Sur Twitter, des rumeurs d'estimations avant l'heure

Sur Twitter, des rumeurs d'estimations avant l'heure A l'heure de Twitter, la publication des résultats à 20 heures est une douce illusion. Sur le réseau social, les résultats devraient de nouveau être légion dès 18 heures.

Ils ont frappé fort lors de la présidentielle de 2012, ont récidivé dans un relatif anonymat lors des municipales 2014. On peut déjà parier que les twittos vont encore occuper la Toile ce dimanche pour les élections départementales avec la publication des résultats avant l'heure légale. Car selon les villes ce dimanche, les bureaux de vote fermeront leurs portes et commenceront les dépouillements à 18 heures, 19 heures ou 20 heures. Un gap de deux heures qui va permettre aux mieux informés de délivrer leurs oracles sur les résultats des départementales. Lors de la présidentielle, le hashtag #RadioLondres avait permis aux utilisateurs de Twitter de faire circuler des tendances dès la fin d'après-midi à travers des jeux de mots bien sentis. Il faut dire que les médias belges et suisses, qui ne sont pas soumis à la loi française, ne s'étaient pas gênés pour publier, dès 17 heures, leurs estimations...

Lors des élections locales, le phénomène est plus réduit, mais reste d'actualité. Dans des villes de taille moyenne comme Angers, Béziers, ou encore Pau, où les bureaux de vote fermeront à 18 heures, les instituts de sondages vont réaliser dès ce dimanche soir des enquêtes "bulletins dépouillés", leur permettant d'échafauder leurs estimations pour les plateaux de télévision. A l'heure du Web 2.0 et de la mode des "insiders", les fuites semblent inévitables et le hashtag #RadioLondres connait une nouvelle heure de gloire. Maintes fois pointées par les médias (dont Linternaute.com) et le CSA, l'incompatibilité de la loi avec les nouvelles pratiques du Web est de plus en plus grande. Si bien que le problème n'est plus de se préoccuper de la circulation des chiffres, mais de leur vérification. D'où viennent les estimations que vous pourrez consulter facilement sur le Web ce soir ? Qui les a émises, contrôlées ? Un journaliste ou un média ont-ils vérifié ces chiffres ? La loi, datant de 1977, prévoit une amende de 75 000 euros pour tout individu ou personne morale divulguant des chiffres ou même des tendances avant 20 heures. Ce qui ne permettra à aucun organe de presse de se porter garant de leur véracité et donc d'éviter les intox.

EN VIDEO - Et après : le rôle du Conseil général.

"Compétences des départements : celles dont on est (presque) certains"