être limités et circonscrits pour les étrangers, instaurant de fait une discrimination considérable entre personnes vivant sur le sol français. Quant à sa manière d'aborder le danger de l'islamisme en France, force est de constater qu'elle est en totale rupture avec les principes de la République : l'interdiction du port du voile dans l'espace public est une très nette remise en cause de la laïcité. Par ailleurs, sa volonté d'inscrire dans la Constitution la possibilité pour les institutions publiques de célébrer certaines traditions catholiques, comme l'installation de crèche, met à mal l'égalité des cultes garanties par la République. 

De la démocratie à la politique internationale et des retraites à l'immigration en passant par les mesures pour la santé, l'éduction ou l'écologie, retrouvez le résumé détaillé du programme de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle 2022 et le prochain quinquennat.

Programme sur l'immigration

L'immigration concentre une part importante des mesures de Marine Le Pen et le projet de la candidate s'inscrit dans l'ADN de l'extrême droite avec des propositions radicales. Toutes les mesures concernant l'immigration sont réunies dans un projet de loi référendaire accessible dans le programme de la candidate.

  • Marine Le Pen souhaite faire voter un projet de loi sur l'immigration et l'inscrire dans la Constitution par voie de référendum. Une pratique inhabituelle qu'elle juge possible grâce à l'article 11 de la Constitution qui permet au chef de l'Etat de soumettre au référendum "tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent". Elle juge en effet que "le problème principal c'est l'immigration, sujet sur lequel "les jurisprudences abusives, bien souvent d'ailleurs plus que les textes internationaux, ont privé les Français, les pouvoirs publics, de la possibilité d'agir".
  • La candidate RN veut instaurer la priorité nationale en tant que loi constitutionnelle. Mais en quoi consiste cette priorité ? La mesure permet d'avantager une personne de nationalité française par rapport à un étranger et Marine Le Pen envisage le recours à cette pratique pour l'accès au logement et l'accès à l'emploi en priorité.
  • "Nous appliquerons à la lettre le droit d'asile", insiste Marine Le Pen. Le Rassemblement national estime que ce droit "a été dévoyé" et avance que 90% des obligations de quitter le territoire français ne sont pas appliquées. Selon la politique défendue, les demandes d'asile ne pourront être faites qu'aux consulats et aux ambassades de France à l'étranger et seuls les individus ayant obtenu le droit d'asile pourront rejoindre la France, voire seront acheminés jusque sur le territoire national.
  • Les pays qui refusent la réadmission de leurs compatriotes et "violent le droit international" d'après la candidate se verront refuser toute demande de visas, tout transfert d'argent, le versement d'aides au développement et même la capacité pour les dirigeants de devenir propriétaire d'un bien en France.
  • Parmi les autres mesures on retrouve la suppression du droit du sol qui permet actuellement aux personnes nées de parents étrangers mais sur le territoire français d'acquérir la nationalité française à 18 ans sur simple demande.
  • De manière générale l'accès à la nationalité française ou à la naturalisation française sera considérablement durci. Dans son programme, la candidate frontiste fait mention de "conditions très strictes" mais ne le précise pas davantage.
  • Toujours dans l'optique de favoriser les personnes de nationalité française par rapport aux étrangers, Marine Le Pen ambitionne de conditionner l'accès aux aides sociales des personnes étrangères à au moins cinq années de travail en France. 
  • Enfin, la candidate RN promet de supprimer l'autorisation de séjour aux étrangers n'ayant pas travaillé durant les douze derniers mois et l'expulsion "systématique" des clandestins, délinquants et criminels étrangers.

Programme sur la retraite

Marine Le Pen a fait évoluer son programme entre 2017 et 2022, notamment sur la réforme des retraites. Celle qui défendait le départ à la retraite à 60 ans pour tous, propose aujourd'hui une mesure progressive.

  • L'acquisition des 40 annuités sera toujours nécessaires pour partir à la retraite et percevoir une pension complète. 
  • Le départ à la retraite dès 60 ans sera possible pour les personnes entrées dans le monde du travail tôt, entre 17 et 20 ans. Pour les actifs ayant débuté leur carrière avant leur 25 ans, la retraite sera accessible entre 60 et 62 ans. En revanche, ceux qui ont commencé à travailler à 25 ans ou plus tard devront, comme c'est actuellement le cas, attendre l'âge d'annulation de la décote, soit 67 ans. L'idée derrière cette mesure est " "inciter fortement les jeunes à entrer plus tôt dans la vie active".
  • Marine Le Pen justifie la différence de traitement par la durée des carrières mais aussi la pénibilité du travail : "Plus on a commencé à travailler tôt, plus il faut partir à un âge raisonnable à la retraite" d'autant plus que "quand on démarre tôt, c'est souvent parce qu'on fait un travail manuel alors que, quand on entre plus tard dans la vie active, c'est souvent parce qu'on fait un travail intellectuel qui est beaucoup moins fatigant", soutient-elle.
  • En ce qui concerne les pensions de retraites, la candidate promet de ne pas les désindexer les pensions. Au contraire, elle souhaite réindexer les retraites sur l'inflation.
  • Dans son programme, Marine Le Pen prévoit de réévaluer les "petites retraites" et le minimum vieillesse à 1 000 euros.

