Pourquoi Nicolas Dupont-Aignan a-t-il quitté l'UMP ? Quelle relations entretient-il avec Nicolas Sarkozy ? Que pense-t-il de François Bayrou et quelles sont ses différences avec Philippe de Villiers ? Retrouvez ses réponses complètes en vidéo :
Les principaux extraits des réponses de Nicolas Dupont-Aignan :
Quelle est la différence principale entre votre programme et celui de Nicolas Sarkozy ?
"La différence fondamentale, c'est l'Europe. Sarkozy veut faire revoter la Constitution européenne (...), et pire, il veut la faire revoter par le Parlement, c'est-à-dire surtout ne pas consulter les Français. (...) Ca serait imposer encore plus une Europe qui ne marche pas. Et ça serait se priver du formidable débat démocratique qu'on a eu au moment du référendum. Et j'ai une autre différence importante, c'est sur la politique étrangère. (...)"
Pourquoi êtes-vous vraiment parti de l'UMP ? Pression ? Divergences d'opinions ?
"Un peu des deux. Le sentiment que la démocratie n'existe pas et qu'on fait semblant (...) et moi je n'aime pas les petits arrangements entre amis. Et le sentiment qu'il y avait un désaccord de fond (...) donc je n'allais pas me mettre une étiquette UMP. J'aurais pu le faire (...) mais j'ai préféré être correct (...). Et puis d'une manière général, un candidat à l'élection présidentielle, pour moi, ne doit pas être l'homme d'un parti. "
Que pensez-vous de la triple casquette de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, président de l'UMP et candidat à la présidentielle ?
"Je la trouve extrêmement choquante. (...) J'estime qu'on ne peut pas être le ministre qui organise les élections et candidat à l'élection présidentielle."
Ecartez-vous la possibilité de vous rallier à Nicolas Sarkozy au second tour ? Appelerez-vous à voter pour lui ?
Ma sincérité. Mon expérience au niveau local, et pas dans les ministères.
Vous avez travaillé avec Bayrou il y a longtemps. Quand vous êtes-vous écarté de lui et pourquoi ?
"J'ai toujours eu un désaccord avec lui sur l'Europe. (...) Pour autant, je pense qu'il fait une bonne campagne et qu'il dit des choses justes."
Vous sentez-vous proche du slogan de Philippe de Villiers, "Retrouver la fierté d'être Français" ?
"Gaulliste pour moi, c'est d'abord respecter le peuple français (...). C'est voir à long terme, anticiper l'avenir. (...) C'est ne pas vouloir une France rétrécie (...). Et c'est défendre certaines valeurs, la dignité de l'homme, et je désapprouve la manière dont Philippe de Villiers conduit sa campagne, notamment en ce qui concerne cette guerre de religion qu'il a entamée face à la religion musulmane (...)."
Vous avez un discours proche du Front national...
"Et alors ? Si vous laissez M. Le Pen dire certaines choses de bon sens, vous faites le lit pour qu'il arrive au pouvoir. (...) Mais je n'ai pas envie de le voir arriver au pouvoir, car parfois il dit des choses de bon sens, parfois il dit des choses inacceptables. Moi je dis des choses de bon sens. On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. (...) Tous les pays maîtrisent leurs frontières (...)."
