Savon à Castaner, séjour au ski... La drôle de séquence d'Emmanuel Macron

Savon à Castaner, séjour au ski... La drôle de séquence d'Emmanuel Macron Le chef de l'Etat pensait que le dur de la crise des gilets jaunes était derrière lui. Mais la radicalisation du mouvement et les violences survenues à Paris ce samedi ont changé la donne.

Le chef de l'Etat a dû interrompre son séjour à la station pyrénéenne de La Mongie dès samedi dernier, alors qu'il pensait pouvoir s'offrir un week-end de détente, en descendant quelques pistes de ski. Il faut dire que le président ne pouvait pas laisser émerger de nouvelles critiques sur son mode de gouvernance et sur son attitude face à la crise des gilets jaunes, lui qui apparaît déjà aux yeux de l'opinion comme en décalage avec la crise sociale qui perdure depuis le mois de novembre. Emmanuel Macron devra s'y faire et sans doute attendre l'hiver prochain pour enfiler des skis et poser avec son épouse sur un télésiège.

Dès samedi soir, Emmanuel Macron a voulu manifester son soutien aux forces de l'ordre et taper du poing sur la table pour dénoncer les nouvelles violences, survenues en marge de la manifestation des gilets jaunes samedi dernier. "Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement, la journée d'aujourd'hui montre que sur ce sujet-là et pour ces cas-là, nous n'y sommes pas. Je veux qu'on analyse les choses, et que, dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n'advienne plus", s'est-t-il agacé sur Twitter. Ce dimanche, il a tenu une réunion de crise avec plusieurs membres du gouvernement, autour d'Edouard Philippe, pour discuter des nouvelles "décisions fortes" à annoncer ce lundi aux Français.

Il ne faut pas s'y tromper, dans l'oeil du cyclone, c'est bien le ministre de l'Intérieur qui est l'homme le plus affaibli au sein du gouvernement. La polémique sur sa sortie en boîte de nuit est intervenue au pire moment. Et les images des saccages sur les Champs-Elysées, qui ont fait le tour du monde, créent un cruel décalage avec la gravité des faits survenus dans la capitale. De fait, l'exécutif prête le flan aux critiques de l'opposition, qui crie au laxisme. Et manifestement, Christophe Castaner a passé un mauvais quart d'heure. Selon les informations de RTL, le ministre de l'Intérieur s'est fait "sérieusement fait remonter les bretelles". Un cadre de LREM insiste auprès de la radio : "Et pas qu'un peu". Et de préciser qu'il ne démissionnera pas : "On ne peut pas le sortir, mais il faut lui redonner de la respiration politique". "Le président n'est pas protégé une seule seconde. La prise de parole du Premier ministre samedi a été d'une insignifiance rare. Au moins Hollande a toujours été protégé par ses ministres sur la sécurité publique", ajoute encore auprès de RTL un proche d'Emmanuel Macron.