TVA, RSA... Programme sur le pouvoir d'achat

Pour sa campagne présidentielle 2022, Marine Le Pen s'est imposée comme la candidate du pouvoir d'achat et promet de rendre entre 150 et 200€ à tous les ménages français grâce à une panoplie de mesures.

  • Le programme de Marine Le Pen met en avant la proposition sur la baisse de la TVA de 20 à 5,5% sur le prix de l'énergie, à savoir l'électricité, le gaz ou encore les carburants.
  • Marine Le Pen va plus loin sur les taxes en proposant une TVA à 0%, soit la suppression de la TVA, sur un panier d'une centaine de produits de première nécessité comme les aliments et les produits d'hygiène. 
  • L'augmentation du pouvoir d'achat passerait notamment par la hausse des salaires. La candidate veut permettre aux entreprises d'augmenter de 10% tous les salaires d'une valeur inférieure ou égale à 3 smic en les exonérant de la hausse des cotisations patronales. La proposition concernerait donc toutes les personnes touchant moins de 3 800€ net par mois.
  • D'autres mesures plus discrètes sont aussi défendues dans le programme de Marine Le Pen comme la suppression de la redevance audiovisuelle, une proposition également présente dans le projet d'Emmanuel Macron.
  • Marine Le Pen envisage de renationaliser les sociétés d'autoroutes, un projet qui aurait pour conséquence de faire baisser les prix au péage.
  • Le revenu de solidarité active (RSA) sera, comme toutes les aides sociales, réservé aux Français et son versement sera soumis à l'accomplissement de cinq années de travail.

Programme pour la démocratie et projet de loi référendaire

La candidate du Rassemblement national a dit le 12 avril en conférence de presse vouloir "rendre le pouvoir au peuple et faire souffler un nouveau vent de liberté et de démocratie". Comment ? En initiant une "révolution référendaire" pour donner la parole aux Français sur tous les sujets de la vie politique.

  • Marine Le Pen souhaite réviser la Constitution pour "rendre plus facile l'organisation de référendums sur tous les sujets, ensuite et surtout pour instaurer le référendum d'initiative citoyenne, aussi référendum d'initiative populaire". Elle compte sur l'article 11 de la Constitution pour apporter des changements au texte mais cette option risque d'être jugée comme un "coup de force" par les constitutionnalistes.
  • La révision de la Constitution se fera par un référendum et permettra "des ajouts, soit des transferts de lois importantes dans la Constitution et l'intégration de la priorité nationale si les Français la vote" mais aussi l'inscription d'un nouvel article posant que "la Constitution parce qu'elle est la loi suprême du peuple souverain est supérieure en autorité aux textes internationaux qui pourraient lui être contraires". La candidate compte donc imposer la primauté du droit constitutionnel sur le droit international. 
  • Les référendums d'initiative citoyenne pourront être organisés sur tous les sujets de société dès lors que 500 000 citoyens en auront exprimé le souhait. Une fois les 500 000 signatures vérifiées une consultation pourra avoir lieu pour "proposer une nouvelle réforme nouvelle" ou pour "abroger ou modifier une loi existante".
  • Marine Le Pen précise les deux limites à l'organisation d'un référendum d'initiative citoyenne : il ne pourra pas réviser la Constitution et il ne devra pas porter "une atteinte particulièrement grave aux intérêts nationaux".
  • Si la proposition soumise au référendum est rejetée alors elle ne pourra pas être adoptée pendant quinze ans, sauf nouveau recours au référendum.
  • La candidate du RN prône le retour à un mandat septennal et non-renouvelable pour la présidence.
  • Elle souhaite introduire une dose de proportionnelle lors des élections législatives pour deux tiers des députés élus. Le dernier tiers restera élu au suffrage universel pour "conserver une prime majoritaire" et éviter l'instabilité parlementaire. Ce système hybride doit permettre selon la candidate une meilleure représentation des sensibilités des électeurs.

