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Juillet 2007

Jacques Attali a dit oui à Sarkozy

Sollicité par François Fillon, l'ancien conseiller de François Mitterrand Jacques Attali a accepté de présider une commission sur les freins à la croissance. L'ouverture continue...
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Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'une commission chargée de "recenser tous les obstacles à l'expansion" et notamment "l'amoncellement des réglementations". François Fillon en a proposé la présidence à Jacques Attali, l'un des plus proches conseillers de François Mitterrand durant une décennie. Cet homme de gauche a également soutenu la candidature de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle. Un nouvel exemple emblématique de la stratégie d'ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy.

 

"Recenser tous les obstacles à l'expansion"

 

 
Jacques Attali, président de la Commission sur la croissance © United nations
 

Chargé de réfléchir à la croissance française, la commission sur les freins à la croissance s'inspire de la commission Rueff-Armand créée par le général de Gaulle dans les années 1960. Le Secrétaire général de l'Elysée Claude Guéan a rappelé que cette commission "avait laissé un grand souvenir parce qu'elle a été l'occasion de la mise en évidence très consensuelle de nombre de problèmes qui gênaient la modernisation de l'économie française".

Mais il s'agit surtout de donner suite au rapport Camdessus, commandé en 2004 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie. Intitulé, "Le sursaut - Vers une nouvelle croissance pour la France", ce rapport avait diagnostiqué les raisons de la faible croissance de l'économie française et les perspectives économiques et financières à moyen terme, formulant au passage de nombreuses recommandations. Henri Guaino, conseiller spécial à l'Elysée, confirme qu'il faut "cesser d'attendre l'arme au pied que la conjoncture internationale veuille bien nous aider, il faut cesser de nous croiser les bras devant les dumpings monétaires, fiscaux, sociaux ou écologiques qui détruisent nos emplois".

Le rapport de la commission présidée par Jacques Attali est attendu pour la fin du mois de novembre : il se prononcera notamment sur le travail le dimanche, en préalable à un éventuel projet de loi.

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Séguin : d'une présidence l'autre

 
Philippe Séguin, actuel Président de la Cour des comptes Photo © Elysée
 

Sollicité par Nicolas Sarkozy pour présider cette commission, Philippe Séguin avait donné son accord de principe le 30 juin dernier. Le premier Président de la Cour des comptes s'est pourtant rétracté mardi matin, à la suite des nombreuses réticences qu'a entraînées cette annonce au sein de son institution. Bien qu'il n'ait pas été nommé au titre de ses fonctions dans la haute juridiction financière, Philippe Séguin se voyait chargé d'attributions qui entraient en contradiction avec sa charge actuelle. La Cour des comptes a en effet un droit de réserve historique, que Philippe Séguin n'a cessé de rappeler depuis son arrivée à la présidence, en juillet 2004. Il a ainsi déclaré que l'institution se trouvait à "équidistance" des pouvoirs exécutif et législatif et ne s'est pas privé de critiquer le bilan budgétaire de 2006 et d'exprimer ses craintes concernant celui de 2007, le 11 juillet, lors de son audition par la commission des finances de l'Assemblée. Par ailleurs, la Cour des comptes ne traite pas habituellement des sujets tels que la croissance, et encore moins de façon prospective. Pour toutes ces raisons, Philippe Séguin a finalement décidé de refuser ce nouveau poste.

 

L'ouverture continue

 

 
Jacques Attali
en quelques dates
 
 
  • 1943 : naissance à Alger
  • 1966 : sort major de Polytechnique
  • 1970 : diplômé de l'ENA
  • 1970 : entrée au Conseil d'Etat
  • 1979 : fonde Action contre la faim
  • 1981/1990 : conseiller spécial
    de F. Mitterrand
  • 1991 : fonde la BERD
  • 1998 : fonde PlaNet Finance
  • 2007 : Président de la 
    commission sur la croissance
 

Ancien élève de l'ENA, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, docteur d'Etat ès sciences économiques et fondateur de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Jacques Attali a été conseiller spécial auprès du président François Mitterrand de 1981 à 1990. Actuellement Président de l'organisme de micro-crédit PlaNet Finance, il a fait savoir , il y a déjà deux mois, qu'il pourrait accepter une mission du gouvernement de François Fillon. Dans une interview donnée à Europe 1, l'économiste a affirmé ne renier en rien ses opinions d'homme de gauche : selon lui, des personnalités de gauche peuvent participer à un gouvernement de droite tant qu'elles se cantonnent aux domaines de la diplomatie et à la défense. A l'époque, il avait révélé réfléchir avec Nicolas Sarkozy à une mission centrée sur l'aide au développement. Il avait également ajouté qu'en revanche, travailler sur un sujet de politique intérieure revenait à "changer de doctrine".


Après Bernard Kouchner, Hubert Védrine et Jack Lang, Jacques Attali est la quatrième personnalité emblématique de la gauche à rejoindre la nouvelle équipe au pouvoir.


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