François Hollande : coulisses et perles inaperçues de la conférence de presse

François Hollande : coulisses et perles inaperçues de la conférence de presse La conférence de presse de François Hollande a été très longue. Mauvaise humeur des journalistes, gêne des ministres... Que s'est-il passé hors du champ des caméras ?

La retransmission, en direct, de la conférence de presse de François Hollande n'a pas pu tout montrer aux téléspectateurs. En coulisses, dans la salle où étaient venus s'entasser 400 journalistes, l'impatience et l'agacement de certains se mêlaient à quelques réactions moqueuses, et l'ensemble des participants ont pu assister à des comportements plutôt... puérils. A commencer par ceux des journalistes qui ont dû jouer des coudes pour avoir la chance de poser une question au président de la République. 

Les journalistes étaient prévenus, il fallait avoir l'accord du directeur de la communication de l'Elysée pour s'adresser à François Hollande. Ce qui a donné lieu à certaines scènes dignes d'une cour de récréation : certains se pressent dès l'ouverture des portes pour s'installer devant les responsables de la communication et à quelques pas des détenteurs des micros. Quelques journalistes croient bon de "réserver des sièges" pour des collègues avec des vestes ou des sacs, certains râlent à cause de la chaleur et du monde réuni dans la Salle des Fêtes de l'Elysée, d'autres veulent à tout prix apparaître dans le champ des caméras...

Le service d'ordre se fait explicite : il faut se lever et se présenter avant de s'adresser au président. Et tout le monde est invité à éteindre son téléphone. Sauf que pour tenter sa chance auprès du directeur de la communication de l'Elysée et obtenir son approbation, tous les journalistes lui envoient... des SMS. Parfois, le service de la communication répond, avec d'autres SMS, soit pour valider, soit pour s'excuser que la question ne sera pas prise en compte.

Les journalistes s'amusent et ne sont pas tendres... entre eux

Les représentants des médias sur place ne risquent d'ailleurs pas de lâcher leur téléphone. L'outil est trop précieux pour tweeter en direct. Chaque bon mot du président est commenté sur les réseaux sociaux. Particulièrement le "je suis donc à l'heure" alors que François Hollande arrive avec 10 minutes de retard, et surtout cette phrase, très commentée : "Je me déplace dans la rue sans que vous le sachiez". Il n'en fallait pas plus pour que bon nombre de journalistes s'amusent de cette petite provocation. Le site du Huffington Post compile rapidement les meilleurs commentaires du web. Slate fait encore plus fort en inventant un jeu à la mode de "Où est Charlie ?" quelques instants après la conférence. Pourtant, malgré ces quelques moments de décontraction, c'est l'ennui qui prend vite le dessus alors que le président répond aux questions, souvent pas très embarrassantes. Est-ce pour cela que les journalistes s'agacent dès que l'un des leurs interrogent maladroitement le président sur la non-utilisation de son compte twitter ? "C'est ridicule !" entend-t-on dans la salle. "Ça n'intéresse que nous !".

Des ministres mal à l'aise, d'autres s'endorment

Les membres du gouvernement et le Premier ministre étaient appelés à jouer le jeu du soutien protocolaire. Tous sont entrés derrière le président à son arrivée, avant de s'installer à droite de la scène. Ainsi exposés à la vue de tous, impossible pour eux de piquer une petite sieste sans être repérés. Aussi, lorsque Laurent Fabius s'endort et penche la tête, tout le monde le remarque. Quelques ministres discutent entre eux. Lorsque la question du remaniement est posée et que François Hollande répond qu'il "aura lieu un jour", la gêne est palpable.
Deux ministres sont particulièrement scrutés : Manuel Valls, que le président a jugé "meilleur que son prédécesseur", apparaît sûr de lui. En revanche, Arnaud Montebourg est davantage sur la défensive. D'autant que François Hollande est un peu embêté lorsque sa réputation d'homme trop hésitant, notamment sur sa ligne politique, revient sur le tapis. "Je devrais trancher sur quoi ?" lâche le président. Un journaliste téméraire lance de manière bien audible : "Arnaud Montebourg !". Sur la rangée où sont installés les membres du gouvernement, on sourit jaune...

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