Programme sur l'Europe et la politique étrangère

Marine Le Pen projette ses ambitions nationalistes sur la politique européenne et internationale. Elle porte et oppose sa vision de la diplomatie à celle d'Emmanuel Macron jugée "bavarde" et "mondialiste".

  • La candidate du RN souhaite que la France sorte du commandement intégré de l'Otan mais n'entend pas quitter l'organisation internationale ni renoncer à "l'article 5 sur la protection mutuelle entre membres de l'Alliance Atlantique".
  • Le "Frexit" n'est plus d'actualité. Marine Le Pen dément vouloir quitter l'Union européenne mais reconnaît vouloir la "transformer de l'intérieur" notamment en faisant d'elle une "alliance des nations européennes". Il faut comprendre faire passer la souveraineté des nations et le droit national avant l'Europe et les règles européennes.
  • La France ne sortira pas des "Accords de Paris" sur l'écologie si Marine Le Pen est élue.
  • Marine Le Pen veut réinventer les liens franco-allemands "sans suivre, en revanche, le modèle Macron-Merkel d'aveuglement français à l'égard de Berlin". Elle souhaite renforcer l'amitié entre les deux pays notamment avec le développement de la coopération et "la relance de l'apprentissage de l'allemand dans les écoles et l'enseignement supérieur et professionnel français". Elle prône justement la mise en avant de l'anglais et de l'allemand dans les institutions européennes "qui n'ont pas vocation à être anglophones".
  • La candidate note toutefois les divergences entre les politiques et les stratégies françaises et allemandes en matière de défense et souhaite arrêter l'ensemble "des coopérations industrielles en matière d'armement". "La France doit pouvoir envisager elle-même de fabriquer le successeur du Charles Leclerc ou du Rafale", a estimé Marine Le Pen le 15 avril sur BFMTV.
  • Concernant l'Organisation des Nations-Unies, Marine Le Pen souhaite que la France puisse légitimer sa présence parmi les membres permanents du Conseil de sécurité par le "renouvellement du rayonnement mondial" de la France et envisage d'élargir ce cercle pour accueillir par exemple l'Inde ou un Etat africain et plus tard un pays d'Amérique du Sud.
  • Sur l'Otan, Marine Le Pen suggère un rapprochement entre l'organisation occidentale et la Russie lorsque la guerre en Ukraine aura pris fin. Elle a estimé le 13 avril que "l'Occident aurait beaucoup à perdre sur le long terme à ce que la Russie s'associe à la Chine".
  • Au sujet des massacres commis en Ukraine, Marine Le Pen refuse comme Emmanuel Macron d'user le terme de "génocide" elle reconnait en revanche sans difficulté qu'il s'agit de "crimes de guerre". Elle demande à ce qu'une enquête soit menée et les responsables condamnés. "Si les responsables ont agi sur ordre d'un gouvernement alors ce pays  doit être mis au ban du concert des nations", a-t-elle ajouté au micro de BFMTV le 15 avril.

Programme sur l'écologie

En matière d'écologie, la candidate du Rassemblement national a surtout pris position sur l'énergie en s'élevant contre les éoliennes. Son programme écologique s'axe sur l'indépendance énergétique et la production agricole.

  • Elle veut arrêter tous les projets éoliens et démanteler progressivement les parcs existants, par la même occasion les subventions allouées à l'éolien, estimées à 5 milliards d'euros par la candidate, seront reversées aux Français.
  • La candidate RN préfère miser sur la relance de la filière nucléaire et son énergie décarbonée, ainsi que celle de la filière hydroélectrique et investir dans l'hydrogène. Par ces voies elle entend atteindre l'indépendance énergétique et pouvoir sortir du marché européen de l'électricité pour "retrouver des prix décents".
  • Elue, Marine Le Pen interdira les importations de produits agricoles qui ne respectent pas les normes de production française.
  • Elle généralisera l'étiquetage précisant l'origine et la qualité des produits alimentaires et obligera les cantines à utiliser au moins 80% de produits agricoles français.
  • Un "plan abattoir" sera mis en place pour assurer des conditions dignes et interdire l'abattage sans étourdissement.

