Morano : va-t-elle séduire les électeurs du FN ?

Morano : va-t-elle séduire les électeurs du FN ? L'ancienne ministre a mis l'accent sur l'immigration et le droit de vote des étrangers cette semaine, avec quelques couacs importants. Pour elle, c'est désormais quitte ou double.

Nadine Morano s'est fait connaitre ces derniers mois pour son franc parler, en particulier sur Twitter où ses messages de ministre de la Famille et son soutien indéfectible à Nicolas Sarkozy ont pu faire sourire. Mais cette fois, on ne rit plus. Nadine Morano est opposée au socialiste Dominique Potier au second tour des législatives. Un scénario délicat pour l'ancienne ministre qui n'est arrivée qu'en seconde position dimanche 10 juin dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, pourtant réputée très à droite.

Certes, l'élue UMP sortante de Toul a obtenu 34,33 % des suffrages le 10 juin, lors du premier tour, mais son rival pointe à 39,29 %. Avec un FN à 16,45 %, elle a donc décidé de montrer aux électeurs frontistes qu'ils pouvaient se trouver sur un certain nombre de "valeurs communes" : la maîtrise de l'immigration, la révision de Schengen et le rétablissement de frontières extérieures de l'Europe et surtout l'opposition au droit de vote des étrangers aux élections locales, figurant dans le programme de François Hollande.

L'ancienne ministre a même donné un entretien à l'hebdomadaire Minute, classé à l'extrême droite, dans lequel elle explique que "les électeurs du Front national n'ont pas à être rejetés de la République. À ce que je sache, le Front national n'est pas interdit par la République." Une méthode assumée, mais qui a pu laisser perplexe les dirigeants de l'UMP, Jean-François Copé et François Fillon, qui est tout de même venue la soutenir à Toul dans l'entre-deux tours.

En fin de semaine enfin, Nadine Morano a été piégée par l'humoriste Gérald Dahan pour Sud Radio. Se faisant passer au téléphone pour Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, il a recueilli des propos de l'ancienne ministre que le public n'a pas l'habitude d'entendre. Nadine Morano trouve par exemple son interlocuteur fictif "très sympathique" et loue le "talent" de Marine Le Pen avant d'accepter une rencontre après les législatives. Sur le droit de vote des étrangers, elle s'emporte : "J'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi". Depuis, elle a déclaré qu'elle allait porter plainte pour ce canular.

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