Mariage homo : Christine Boutin préfère le mariage entre cousins. Légal ?
"Le fait d'être marié avec un cousin, c'est quelque chose qui est accepté depuis toujours, c'est un homme et une femme que je sache !" Voilà l'argument avancé par Christine Boutin sur Radio Campus au moment de répondre aux questions de la journaliste sur le mariage pour tous en projet et contre lequel l'ancienne ministre et présidente du Parti chrétien démocrate se bat avec vigueur. Mariée depuis 45 ans à son cousin germain (Louis Boutin), celle-ci a surtout dû répondre à la question de la "normalité", au moment où le mariage gay a été évoqué. Mais que dit exactement la législation française sur le mariage entre cousins ? Les articles 161 à 164 du code civil exposent les restrictions au mariage sur les questions de consanguinité. Le mariage est prohibé "en ligne directe" et "entre tous les ascendants et descendants et les alliés dans la même ligne". Il est aussi interdit en "ligne collatérale", mais uniquement pour le "frère et la sœur" (article 162), "l'oncle et la nièce, la tante et le neveu" (article 163).
Autrement dit, on ne peut pas se marier avec ses parents, grand-parents, arrière-grands-parents, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants (ligne directe), mais aussi avec ses frères, soeurs, oncles, tantes, neveux et nièces. Mais rien n'est en revanche précisé pour les cousins et cousines. Christine Boutin avait donc le droit de se marier et de faire des enfants avec son propre cousin (ils en ont eu trois). Elle aura dû en revanche demander une dispense papale pour le faire. A l'église, les restrictions sont en effet plus strictes. Le droit canon n°1078 limite en effet le "mariage consanguin au troisième degré collatéral", c'est-à-dire entre cousins germains. L'ancienne ministre, catholique assumée, a-t-elle obtenu cette autorisation ? Rien n'a été précisé dans son interview.
EN VIDEO - Invitée de l'Emission politique de L'Internaute en avril 2011, Christine Boutin s'était expliquée sur la création d'un parti "chrétien".