Démission de Bruno Julliard : ses charges contre Anne Hidalgo

Démission de Bruno Julliard : ses charges contre Anne Hidalgo JULLIARD - Alors qu'il occupait le poste de premier adjoint à la mairie de Paris et qu'on le disait proche d'Anne Hidalgo, Bruno Julliard a démissionné. Il a expliqué son choix par des différents avec la maire de Paris.

[Mis à jour le 17 septembre 2018 à 15h26] Il était considéré comme le "Premier ministre" de la maire de Paris, écrit Le Monde. Bruno Julliard, 37 ans, était effectivement l'un des fidèles adjoints d'Anne Hidalgo, chargé de la culture. Mais la bonne relation qu'ils entretenaient semble avoir vacillé puisque l'on a appris, ce lundi matin, que le natif du Puy-en-Velay démissionnait de son poste. Un départ surprise que le principal intéressé aurait caché à (presque) tout le monde. Mais plus que la démission en elle-même, ce sont les raisons qu'invoque Bruno Julliard qui surprennent le plus.

L'ancien président de l'Unef n'était plus d'accord avec la politique d'Anne Hidalgo et il l'a fait savoir, avec une certaine véhémence. "Depuis plusieurs mois, de vifs désaccords d'orientation et de méthodes de gouvernance nous ont éloignés", dit-il au Monde à propos de l'édile parisienne, à qui il reproche "le repli", les "approximations" et les "erreurs" dans son projet à la tête de la mairie de Paris. "Notre complémentarité initiale est devenue une incompatibilité. Je n'y crois plus. Je ne veux pas faire semblant", estime Bruno Julliard, qui ne sentait plus écouté par son ancienne patronne, avec qui sa collaboration aura duré dix ans.

Bruno Julliard : "Etre maire, c'est être comptable des décisions qui sont prises"

Et pourtant, "Bruno avait l'oreille de la maire. Elle lui faisait, au début, une confiance capitale. Il était celui dont elle était la plus proche et qui n'hésitait pas à lui dire les problèmes en face", confie un habitué de l'Hôtel de ville au Monde. Et si Anne Hidalgo espérait un soutien dans les dossiers - ô combien brûlants - des Velibs et des Autolibs, qu'elle ne compte plus sur Bruno Julliard. "Lorsqu'un service public majeur est compromis dans de telles proportions, c'est qu'il y a incontestablement eu des erreurs et un manque de vigilance. Etre maire, c'est être comptable des décisions qui sont prises, qu'elles conduisent à des réussites ou à des échecs", tranche-t-il...

Bruno Julliard pointe un "déficit d'efficacité"

Engagé au conseil municipal par Bertrand Delanoë dès 2008, il devient proche d'Anne Hidalgo, alors première adjointe, qui l'engage auprès de son premier cercle de campagne en 2014, lors de sa conquête de la mairie de Paris. Bruno Julliard deviendra son premier adjoint immédiatement après son élection et ce pendant quatre ans. Mais durant ces années, il constatera un "déficit d'efficacité". "Je crois avoir fait preuve, pendant quatre ans, d'une loyauté totale à l'égard de la maire de Paris", se défend-il, considérant être "arrivé au bout de l'exercice" et espérant que son départ provoque "un électrochoc nécessaire, utile à la gauche et au camp progressiste et écologiste".

Anne Hidalgo a réagi publiquement à la démission de Bruno Julliard. Sans évoquer les critiques dont elle a fait l'objet, la femme politique d'origine espagnol assure "respecter le choix" de son désormais ex-collaborateur, qu'elle "remercie pour le travail accompli pendant ces quatre années". Pour remplacer M. Julliard, Anne Hidalgo a nommé Emmanuel Grégoire, qui était jusque-là adjoint en charge du budget.