Participation législatives à 17h : 35,33%, un record "vers le bas"

Participation législatives à 17h : 35,33%, un record "vers le bas" PARTICIPATION LEGISLATIVES - A 17h, les estimations sur le taux de participation du 2e tour des élections législatives 2017 a marqué un record "vers le bas"...

[Mis à jour le 18 juin 2017 à 19h32] La participation à 17h au 2e tour des législatives 2017 ne surprend pas mais dénote un nouveau record "vers le bas" alors que les derniers bureaux de vote fermeront à 20h : le taux de participation à 17 heures a été chiffré à 35,33% par le ministère de l'Intérieur. Ce niveau laisse entrevoir une participation particulièrement faible à 20 heures, quand le scrutin sera officiellement clos. La participation pourrait alors passer de nouveau sous la barre symbolique des 50%, comme lors du premier tour et creuser encore un peu plus l’écart avec les précédents scrutins, pour atteindre son plus bas historique.

Cette donnée peut paraître anodine alors que sont attendu les résultats définitifs des législatives 2017, mais elle est un bon indicateur de l'état de santé de notre démocratie après une campagne éteinte. Elle peut surtout  esquisser une tendance. Car le taux de participation, et par conséquent celui de d'abstention, sont en général déterminants, bien plus que celui des votes blancs qui ne sont pas comptabilisés parmi les suffrages exprimés. 

Le précédent record négatifs de taux de participation

Lors des élections législatives précédentes, le taux de participation à 17 heures au premier tour s'élevait à 49,28% en 2007, un chiffre quasiment égal à celui du second tour (49,58%). En 2012, il avait atteint 48,31% au premier tour et seulement 46,42% au second. Déjà un record à l'époque. La participation aux élections législatives est historiquement plus faible que lors de la présidentielle. Mais l'alignement des deux élections avec l'instauration du quinquennat est venu amplifier le phénomène.

Si de nombreux Français en âge de voter ne sont plus inscrits sur les listes, notamment parce qu'ils ont déménagé, d'autres ont des difficultés à localiser leur bureau de vote précis pour aller voter (deux paramètres qui jouent sur le taux de participation final). Pour se renseigner efficacement sur les adresses et horaires des bureaux de vote et ainsi optimiser sa participation, la première chose à faire à chaque élection est de se reporter sur sa carte électorale, où votre bureau de vote doit être mentionné. Il est par ailleurs possible de contacter sa mairie ou de se rendre sur son site Internet pour prendre rapidement connaissance du bureau auquel chacun est rattaché. Rappelons que les lieux de vote sont établis quartier par quartier, par arrêté préfectoral, en fonction de la population d'une commune donnée. Attention : pour pouvoir voter, il faut être inscrit sur les listes électorales françaises : il fallait par exemple pour cette présidentielle et ces législatives, veiller à s'inscrire sur lesdites listes avant le 31 décembre 2016.

La participation baisse aussi pour la présidentielle depuis le début de la Ve République

L'abstention gagne la démocratie française depuis des années, et même depuis les débuts de la Ve République, qui fait naître l'élection du président de la République au suffrage universel. Mais c'est à partir des années 1980 que le phénomène s'accélère, avec déjà 18,9% d'abstention au premier tour de l'élection présidentielle de 1981 et 14,1% au second qui sacre alors François Mitterrand face à Valery Giscard-d'Estaing. Sept ans plus tard, pour la réélection de Mitterrand, le taux se stabilise au premier tour avec 18,6%, mais croit fortement au second avec 15,9%. En 1995, l'abstention passe la barre symbolique des 20%. Jacques Chirac est élu avec 21,6% d'abstentionnistes au premier tour et 20,3% au second. En 2002, l'abstention bat un record pour atteindre 28,4% des électeurs inscrits. Un chiffre considéré à l'époque comme l'un des éléments qui ont permis à Jean-Marie Le Pen de se qualifier au second tour. En 2007, l'engouement pour l'élection permet de redescendre à 16%, mais en 2012, le résultat de la présidentielle sera de nouveau marqué par un défaut de mobilisation. Deux électeurs sur dix ne jugent alors pas utile de se déplacer aux urnes.