"Avoir fait l'ENA, ce n'est pas un péché"

"Alain Juppé : Enarques : l'injustice des malaimés ?"

"Je ne sais pas si je suis brillant ou pas", répond, un peu gêné, Alain Juppé à la question d'un lecteur qui évoque la rupture entre le peuple et ses élites. Mais l'ancien Premier ministre, considéré il y a quelques années comme "le meilleur d'entre nous" par Jacques Chirac, reconnait tout de même ressentir ce "divorce". "Dommage", ajoute-t-il. "Tout pays a besoin d'une élite, d'être tiré par ceux qui sont les meilleurs." Alain Juppé pense que ses échecs sont un peu différents de ce divorce : "J'ai subi un échec en 1997 sur une question politique", affirme-t-il. Mais il revient à la charge : "On n'ose plus dire qu'on a fait l'ENA. Ce n'est pas un péché. On ne va pas s'excuser d'avoir fait l'Ena",  continue-t-il avec cette précision : "Ce qui ne veut pas dire qu'on ne respecte pas ceux qui ne l'on pas fait".