Les eurodéputés français sont-ils si nuls ? Expérience et influence : peut mieux faire

Le mandat européen est-il considéré par nos élus comme un mandat de seconde catégorie ? Dans un rapport réalisé par la fondation Robert Schumman en début d'année, intitulé "L'influence de la France au Parlement européen", les rédacteurs Thierry Chopin et Anouk Richard s'intéressent au "degré d'expérience" de nos eurodéputés. "Les élus les plus expérimentés au sein de l'institution, c'est-à-dire les élus ayant effectué le plus grand nombre de mandats, obtiennent les principaux postes de responsabilité" écrivent les auteurs de l'étude. 

Et contrairement à l'Allemagne et au Royaume, qui ont "bien intégré cette réalité", la France n'envoie pas de parlementaires pour réaliser des carrières longues. En moyenne, les Français effectuent 1,8 mandat à Strasbourg, contre 2,4 pour les Allemands et les Britanniques. On constate par ailleurs que 38 % des élus Allemands ont effectués 3 mandats, contre seulement 26 % des élus Français. Un écart considérable et qui joue sur l'attribution des postes d'influence, notamment pour l'accès à la présidence de groupes politiques et de commissions, ou bien pour être désigné rapporteur ou coordinateurs du travail parlementaire. Depuis 2009 toutefois, les partis politiques français semblent avoir compris l'importance de l'expérience à acquérir pour les députés qui souhaitent compter, en mobilisant davantage de candidats sortants qu'auparavant.