Jean-Vincent Placé se voit déjà ministre
[Mise à jour le 1er avril à 10h42] Vous étiez des centaines à avoir posé vos questions à Jean-Vincent Placé sur notre plateforme. Le sénateur Europe-Ecologie-Les Verts n'y répondra pas. Jean-Vincent Placé était l'invité de #DirectPolitique, l'émission politique de Linternaute.com, en partenariat avec 20 Minutes et Ouest-France ce mardi 1er avril à 10 heures. Le sénateur avait donné son accord au cours de la semaine dernière pour venir sur notre plateau commenter les résultats des municipales et évoquer l'avenir des écologistes au sein du gouvernement. Lundi après-midi, quelques heures avant l'émission, ses collaborateurs nous ont fait savoir qu'il annulait ce rendez-vous. Et l'élu vert se montrait catégorique : pas question de s'exprimer "dans les circonstances politiques actuelles" et "avant que François Hollande n'ait pris la parole". Etrange, d'autant que le président s'est effectivement exprimé hier à 20h00, soit la veille de l'émission.
Comment expliquer en outre qu'un élu écologiste, qui n'a eu de cesse de rappeler son indépendance et sa liberté de parole depuis 2012, reste muet, comme suspendu aux lèvres du chef de l'Etat et de Manuel Valls ? Jean-Vincent Placé veut-il éviter de mettre les pieds dans le plat ou de commettre une bourde ? Cherche-t-il à préserver son futur poste dans le gouvernement ? La question est posée. Selon les informations de BFMTV, Jean-Vincent Placé a été reçu ce mardi matin Place Beauvau avec d'autres écologistes, dont François de Rugy, Barbara Pompili et Emmanuelle Cosse.
Négociateur en chef d'EELV
Celui qui fut l'auteur de l'accord entre EELV et le PS en marge de la présidentielle veut manifestement garder le secret des négociations qui doivent, on le devine, être intenses en ce moment même entre l'Elysée, Manuel Valls, et la rue du Chaudron, adresse du siège d'EELV. "Vous imaginez bien l'importance de M. Placé dans le dispositif d'EELV" nous a confié un collaborateur. L'émission programmée pourrait nuire "aux tractations engagées" nous a-t-on fait clairement comprendre. Il semble bien que la stratégie de Jean-Vincent Placé soit en tout cas de faire le mort en attendant le remaniement gouvernemental. Il ne faut surtout pas insulter l'avenir... surtout quand l'avenir peut être au gouvernement.
Mais l'attitude du sénateur n'en reste pas moins énigmatique, alors que lundi matin encore, il ne manquait pas de sévérité vis-à-vis du pouvoir et se permettait même de demander dans la presse la fin du pacte de responsabilité. Voilà qui ressemble, rétrospectivement, à un ultime coup de menton médiatique avant de jouer les négociateurs plus dociles, en vue d'un nouvel accord. Et pourquoi pas en vue d'un maroquin.