RTBF, Libre Belgique, Le Soir : des résultats des législatives "avant 20 heures"

RTBF, Libre Belgique, Le Soir : des résultats des législatives "avant 20 heures"

RTBF - Des estimations sont déjà publiées... Des résultats des législatives françaises sont en effet mis en ligne avant 20 heures sur Internet : La Radio-Télévision belge francophone et d'autres sites belges ne se privent pas.

Consultez les résultats dans votre ville ou dans votre département en saisissant leur nom ci-dessous :

[Mis à jour le 18 juin 2017 à 19h43] En direct - Les résultats des législatives -  La RTBF vient de donner la première estimation des résultats : il s'agit d'une fourchette de sièges d'élus de la majorité à l'Assemblée nationale. Une fourchette très large, ce qui laisse présager des résultats serrés ou trop partiels pour établir des projections précises. Pour le second tour de ces élections législatives, rebelote, la RTBF consacre une partie de ses équipes journalistiques à la couverture du scrutin français. La chaîne belge ainsi que son site Internet donnent des informations sur cette élection du 18 juin 2017, "tous les résultats et les faits marquants en direct". Et la couleur est annoncée : le site de la RTBF indique clairement que les résultats du second tour des législatives seront "donnés en temps réel", mais précise que les chiffres qui seront donnés en fin d'après-midi seront "vérifiés et fiables, comme lors des précédents scrutins". La RTBF a déjà donné des "résultats partiels" sur les circonscriptions des Français de l'étranger, en Amérique. Le site a aussi donné les résultats des candidats en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, avec une première liste de députés et députées nouvellement élus.

Le site Internet de La Libre Belgique est encore plus clair : la rédaction assure que dans son "live" consacré aux élections législatives françaises, il y aura bien des "premières tendances et des résultats avant 20 heures". Et des estimations sont déjà en ligne, assez précises, avec le nombre de sièges par formation politique. Le site belge donne dans ces fourchettes des indications sur l'élection ou non du député Debout la France Nicolas Dupont-Aignan... Le site du Soir, comme les autres sites belges importants, réalise aussi un direct pour couvrir le second tour des élections législatives en France...

© Twitter La Libre Belgique

La RTBF ne s'est jamais trompée...

Que s'est-il passé dimanche dernier lors du premier tour des législatives dimanche dernier ? La RTBF (Radio-Télévision belge francophone) a bien diffusé des sondages donnant le résultat de l'élection avant l'heure légale en France, autrement dit avant 20 heures. Dans son live, les premiers chiffres ont été donnés à 18h31 précisément. La RTBF, qui ne citait aucun institut et qui ne sourçait donc pas ses infos, donnait alors En Marche à "environ 30%", Les Républicains entre "19 et 20%", le FN à "environ 17%", la France insoumise "autour de 12%" et enfin le PS crédité "de 7 à 8%".

Elle revoyait ses estimations à 19h05 avec les chiffres suivants : "La République En Marche 32% ; Les Républicains 20,5% ; Front National 18% ; France Insoumise 11% ; Parti Socialiste 6%". Des données présentées comme de "nouvelles estimations d'un institut de sondage". Ces chiffres seront encore revus à 19h23, avec cette fois une "estimation nationale (fondée sur les "bureaux test")" qui se rapprochera peu ou prou du résultat annoncé à 20 heures sur les chaines françaises. La RTBF sera suivie dans son entreprise de fuites organisée par ses confrères de la Libre Belgique et du Soir qui, comme lors de la présidentielle, reprendront tout ou partie des résultats des législatives livrés.

RTBF  : 3 - Commission des sondages : 0

Si lors de la présidentielle, la Commission des sondages, à Paris, s'était élevée contre ces fuites, les comparant même à des rumeurs, elle s'est faite plus discrète cette fois. Il faut dire que comme pour le premier round des législatives, les chiffres de la RTBF étaient bons pour la présidentielle et donnaient Emmanuel Macron gagnant plusieurs heures avant les médias français, le 23 avril comme le 7 mai. Alors pourquoi se priver ? Pour le 2e tour des législatives ce dimanche, le média belge (qui est public soit dit en passant) ne devrait pas se priver pour narguer une quatrième fois la commission chargée du contrôle des enquêtes d'opinion... en France.

Pionnier de ce contournement de la loi française, qui oblige les médias de l'Hexagone à attendre 20 heures avant de dévoiler des chiffres, la RTBF, Radio Télévision Belge Francophone, avait dès la présidentielle et les législatives de 2012, mis en place une édition spéciale sur le Web, proposant en fin d'après-midi les premières estimations sur son compte Twitter et sur son site Internet. Lors des législatives françaises notamment, elle avait reçu un tel afflux de visiteurs sur son site que ce dernier avait fini par connaitre des lenteurs. Depuis, pour les médias belges et suisses qui ne sont pas soumis à la loi française, les fuites de sondages sont devenues un sport national. Sport dans lequel ils ont encore excellé en 2017.

