Jean Lassalle : le député en gilet jaune "fier", mais puni par une amende

Jean Lassalle : le député en gilet jaune "fier", mais puni par une amende LASSALLE - Lors des questions au gouvernement, Jean Lassalle est apparu vêtu d'un gilet jaune. Sanctionné pour ce "coup de com", le député a réagi.

[Mis à jour le 22 novembre 2018 à 17h02] Les Gilets jaunes peuvent désormais compter sur un nouveau soutien : celui de Jean Lassalle. Mercredi après-midi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée, le député non-inscrit des Pyrénées-Atlantiques a en effet arboré dans l'hémicycle un gilet jaune. Le président de l'Assemblée Nationale, Richard Ferrand (LREM), lui a alors demandé de le retirer, répétant même sa demande à de nombreuses reprises. "Je vous rappelle au règlement Monsieur Lassalle, veuillez immédiatement retirer ce gilet", lui a-t-il lancé, sans provoquer de réaction chez le député. Même les huissiers n'ont pas réussi à obtenir de lui qu'il enlève son gilet. "Très bien, ce manquement sera évidemment inscrit au procès-verbal et vous en subirez les conséquences", a alors déclaré Richard Ferrand, avant de suspendre brièvement la séance. Depuis quelques semaines, le vêtement est devenu le symbole de la mobilisation contre la hausse du prix du carburant et plus largement sur la fiscalité qui pénaliserait les classes moyennes.

Alors que la séance a pu reprendre peu après l'incident, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner a réagi à l'attitude de Jean Lassalle en évoquant "les deux personnes mortes depuis samedi ainsi que les 584 personnes blessées, dont 110 policiers et gendarmes". Il a par ailleurs souligné que ces derniers se retrouvaient "blessées" alors qu'ils souhaitaient "garantir la protection du droit fondamental de manifester". Le ministre a été ovationné à la fin de son intervention. Jean Lassalle, qui a finalement enlevé son gilet jaune lors de la suspension de la séance n'est cette fois-ci pas resté de marbre. Alors que le ministre de l'intérieur reprenait la parole, le député a laissé éclater son désaccord avec les propos du ministre.

Selon le compte Twitter de la chaîne parlementaire, les députés de la France Insoumise et du Rassemblement national ont quitté l'hémicycle après l'intervention du ministre de l'Intérieur. Marine le Pen a, par la suite, qualifié les propos du ministre de l'Intérieur d'"indignes". Face à la presse, elle s'est interrogée sur "ce qu'avait vraiment fait Monsieur Lassalle de si catastrophique" pour "qu'on interrompe la séance ?".  Eric Coquerel (FI) a réagi en déclarant que le ministre était "dans la provocation" depuis trois jours. 

"Je n'avais pas le choix" dit le député Lassalle

Joint par RTL, le député des Pyrénées Atlantiques est revenu sur son geste ce jeudi matin. Selon le média, il se dit "totalement heureux" d'avoir pu faire ça. Il justifie son acte par le fait de "ne pas avoir eu le choix" estimant que "le Premier ministre ainsi que le ministre de l'Intérieur s'apprêtaient à émettre des menaces très lourdes à l'égard des gilets jaunes". Jean Lassalle en a profité pour réitérer son soutien aux gilets jaunes, "une expérience très intelligente et citoyenne", avant d'indiquer qu'il était à leurs côtés samedi dernier. Selon lui, la situation "est très grave" et "le président ainsi que le Premier ministre ne veulent pas en prendre la mesure". Il appelle désormais à "plus de considération" pour les gilets jaunes, qui "ne méritent pas d'être insultés" et déclare "n'avoir de leçons à recevoir de personne". Il s'est adressé ce jeudi après-midi directement aux Gilets jaunes dans un tweet :

Selon des informations de BFM TV, l'incident sera inscrit au procès-verbal de la séance. Le député sera donc sanctionné pour son comportement. Il va donc subir une retenue de 1500 euros sur ses indemnités parlementaires. Ce n'est pas la première fois qu'une telle sanction est prise à l'égard d'un député. La dernière fois remonte au 7 décembre 2017. François Ruffin, député de la  France Insoumise dans la Somme avait été privé du quart du montant de ses indemnités parlementaires, à savoir 1378 euros, pendant un mois. Il lui était alors reproché d'avoir porté un maillot de foot en séance.