"Si LR est sur une ligne Wauquiez ou Ciotti, ce sera sans moi !" dit Pierre-Yves Bournazel

"Si LR est sur une ligne Wauquiez ou Ciotti, ce sera sans moi !" dit Pierre-Yves Bournazel

Pour celui qui pourrait être le seul député LR de Paris, "la recomposition politique qui arrive est utile et salutaire". Dans .pol, il a expliqué qu'il refuserait d'être dans l'opposition, même "constructive"...

Si Pierre-Yves Bournazel n'est pas "En Marche", il le dit et le répète : il est "monté dans le train" pour faire partie de la majorité présidentielle. En position de l'emporter dimanche, au second tour des élections législatives, face à Myriam El Khomri, le candidat LR envoie des signaux qui ne trompent pas. Il a explicité dans .pol, ce jeudi, quelle ligne politique il comptait porter à l'Assemblée nationale. C'est clair, il siégera dans la majorité présidentielle. Mais dans quel groupe ? "Y aura-t-il un groupes des modérés de centre-droit, des amis de Bruno Le Maire et d'Alain Juppé, des constructifs ? Je n'en sais rien encore", considère-t-il d'abord, avant de poser deux conditions : "Qu'il y ait suffisamment d'élus, et que ce soit en phase avec ce que souhaite le Premier ministre, car il est le chef de la majorité" (voir l'extrait vidéo en tête d'article).

Reste que si un groupe LR se structure autour des figures de la droite "dure" du parti, Pierre-Yves Bournazel n'en fera pas partie. "Si la ligne est une ligne Wauquiez, Ciotti, d'opposition frontale et un peu artificielle à tout ce que fait le gouvernement qui a le courage de mener ce que la droite n'a pas voulu faire – par exemple sur le travail et la croissance -, ce sera effectivement sans moi. Moi, je souhaite que Les Républicains votent les réformes qui sont utiles au pays et je ne désespère pas qu'après les élections, beaucoup reviennent au sens de l'intérêt général", dit-il. Le candidat LR de la 18e circonscription de Paris va même plus loin : il compte être apparenté à un élu EM. "Moi je ne veux pas d'opposition constructive, […] Moi, je suis dans la majorité présidentielle, c'est clair. Je suis un homme libre et indépendant, je peux avoir des désaccords, mais sur l'essentiel, je voterai la confiance au gouvernement, la loi Travail, la loi sur l'école, la loi de moralisation...", assure-t-il.

"L'opportunisme aurait été de rester enfermé dans son parti"

Interrogé sur l'avenir de la droite et de son parti politique, il prend déjà ses distances : "C'est l'avenir de mon parti qui m'intéresse d'abord. Ce n'est pas le parti qui compte, c'est les idées, les valeurs. Les partis ne sont que des instruments au service des politiques", dit-il. Pas de fidélité d'appareils donc. Pierre-Yves Bournazel n'échappe donc pas aux soupçons d'opportunisme... "L'opportunisme aurait été de rester enfermé dans son parti en attendant que les choses changent et que le gouvernement échoue. Cette volonté de réformer est pour moi une chance pour le pays, donc je ne me pose pas la question, je monte dans le train parce que je sais que si nous ne réussissons pas ce quinquennat, si nous n'obtenons pas de résultats sur le terrain de l'emploi […], alors l'extrémisme politique peut l'emporter", estime-t-il. Pourquoi, dans ce cas, ne pas avoir demandé l'étiquette En Marche! pour ces élections législatives ? "Ça, ça aurait été opportuniste. Un changement d'étiquette au lendemain de la présidentielle, non. Moi je suis un homme de droite modérée, je veux apporter ma pierre à l'édifice à une majorité dans laquelle je me retrouve", répond-t-il.

L'extrait en vidéo

"Pierre-Yves Bournazel sur En Marche"