La présidentielle et les législatives 2017 ne sont pas les premières élections touchées par les fuites. Lors des dernières élections en date avant 2017, les régionales, la RTBF avait déjà publié des estimation du score de Marine Le Pen dans le Nord-Pas de Calais-Picardie et de Marion Maréchal Le Pen en PACA avant l'heure légale française de 20 heures. Sur son site Internet, le média belge avait publié son article vers 19h35, soit 25 minutes avant l'heure légale en France. Un horaire plus tardif que lors des élections départementales de mars 2015, lors desquelles les sondages avaient été dévoilés plus tôt. Le quotidien belge Le Soir donnait également de premières estimations.

Lors des primaires de la droite et de la gauche, en novembre et décembre dernier, les fuites étaient aussi très importantes, même si on peut souligner que rien n'empêchait légalement les médias français de s'exprimer sur ces consultations qui étaient internes aux partis. Peu avant 19h30, c'est Le Soir qui avait ouvert le bal, donnant Benoît Hamon en tête en citant "une source proche du Parti socialiste" et même des "projection à prendre avec des pincettes". Quelques minutes plus tard, la Libre Belgique, puis la RTBF lui emboîtaient le pas avec "sondage sortie des urnes" non sourcé pour cette dernière. A 20 heures, la Suisse prenait le relais avec des "estimations sortie des urnes" à son tour dans la Tribune de Genève. Parmi les autres sites qui pourraient diffuser des résultats ce soir, notons que la RTS, Radio télévision suisse a aussi joué au jeu des sondages avant l'heure lors des précédents scrutin.

Des estimations des sites belges pendant le dépouillement...

Rappelons qu'en France, la plupart des bureaux de vote ferment à 18 heures, mais dans les grandes villes, il faut attendre 20 heures pour que le dépouillement commence, puisque les bureaux de vote ouvrent deux heures de plus. Donner des résultats ou des estimations avant cette heure-là peut donc dénaturer le scrutin. Pour rappel, les dépouillements doivent suivre un déroulement bien précis, fixé par le code électoral. Dans chaque bureau de vote, il doit y avoir un président, au moins 2 assesseurs et un secrétaire dits "membres du bureau". Mais il faut désigner des scrutateurs parmi les électeurs pour dépouiller les bulletins. Le dépouillement se fait sous l'œil des délégués des candidats et des électeurs (s'il y en a), et sous la surveillance des membres du bureau. Il débute par un décompte des électeurs via les feuilles d'émargement. Cette mission est donnée aux membres du bureau. Le nombre d'enveloppes est ensuite compté et doit être égal aux émargements, sans quoi l'écart devra être mentionné dans le procès-verbal. Les enveloppes sont ensuite regroupées par groupes de 100 (dans les bureaux comptant plus de cent électeurs), elles-mêmes réparties dans des "enveloppes centaines" cachetées et signées. Les enveloppes de centaine sont ensuite réparties à des tables de dépouillement. A chaque table, un scrutateur doit ouvrir chaque enveloppe une à une, déplier le bulletin et le donner à un autre scrutateur, chargé de lire à voix haute le nom du candidat y figurant. Les noms sont notés sur des feuilles prévues à cet effet par au moins deux scrutateurs. Une fois remplies, ces feuilles de pointages sont signées et remises au bureau avec bulletins et enveloppes. A la fin des opérations, on peut ainsi déterminer le nombre de suffrages exprimés, blancs et nuls et surtout le nombre de suffrages obtenus par chaque candidat.

Résultats des législatives : comment ça marche ?

Comment les instituts de sondages parviennent-ils à livrer dès 20 heures une estimation nationale des résultats des législatives ? Ces estimations sont établies à partir des premiers dépouillements réalisés dans les petites communes et villes de moyenne taille, où les bureaux de vote ferment à 18 heures ce dimanche. Selon une méthode gardée secrète, chaque institut de sondages établit une liste de bureaux à travers la France, sélectionnés car censés être représentatifs à la fois de la population et de l'orientation politique de l'ensemble des Français. Des enquêteurs doivent remonter les résultat du dépouillement de chacun de ces bureaux de vote à son institut. Grace à ces données, les sondeurs sont ainsi en mesure d'extrapoler pour proposer des estimations fiables une heure à peine plus tard. La même méthode est employée en circonscription si des estimations y sont réalisées.