Education, santé, sécurité... Les autres mesures

  • La candidate du Rassemblement national et son parti se disent "opposés à la peine de mort et favorables à l'instauration de la perpétuité réelle" et a affirmé que le retour sur l'abolition de la peine de mort ne sera pas permis un référendum d'initiative citoyenne.
  • Concernant le port du voile, Marine Le Pen compte l'interdire dans l'espace public. Cette interdiction portera sur tous les vêtements constituant un "uniforme islamiste", signe d'une "idéologie totalitaire islamiste". Elle précise que la loi déterminera de manière très précise ce qui relèvera de l'uniforme en question.
  • Sur l'éducation, elle supprimera l'enseignement des langues et cultures d'origine. Elle sanctionnera l'absence d'assiduité par la suspension des allocations familiales et des bourses. Elle augmentera les enseignants de 3% par an.
  • Sur le volet santé, elle envisage un plan de 20 milliards d'euros sur cinq ans, dont 2 milliards pour revaloriser les salaires des soignants et de supprimer les Agences régionales de santé.
  • Marine Le Pen veut faire de la sécurité une part importante de son quinquennat. Aux forces de l'ordre, elle promet "une présomption de légitime défense". Dans son programme, le Rassemblement national veut permettre l'inscription au fichier des délinquants sexuels les harceleurs de rue, atteindre 85 000 places de prison en 2027. La candidate dit également vouloir "éradiquer" les idéologies islamistes et l'ensemble de leurs réseaux.
  • La candidate RN a proposé de supprimer les subventions accordées aux énergies renouvelables intermittentes comme l'éolien ou le solaire. La candidate voit dans l'éolien une "filière inutile", elle veut arrêter le développement de tous les projets éoliens français, qu'ils se situent en mer ou sur terre. Sur son site, elle va jusqu'à proposer le démantèlement de l'ensemble des éoliennes installées sur le territoire. 
  • Elle souhaite favoriser l'entrepreneuriat des jeunes (l'exonération "totale" d'impôt sur cinq ans), leur formation (un chèque formation pour les entreprises) ou encore des "prêts publics plafonnés à taux zéro" à destination des "jeunes familles" dont le "capital restant dû (sera) effacé dès le troisième enfant". Marine Le Pen a annoncé une "évolution de la fiscalité sur les donations et successions".

Programme sur le Covid

Dans l'émission "La France dans les yeux", sur BFMTV le 22 mars, Marine Le Pen a déclaré que, si elle était élue, elle "réintégrerai l'intégralité du personnel soignant [non-vacciné] qui a été suspendu". Elle s'est aussi dite favorable à ce qu'on verse de façon rétroactive les salaires qui n'ont pas été touchés par ces soignants suspendus. La chef de file du RN avait également précisé le 24 novembre 2021 sur BFMTV que, pour elle, les mesures instaurées par le gouvernement pour lutter contre le Covid 19, en particulier le pass sanitaire, étaient "inutiles" et qu'elles "attentent à nos libertés individuelles". Enfin, la candidate d'extrême droite avait réaffirmé au passage son opposition à la "vaccination des enfants et la vaccination obligatoire". 

Le programme complet de Marine Le Pen en PDF

Si vous souhaitez avoir plus de détails et voir toutes les mesures proposées par la candidate Marine Le Pen, c'est en ligne, sur son site de campagne. Retrouvez son programme ici.

Quid du programme de Marine Le Pen en 2017 ?

Il y a cinq ans, Marine Le Pen proposait un programme quelque peu différent, même si certains points n'ont pas évolué au cours du dernier quinquennat. Voici quelles étaient à l'époque les 10 premières mesures de son programme : 

  • Suspension des accords de Schengen et un rétablissement du contrôle aux frontières.
  • Expulsion de tous les fichés S étrangers et la mise en oeuvre de l'article 411-4 du code pénal pour déchoir de nationalité et interdire de territoire les binationaux convaincus de liens avec le djihadisme.
  • Abrogation des lois pénales Dati et Taubira pour mettre fin au "laxisme judiciaire".
  • Organisation d'un référendum sur une grande réforme institutionnelle pour introduire, entre autres, la proportionnelle, le référendum d'initiative populaire, la priorité nationale, "la défense de notre identité de peuple et de notre patrimoine historique et culturel" et la baisse du nombre de députés et sénateurs.
  • Baisse de 10% des trois premières tranches de l'impôt sur le revenu et le rétablissement de la demi part fiscale supplémentaire pour les veuves et les veufs. En détails, les donations des parents à leurs enfants seraient exonérées d'impôt dans la limite de 100 000 euros par enfant tous les cinq ans et de 50 000 euros pour les petits-enfants.
  • Marine Le Pen veut aussi le rétablissement de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations.
  • Suppression de l'aide médicale d'Etat réservée aux clandestins
  • Rétablissement de la défiscalisation et de la majoration des heures supplémentaires et revalorisation des petites retraites.
  • Réorientation des 50 milliards d'euros de baisse des charges du CICE vers les TPE-PME exclusivement.
  • Abrogation de la loi travail "dite loi El Khomri" mais conservation des 35 heures.

Election présidentielle