Remaniement Ayrault : qui pourrait partir ? Qui pourrait arriver ? Rumeurs et pronostics

Remaniement Ayrault : qui pourrait partir ? Qui pourrait arriver ? Rumeurs et pronostics François Hollande a pour la première fois évoqué un possible remaniement ministériel. Ayrault, Valls, Montebourg, Duflot, Bayrou, Mélenchon... Quels ministres pourraient être concernés ? Les pronostics.

"Le remaniement viendra en son temps." Cette petite phrase lâchée par François Hollande dans un entretien à Paris Match a fait du bruit ce 7 mai dans le Landerneau politique. Un an après son élection, au plus bas dans les sondages, François Hollande envisagerait-il un changement d'équipe ? Plusieurs personnalités politiques, y compris au sein de son propre parti, lui ont déjà recommandé cette option, ou le limogeage de plusieurs ministres, pour donner "un second souffle" à son mandat. Qui est sur la sellette ? Qui pourrait entrer au gouvernement ?

Première véritable question : Jean-Marc Ayrault va-t-il rester Premier ministre ? Cette interrogation est latente, le locataire de Matignon étant encore plus impopulaire aujourd'hui que le chef de l'Etat (voir notre dernière cote de popularité). Il pourrait donc être le premier à partir. Beaucoup rappellent que Mitterrand n'avait pas hésité à se séparer de Pierre Mauroy en son temps pour donner sa chance au jeune Fabius. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, seul membre du gouvernement à briller encore dans les enquêtes d'opinions, serait le favori pour le remplacer.

Mélenchon, Bayrou, Gallois... Qui sera Premier ministre ?

L'option Mélenchon, qui "vise Matignon" comme il le dit lui-même sans ambages, est aussi sur la table. Mais en période de "sérieux budgétaire", compte tenu des contentieux PS-PG et au vu de la cote de popularité encore faible du leader du Front de gauche, l'option aurait plutôt tendance à faire sourire. Enfin, dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale que les Français appelleraient de leur vœu selon un sondage du JDD, Ayrault pourrait être remplacé par François Bayrou, Premier ministre putatif jugé plus "consensuel". Enfin, plusieurs noms d'experts, éloignés du monde politique, ont aussi pu circuler pour assumer la charge d'un gouvernement de crise : celui du directeur de l'OMC Pascal Lamy et celui de Louis Gallois, ancien grand patron initiateur du pacte de compétitivité l'hiver dernier.

Reste que malgré ces options, François Hollande ne serait pas disposé à se séparer de Jean-Marc Ayrault. Le chef de l'Etat ne cesserait de venter en privé la "loyauté" de son Premier ministre. Selon des proches, il faudrait attendre l'année 2015, après les municipales et les régionales, pour trouver le moment propice pour changer de cap.

Placé, Urvoas, Rebsamen... De nouveaux ministres ?

Qui pourrait entrer au gouvernement ? Peu de noms circulent depuis le début du quinquennat comme de potentiels "entrants" au gouvernement. En dehors du PS, les commentaires fusent, certes, sur François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon (cf. ci-dessus). Mais ces deux chefs de partis, en plus d'être diamétralement opposés ce qui exclurait toute collaboration, sont avant tout des rivaux pour un François Hollande qui ne devrait pas être si enclin à leur offrir ce tremplin. Chez les Verts, Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, pourrait venir compléter l'équipe actuelle en plus de Cécile Duflot et Pascal Canfin, les deux écolos du gouvernement. Il avait lui-même avoué à demi-mots l'année passée qu'il était "vexé" de ne pas être dans l'équipe gouvernementale. Au PS, les noms de plusieurs élus circulent tels le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas, le maire de Lyon Gérard Collomb, le maire de Paris Bertrand Delanoë ou celui de Dijon François Rebsamen. On parle même d'une nomination de ce dernier au gouvernement pour le museler ! Bien que proche de François Hollande, "Rebs", qui est à la fois sénateur et maire, est l'un des porte-paroles de la fronde des socialistes contre la limitation du cumul des mandats.

Quel ministre pourrait sortir du gouvernement ? La liste est potentiellement longue. Parmi les plus critiqués, ou en tout cas les moins consensuels, on cite souvent Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Outre la difficulté de sa tâche (éviter les fermetures d'usines et les licenciements), le parangon du "made in France" est pointé du doigt pour ses choix et ses propos contre certains patrons. En bloquant le rachat de du site Dailymotion par l'Américain Yahoo! récemment, il s'est à nouveau attiré les foudres des opposants et du monde patronal entre procès pour incompétence et accusations d'interventionnisme ou de nationalisme mal placé.

Plusieurs ministres, qui, comme Montebourg, ont osé critiquer le Premier ministre, la ligne du "sérieux budgétaire" ou fustigé la politique européenne, pourraient aussi sortir : il s'agit de Benoît Hamon, Cécile Duflot, et dans une moindre mesure Delphine Batho et Aurélie Filippetti. Parmi les 38 ministres en place, beaucoup de ministres délégués et secrétaires d'Etat sont aussi jugés trop "transparents" pour rester. Yamina Benguigui, Dominique Bertinotti, Nicole Bricq, Pascal Canfin, Marie-Arlette Carlotti, Hélène Conway-Mouret, Frédéric Cuvillier, Michèle Delaunay, Anne-Marie Escoffier, Valérie Fourneyron, Guillaume Garot, François Lamy, George Pau-Langevin, Sylvia Pinel, Thierry Repentin... L'action de nombre d'entre eux reste peu visible, certains restant même de parfaits inconnus pour une partie du grand public. D'autres n'ont fait parler d'eux qu'une seule fois : à l'occasion d'une bourde comme quand le ministre délégué aux Anciens combattants Kader Arif a annoncé par erreur la libération d'otages français ou quand le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a fait un hommage appuyé et maladroit à Hugo Chavez...

Un mini-remaniement a déjà eu lieu après le départ de Jérôme Cahuzac, remplacé par Bernard Cazeneuve au Budget. A l'époque, François Hollande estimait inutile d'aller plus loin dans le changement d'équipe. Compte tenu des propos tenus à Paris Match, il semble qu'il ait changé d'avis.

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