Les ouvriers au FN, les cadres au PS

Les ouvriers au FN, les cadres au PS Les candidats ouvriers seront plus nombreux dans les rangs du Front national que dans ceux du Parti socialiste.

Ils seront 9096 au total répartis dans 2054 cantons. Les candidats aux élections départementales 2015, les 22 et 29 mars, ont un profil qui a beaucoup évolué en comparaison des dernières élections. Nouveau mode de scrutin et candidatures en binômes paritaires obligent, il y a cette année autant de femmes que d'hommes candidats aux départementales. Mais la moyenne d'âge est, elle aussi, largement rajeunie. L'âge moyen des candidats est passé de 53 ans lors des dernières cantonales à 51 ans en 2015. Cette moyenne d'âge est surtout de dix ans plus jeune que la moyenne d'âge des élus sortants, qui, elle, s'élève à 61 ans, indique le ministère de l'Intérieur.

Mais c'est à l'étude des catégories socioprofessionnelles qu'on apprend le plus de choses sur le profil de ces candidats. Jean-Daniel Lévy, directeur du Département Politique & Opinion d'Harris Interactive, qui a analysé les statistiques des candidatures aux élections départementales indique ainsi que c'est au FN qu'on trouvera le plus de candidats employés ou ouvriers. La première catégorie représente 24 % des candidats frontistes, la seconde seulement 4 %. Mais dans les autres partis, cette proportion est largement plus faible. A l'UMP, on compte 1 % d'ouvriers parmi les candidats, chiffre semblable à celui d'EELV. Mais au PS, les ouvriers sont encore moins représentés, entre 0 et 1 % des candidats. Le Front de gauche parvient quant à lui à 3 % de candidatures ouvrières. Le FN présente aussi, en proportion, plus de candidats issus globalement du privé alors que le Front de gauche présente plus de candidats venant du secteur public.

Pour le patron d'Harris, ces statistiques peuvent être biaisées, notamment pour le PS, par les nuances du ministère de l'Intérieur. Des ouvriers peuvent en effet se "cacher" derrière les candidats labellisés "union de la gauche" ou "divers gauche". Reste de grandes tendances qui montrent une surreprésentation des classes populaires au FN et de forts taux de cadres au PS (35 %) ou à l'UMP (40 %).