DSK : comment la police scientifique mène l'enquête 5- L'examen de la chambre

 Procès DSK : le dossier spécial

Le "crimescope"

un pointeur laser, dérivé du crimescope.
Un pointeur laser, dérivé du crimescope. © Maria.P./Fotolia.com

L'équipe intervenant sur une scène de crime est généralement composée d'un dactylo-technicien (pour les empreintes digitales), d'un photographe, d'un dessinateur (pour le plan) et d'un "illuminateur". Ce dernier est sans doute le plus important de nos jours. Il utilise un "crimescope". Cet appareil, gros comme une boîte à chaussures, est muni d'une fibre optique émettant un laser lumineux capable de détecter tout résidu biologique invisible à l'œil nu : des empreintes digitales, des fibres, des poils, mais aussi du sperme. Un spray révélateur "Bluestar" est aussi très souvent utilisé. Ce réactif chimique réagit avec l'oxyde de fer contenu dans l'hémoglobine sanguine. Pour les empreintes digitales enfin, les "dactylo-techniciens" utilisent une poudre spéciale qui, appliquée avec un pinceau, se fixe aux microgouttelettes d'eau ou de graisse laissées par la sueur.

Le prélèvement des indices

"Crimescope" : un appareil émettant un laser lumineux capable de détecter tout résidu biologique invisible à l'œil nu.

Pour prélever les cellules détectées, un simple coton tige humidifié avec de l'eau suffit. En le frottant sur la surface contenant des résidus de sang de salive ou autre, des cellules chargées d'ADN viendront se fixer sur l'écouvillon. Dans l'affaire DSK, les scientifiques de la police ont également prélevé l'eau présente dans le siphon du lavabo et découpé des morceaux de moquette au scalpel pour analyse (on parle d'un morceau de 3,3 sur 1,2 m). Lundi 16 mai, en fin de journée, la victime présumée, emmenée dans la suite, aurait en effet indiqué deux endroits où elle aurait craché après les présumées tentatives de fellation. Dans une autre salle de bains, le peignoir de DSK a aussi été saisi ainsi que des lentilles de contact, une brosse à dents usagée, un verre sale et des petites bandelettes tâchées de sang. Enfin, une vérification des cartes magnétiques pourrait permettre de savoir précisément à quelle heure les portes de la suite 2806 ont été ouvertes ou fermées et donc confirmer ou infirmer l'hypothèse d'une "séquestration". La police scientifique de New York a définitivement quitté le Sofitel le lundi 16 mai au soir.