Européennes : qui sont les alliés de Marine Le Pen et du FN ?

Européennes : qui sont les alliés de Marine Le Pen et du FN ? Après son résultat historique aux européennes, le Front national doit se trouver des alliés au Parlement européen. Voici la liste des associés possibles de Marine Le Pen.

La victoire est hexagonale, mais pas européenne. Afin de constituer un groupe parlementaire à Strasbourg, le Front national va devoir regrouper 25 députés européens de sept nationalités différentes. Si le critère du nombre ne sera probablement pas un obstacle (le FN compte 24 eurodéputés à lui seul), fédérer les partis d'extrême-droite en Europe n'est pas une mince affaire. La création d'un groupe est pourtant un enjeu très important : il permet de présenter un candidat à la présidence du Parlement, de participer à l'élaboration de l'ordre du jour ou, plus prosaïquement, de disposer d'un secrétariat permanent financé par l'Union...

Le parti pour la liberté néerlandais

Bien que son score n'ait pas été aussi élevé qu'annoncé, le PVV devrait disposer de trois ou quatre eurodéputés. Geert Wilders, le leader de ce parti héritier de Pim Fortuyn, est connu pour ses positions très dures envers l'islam. Il est réputé proche du FN.

"Former un groupe au Parlement européen, le casse-tête du Front national"

Le FPÖ autrichien

Ce vieux parti libéral transformé en machine électorale d'extrême-droite par Jörg Haider (1950-2008) a remporté l'élection ce dimanche en Autriche. Le parti d'Othmar Karas a conquis près de 30 % de l'électorat et six sièges au parlement européen.

La Ligue du nord "à 99 %"

Le parti autonomiste comptera cinq eurodéputés pendant la prochaine législature, contre neuf entre 2009 et 2014. Le secrétaire fédéral de la Ligue, Matteo Salvani a déclaré il y a quelques mois que les idées de son parti convergeaient "à 99 %" avec celles du FN.

Le Vlaams Belang flamand

Si le parti d'extrême droite flamand fait moins recette (son électorat a été aspiré par les autonomistes de la N-VA), il comptera probablement un eurodéputé dans le nouveau parlement. Dans les années 1980, le Vlaams Blok (l'ancêtre du Vlaams Belang) avait déjà collaboré avec le FN.

Les souverainistes britanniques de UKIP ? C'est non !

En Grande-Bretagne, les eurosceptiques de UKIP sont arrivés en tête avec plus de 27 % des voix. Une aubaine pour le FN ? Non, car Nigel Farage a repoussé toute idée d'alliance avec le parti de Marine Le Pen. Son argument : le parti serait raciste et antisémite. Le Parti du peuple danois, arrivé premier dans la monarchie, s'est également distancé du FN.

Aube Dorée, Jobbik... Infréquentables

Si le FN cherche des alliés, ça ne sera pas à n'importe quel prix. Des dirigeants frontistes ont déjà écarté la possibilité de s'allier avec des partis d'extrême droite dure comme Aube Dorée en Grèce ou le Jobbik en Hongrie. Pour atteindre le quota minimum de sept pays, le FN devra donc trouver d'autres alliés, en Bulgarie ou à Malte. 

Des fortunes diverses dans le passé

Historiquement, le Front national a déjà réussi à s'insérer dans des groupes parlementaires européens. En 1984, le parti dirigé par Jean-Marie Le Pen s'allie avec le MSI italien de Giorgio Almirante, un député grec de l'Union politique nationale et un représentant des unionistes nord-irlandais (à l'époque, 15 députés étaient nécessaires). Cinq ans plus tard, le "Groupe technique des droites européennes" regroupe 10 eurodéputés Front national, cinq Republikaners allemands et le Vlaams Blok flamand. Depuis 1994, le FN fait cavalier seul à l'exception d'un très éphémère groupe "Identité, tradition et souveraineté", dissous après quelques mois seulement. Preuve que la tâche pourrait être difficile d'ici la session d'ouverture en juillet.