Hollande, Royal, Villepin... Les secrets de la promotion Voltaire Dominique de Villepin, touché par une épreuve personnelle

Les anciens camarades de Dominique Galouzeau de Villepin le décrivent comme une personne plutôt distante voire "arrogante" au sein de la promotion Voltaire. Mais il compte quand même quelques compagnons de travail, dont sa soeur. Durant ses jeunes années, il a été frappé par un deuil, qui l'a profondément marqué.

dominique de villepin
Dominique de Villepin © UN Photo/Evan Schneider

"Dominique de Villepin n'est pas non plus très porté sur la convivialité. "Galouzeau", comme la plupart l'appellent, arrive juste avant le début des cours et repart aussitôt après. Le jeune homme n'est pas du genre à s'attarder dans les couloirs pour discuter. Dominique n'attire que rarement la sympathie. En classe, il se montre "arrogant", affichant continuellement un air un peu ironique quand il s'adresse à un condisciple. Ses interventions sont souvent enflammées. Dominique fait preuve d'une grande maîtrise de l'expression, portant le verbe haut et le lyrisme en bandoulière.

Une "forte personnalité" mais une personnalité souvent "détestable". Ses camarades le trouvent distant, un peu

hautain, voire odieux. Certains se sentent même souvent méprisés. À leurs yeux, Dominique considère les autres membres de la promo "comme des sous-merdes", à l'exception de "sa soeur et de quelques autres pour des raisons stratégiques".

"Dominique considère les autres membres de la promo "comme des sous-merdes""

Un voltairien issu d'un milieu modeste, qui s'entraîne avec lui pour les courses de relais d'athlétisme,
l'a croisé au stade presque toutes les semaines durant la scolarité sans qu'il lui serre la main ou lui adresse la parole une seule fois. Avec quelques camarades toutefois, Dominique sait se montrer plus amical. Risquant même parfois une tape virile dans le dos. Ces rares "élus" le trouvent "un peu loufoque mais cordial", admirent "son côté d'Artagnan" lorsqu'il se lance dans de grands tirades en maniant les mots telle une épée. Certaines filles sont séduites. Dominique est bel homme et son côté mystérieux rajoute encore à son charme."

Un mordu de sport et de poèmes

"De son côté, ce garçon à la haute stature déteste l'ambiance de l'ENA et porte une estime très relative à la plupart des professeurs. En dehors des cours, Dominique pratique beaucoup de sport. À ses heures perdues, il écrit également des poèmes, dans la veine de Mallarmé. Au cours de la scolarité, il rassemblera ses textes dans un recueil qu'il fera imprimer à compte d'auteur à quelques dizaines d'exemplaires. Dominique affiche d'authentiques convictions gaullistes.

"Dominique dissimule des blessures intimes dont il ne s'ouvre jamais."

Comme tout fils d'expatrié, il fait preuve d'un attachement viscéral à la France et défend avec vigueur la souveraineté du pays, se montrant très méfiant vis-à-vis de la construction européenne. Côté sentimental, il vit une liaison amoureuse avec une sud-américaine. Derrière ses airs distants qui lui donnent l'image d'un être insensible, Dominique dissimule des blessures intimes dont il ne s'ouvre jamais. En 1971, il a perdu son frère aîné, Éric, dont il était très proche. Épileptique depuis l'enfance, Éric avait deux ans de plus que Dominique. L'été 1971, les deux frères ont fait le tour de l'Europe du nord. En Norvège, au Danemark ou en Suède, ils ne se déplaçaient qu'en auto-stop, sans itinéraire préconçu. Éric décédera peu de temps après son retour."