François Bayrou : que lui a promis Emmanuel Macron ?

François Bayrou : que lui a promis Emmanuel Macron ? BAYROU - MACRON - François Bayrou a proposé une alliance à Emmanuel Macron en vue de l'élection présidentielle. Ce matin il nie tout marchandage en échange de son retrait...

 
09:50

Bayrou : "Je ne suis pas au marché en train d'acheter et de vendre". François Bayrou n'a pas fait de "marchandage" avec Emmanuel Macron en échange de son retrait de la course à l'Elysée et il tient à le faire savoir. Invité de la station RTL ce matin, le patron du MoDem, qui a proposé hier une "alliance" au candidat de En Marche ! (lire ci-dessous), a affirmé qu'il ne cherchait pas "une place" en contrepartie. "Je ne suis pas au marché en train d'acheter et de vendre", s'est-il emporté. François Bayrou revendique une décision "inédite dans la vie politique française" qui pourrait permettre de "renverser la table" lors de cette présidentielle 2017. "J'ai toujours fait passer mes idées avant mes intérêts, ça m'a valu des traversées du désert", a résumé François Bayrou, reconnaissant un "petit sacrifice".

Emmanuel Macron répond favorablement à François Bayrou et le verra ce jeudi

22/02/17 -  18:13

Emmanuel Macron a déclaré à l'AFP qu'il acceptait l'alliance proposée par François Bayrou. Cette proposition du maire de Pau est selon lui "un tournant de la campagne présidentielle". Saluant une alliance qui "porte sur les valeurs et les idées" et qui "s'inscrit pleinement dans la démarche de renouvellement et de rassemblement" qui est la sienne, il a indiqué qu'il verrait le leader du MoDem dès ce jeudi. Emmanuel Macron avait plusieurs fois appelé le leader du MoDem à la "responsabilité", lui proposant à plusieurs reprises de s'associer à sa campagne. Le candidat de En Marche ! ne s'est en revanche pas prononcé sur les conditions posées par François Bayrou pour le moment.

Que demande François Bayrou à Emmanuel Macron ? Les 4 conditions

22/02/17 -  17:09

François Bayrou a posé quatre conditions claires à Emmanuel Macron pour concrétiser l'alliance qu'il appelle de ses voeux. D'abord, il réclame une "véritable alternance" au candidat de En Marche ! qui devra rompre avec les années Hollande auxquelles il a participé en tant que secrétaire général de l'Elysée et ministre de l'Economie. Ensuite, il veut une "loi de moralisation de la vie publique" qui empêchera selon lui "les intérêts privés" de "prendre en otage la vie publique". Le troisième point concerne la politique internationale, avec "une résistance à la loi du plus fort". Enfin, il veut introduire la proportionnelle pour une "juste représentation" des partis politiques à l'Assemblée.

"Je rencontrerai Emmanuel Macron dans les heures qui viennent"

22/02/17 -  16:48

François Bayrou va rencontrer Emmanuel Macron "dans les heures qui viennent". Il refuse pour l'instant d'en dire plus sur leur collaboration. Mais une idée émerge déjà : il préfère parler "d'alliance" plutôt que de "ralliement". "Je crois que cette alliance peut être une entente d’homme à homme, de courant à courant. La confrontation de ces visions et de ces idées [...]. Une majorité, cela se construit à partir d'histoires différentes, de familles politiques différentes, à condition qu’elles soient respectées". Les questions sont nombreuses. Les paramètres de cette alliance sont encore très flous.

François Bayrou propose une alliance à Macron

22/02/17 -  16:38

"J'ai décidé de faire à Emmanuel Macron l'offre d'alliance", annonce François Bayrou ! Et il liste les exigences qu'il demande à Emmanuel Macron.

Un site de campagne a fuité

22/02/17 -  15:44

Le site bayrou.fr, qui renvoie depuis ce matin vers celui du Mouvement démocrate, a, pendant quelques secondes, renvoyé vers une page introduite par ce slogan : "Les Français sont mûrs pour des temps nouveaux". C'est France Info qui a capté cette information et qui la restitue dans ses pages. Les internautes étaient invités à remplir un formulaire pour "suivre la campagne" de François Bayrou. Les journalistes ont aussi épluché l'agenda - particulièrement fourni - de François Bayrou, qui semble bien indiquer qu'il part en campagne. Parmi les rendez-vous médiatique du probable candidat : un 20 Heures sur France 2 et une matinale de RTL.

DÉBUT DU DIRECT - Le lieu livre déjà une indication non négligeable. Pour les trois précédentes élections présidentielles François Bayrou avait décidé d'annoncer sa candidature depuis Pau, la ville dont il est maire, dans les Pyrénées. Mais ce mercredi, le leader du MoDem dira s'il est candidat ou non à la présidentielle 2017 depuis le siège de son parti, à Paris. De quoi esquisser un changement de cap ? Même dans son entourage, on ignore ce que le Béarnais a décidé. Sa plus proche fidèle, Marielle de Sarnez, a fait savoir que François Bayrou avait "pris sa décision" il y a quelques jours, sans rien laisser fuiter.

