UMP : quels obstacles à un nouveau vote ?

UMP : quels obstacles à un nouveau vote ? Nicolas Sarkozy estime que l'organisation d'un nouveau vote serait préférable, selon l'AFP. Une hypothèse pour l'heure rejetée par Jean-François Copé. Mais un tel vote est-il possible ?

Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle, semble sur la même ligne que son mentor. Avec une pétition, elle défend l'idée d'organiser un nouveau vote pour la présidence de l'UMP, pour mettre fin à la cacophonie qui affecte le principal parti d'opposition. Une vue partagée par l'ancien chef de l'Etat, selon l'AFP, même si celui-ci ne l'a pas annoncé publiquement. Nicolas Sarkozy aurait en effet défendu cette possibilité auprès des deux ennemis, Jean-François Copé, qui garde actuellement le statut de président de l'UMP, et François Fillon, qui conteste les résultats de cette élection. Le premier a exclu un tel vote, du moins pour le moment : "L'heure n'est pas, dans la passion du moment, dans l'amertume, le regret, à dire : il faut revoter tout de suite. Non !", a déclaré Jean-François Copé au micro de France Info.

Mais l'idée plaît à François Fillon, son clan a d'ailleurs été le premier à défendre cette option. L'ancien chef de gouvernement a annoncé la création d'un nouveau groupe parlementaire, le "Rassemblement UMP" et celui-ci sera "dissous dès qu'un nouveau vote aura lieu", a expliqué l'ancien Premier ministre. En cas de nouveau scrutin, le clan Fillon renoncerait aux poursuites judiciaires. François Fillon demande ainsi une nouvelle élection pour la présidence de l'UMP dans un délai de trois mois, selon son lieutenant, le député UMP Lionel Tardy.

Un nouveau scrutin est-il vraiment envisageable ? Financièrement, organiser une deuxième élection ne serait évidemment pas indolore pour le parti. En démissionnant, le filloniste Dominique Dord, trésorier du parti, a d'ailleurs confié lundi 26 novembre que l'UMP était "exsangue" avec un "déficit de trésorerie" qui pourrait s'élever à "plus de 50 millions d'euros en juin prochain". Certainement pas les meilleures conditions financières pour organiser à nouveau un scrutin dans toutes les fédérations UMP. Le trésorier de l'UMP démissionnaire n'a pas hésité à dénoncer "le recours sans scrupules aux moyens du parti" par le clan Copé durant la campagne. Et justement, si nouvelle campagne il y avait, les deux adversaires auraient sans doute aujourd'hui plus de mal à déployer des moyens. Cité par Le Parisien, un proche de Jean-François Copé, que l'on sait hostile à un nouveau scrutin, explique : "les structures des candidats, "Génération France" pour Copé, ou "France 9" pour Fillon, n'ont plus d'argent pour faire campagne".

Enfin, si un nouveau scrutin était organisé, malgré ces difficultés financières, les modalités du vote devraient peut-être être revues. C'est ce que pointe en tout cas l'ancien ministre de l'Education nationale Luc Chatel, soutien de Jean-François Copé : "on va devoir s'interroger sur le règlement, les statuts de l'UMP sont à revoir". Tout en estimant qu'un nouveau vote prolongerait la "période de chaos".

EN VIDEO – Lundi 26 novembre, Jean-François Copé a rejeté la proposition d'un nouveau vote sur le plateau de BFM TV.

"Copé rejette l'idée d'un nouveau vote"
 

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