Morano : ce qu'elle a dit aux électeurs du FN dans Minute
Selon Nadine Morano, il existe des valeurs communes entre ses convictions et l'électorat du Front national. Dans son entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, hier, elle a donc appellé "tous les électeurs" de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, "dont ceux du FN", à se reporter sur sa candidature "et sans état d'âme, car il en va de l'avenir de la France". Parmi les "valeurs" partagées avec l'électorat frontiste et rappelées au bon souvenir des lecteurs de Minute, la candidate reprend quelques-uns des thèmes de campagne de Nicolas Sarkozy : l'opposition au droit de vote des étrangers aux élections locales, la maîtrise de l'immigration ou encore la renégociation des accords de Schengen "pour protéger les frontières extérieures de l'Europe".
La campagne de Nadine Morano en direction des électeurs du FN a provoqué quelques réactions à l'UMP. Jean-François Copé a déclaré sur France 2 qu'il ne ferait pas d'entretien à Minute. "Je ne m'exprime pas dans Minute ni dans des journaux de cette nature", a-t-il précisé. Quant à François Fillon, qui est venu lui-même épauler son ancienne ministre dans sa campagne, il a esquivé : "Chacun sa sensibilité [...]. La mienne, c'est plutôt Ouest-France", souriait l'ancien Premier ministre, ancien élu de la Sarthe et interviewé par le quotidien régional ce mercredi.
Mais Nadine Morano, qui "n'envisage pas la défaite" ce dimanche, semble bien décidée à se battre "jusqu'au bout" et assume totalement sa campagne, faisant fi des commentaires. Dans Minute d'ailleurs, elle persiste et signe : "Pour moi, les électeurs du Front national n'ont pas à être rejetés de la République", a-t-elle déclaré au journal. "À ce que je sache, le Front national n'est pas interdit par la République." Lors des résultats des législatives, au premier tour, le10 juin, elle était arrivée en tête avec 34,33 % des suffrages dans la circonscription. Au second tour, elle sera opposée au socialiste Dominique Potier.