La SNCF pas privatisée ? "Je ne crois pas le Premier ministre", dit Alexis Corbière

La SNCF pas privatisée ? "Je ne crois pas le Premier ministre", dit Alexis Corbière Sur le plateau de "Restons Politiques", le député LFI de Seine-Saint-Denis a martelé sa conviction : "La SNCF sera privatisée, à terme", si le gouvernement réforme comme il le souhaite le groupe ferroviaire.

C'est la première garantie qu'a donnée Edouard Philippe en présentant les grandes lignes de la réforme de la SNCF mercredi 14 avril : le groupe ferroviaire restera bien une entreprise publique. Alexis Corbière, pourtant, n'y croit pas un instant. Et il l'a bien fait savoir dans l'émission "Restons Politiques" (Linternaute.com et L'Obs) : "Quel est l'intérêt de toucher au statut de l'entreprise sinon ? Le fait de fusionner plusieurs structures et de créer une société anonyme ouvre la possibilité demain, dans un prochain gouvernement, de dire : 'La part de l'Etat finalement n'est plus à 100%', tout ça pourra être fait de manière législative assez simple. Ils savent sinon que ça va ouvrir un front de résistance", assure le député insoumis, pour qui, "à terme, ça passera par une privatisation". Et d'ajouter : "J'en suis persuadé. C'est le même raisonnement que pour d'autres grandes entreprises qui ont été à la fin privatisées".

"Alexis Corbière : la SNCF "sera privatisée""

"Ce sont des stratèges"

"Ce sont des stratèges. Ils connaissent l'Histoire de France, ils savent qu'il y a eu des grandes mobilisations", juge le député, parlant des membres de l'exécutif. "Ils s'appuient sur un sentiment général que nous avons tous comme usager : dernièrement il y a eu des dysfonctionnements et quelques soucis de sécurité. [...] Le gouvernement veut nous hypnotiser, comme le serpent du livre de la Jungle".

"Alexis Corbière : la SNCF et la grève des cheminots"

"S'il y a une grève, même si ça va nous embêter beaucoup, c'est une bonne chose"

Il est plus que probable que l'on se dirige vers un bras de fer entre le gouvernement et les syndicats sur ce dossier brûlant. Alexis Corbière, qui "appelle à manifester", donne quelques recommandations aux cheminots, quelques mois après l'échec des mobilisations sociales contre la réforme du code du travail. "Le conseil que je donne aux cheminots, c'est d'élargir la question en disant 'ça nous concerne tous'. L'école n'appartient pas aux enseignant, la police n'appartient pas aux policiers, la SNCF n'appartient pas aux cheminots", dit-il. "S'il y a une grève, même si ça va nous embêter beaucoup, c'est une bonne chose", poursuit-il, insistant sur le fait que, pour lui, "Emmanuel Macron n'a pas parlé de cette réforme durant sa campagne, il n'a pas mandat pour cette réforme".