Mais s'il se fie à la raison politique - faire en sorte que la ligne et les idées qu'il incarne soient en mesure de s'imposer dans la présidentielle ; faire survivre le MoDem en négociant une alliance stratégique -, c'est bien vers Emmanuel Macron que François Bayrou devrait se tourner. Et l'hypothèse d'un soutien à l'ancien ministre de l'Economie a fait son trou depuis quelques jours. Il semble déjà loin en effet le temps où François Bayrou qualifiait le leader d'En Marche ! "d'hologramme", voire de candidat de "l'hypercapitalisme". Selon l'hebdomadaire Le Point, les deux hommes se sont rencontrés en coulisses cette semaine et auraient discuté d'"un éventuel rapprochement" en vue de l'élection présidentielle. Chez les proches des deux hommes, les mots "discussion" et même "entente" ont été prononcés en "off" à la suite de cette entrevue. Hasard du calendrier on non, Emmanuel Macron a décidé de repousser la présentation du cadrage budgétaire de son projet à vendredi, alors qu'il envisageait initialement de s'exprimer lui aussi ce mercredi... Une façon de laisser la priorité à un futur allié ?

François Bayrou cherche un accord pour les législatives

La République des Pyrénées a complété les infos du Point mardi dans la matinée. Selon le journal local, très bien implanté à Pau, le fief de François Bayrou, il y a bien eu une entrevue "il y a une dizaine de jours". Mais l'entourage du patron du MoDem l'a minimisée, évoquant une rencontre parmi d'autres. La République des Pyrénées n'en omet pas moins de rappeler que Jean Lassalle, ancien très proche de François Bayrou qui a décidé de faire cavalier seul pour cette présidentielle, a lâché sur BFM TV que le Palois voulait "s'arranger avec Macron pour placer 15 députés"...

Le rapprochement de l'ancien ministre de l'Economie et du président du MoDem, qui pourrait "casser la baraque" dixit le second, semble en tout cas de plus en plus plausible. D'abord parce que, politiquement, les deux hommes se placent tous les deux au centre de l'échiquier politique, fustigeant de concert un "système" phagocyté selon eux par les partis et par un affrontement droite-gauche stérile. Ensuite parce qu'électoralement, ils y trouveraient tous les deux leurs comptes. Avec le soutien de François Bayrou, Emmanuel Macron ferait un grand pas vers la victoire en éliminant un rival sérieux sur son créneau, en exploitant une cote de popularité encore importante et en bénéficiant des conseils comme de l'image d'un homme d'expérience, de convictions, attaché à la terre.

De son côté, après trois candidatures aux succès divers depuis 2002, François Bayrou éviterait une humiliation annoncée depuis des semaines par les sondages sur cette présidentielle (5 à 6% d'intentions de vote). L'ancien ministre de l'Education pourrait surtout y gagner un poste prestigieux dans l’organigramme d'En Marche ! , puis dans un éventuel gouvernement. Le tout en scellant un accord pour les législatives et, pourquoi pas, en négociant un groupe MoDem à l'Assemblée nationale.

Une "responsabilité historique" pour Bayrou

Mais il y a un autre argument qui pourrait pousser François Bayrou à s'effacer au profit d'Emmanuel Macron : celui de la responsabilité. Déjà, d'éditos en analyses, on voit poindre dans la presse le scénario d'un Bayrou candidat qui volerait les quelques points nécessaires à Emmanuel Macron pour se qualifier au second tour de la présidentielle. Un mauvais film pour la gauche et le centre-gauche qui seraient alors relégués au rang de spectateurs d'un duel entre Marine Le Pen et François Fillon. Autrement dit entre la "droite dure", ou la "droite totale", et l'extrême droite, soulignent les plus alarmistes. Avec un François Fillon plombé par l'affaire de l'emploi fictif présumé de son épouse Penelope et en difficulté dans l'opinion, la victoire de Marine Le Pen deviendrait en outre une hypothèse solide, plus solide en tout cas que face à Emmanuel Macron. De quoi faire réfléchir l'élu de Pau.

Chez Emmanuel Macron, on appuie d'ailleurs là où ça fait mal depuis plusieurs jours déjà. Le candidat lui-même indiquait il y a peu sur Radio Classique que les "convictions" de François Bayrou se retrouvaient dans En Marche ! et que le Béarnais avait "vocation" à travailler avec son mouvement. Le maire de Lyon Gérard Collomb, l'un des principaux soutiens d'Emmanuel Macron, a été plus explicite encore sur RTL mardi matin. " J'espère que François Bayrou prendra la bonne position et qu'il dira qu'il va soutenir Emmanuel Macron", a déclaré ce membre du PS favorable de longue date à un rapprochement avec le centre. "Je ne sais pas ce qu'il va faire", a néanmoins ajouté le sénateur-maire de Lyon, évoquant le risque de "duel qui se termine par l'élection de Marine Le Pen" et "une responsabilité historique".

Bayrou, Macron : des positions irréconciliables ?

Restent quelques obstacles qui semblent, pour certains, insurmontables. A commencer par l'envie irrépressible de François Bayrou de rempiler pour une quatrième campagne. Le président du MoDem serait convaincu de pourvoir remporter l'élection présidentielle, si Emmanuel Macron ne lui barrait pas la route du centre. "Il y a toujours en moi une sorte de joie sauvage, d'envie de mener la bataille", écrit-il dans l'introduction de Résolution française, son livre sorti le 1er février. Le maire de Pau a jusqu'à présent rejeté, parfois avec moquerie ou sévérité, les mains tendues d'Emmanuel Macron qui l'a plusieurs fois appelé à "prendre ses responsabilités".

Lors de leur entrevue de la semaine dernière, les deux hommes auraient par ailleurs "campé sur leurs positions" indique Le Point. François Bayrou n'aurait rien lâché sur les circonscriptions qu'il entend obtenir pour les législatives. Emmanuel Macron a refusé de s’engager clairement dans une alliance, lui qui ne manque pas de blâmer les "accords d'appareils" qui seraient l'apanage de la "vieille politique". Les hésitations de François Bayrou face à Ségolène Royal en 2007 et surtout le soutien de François Hollande en 2012 ont manifestement laissé des traces.