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DOSSIER
 
Juin 2006

Ils ont retrouvé leurs ancêtres, ils racontent

Une quarantaine d'internautes nous ont confié les astuces et les découvertes de leurs recherches généalogiques : passionnés d'histoire ou simplement curieux de leur passé familial, ils racontent.

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La passion de la généalogie a surpris certains lecteurs dès l'enfance : "A 10 ans, j'avais entrepris l'arbre généalogique de ma famille, confie Olivier (Hyères), mais il s'arrêtait à mon arrière grand-père Achille. Beaucoup plus tard, en feuilletant par hasard un livre sur les noms des personnes nées en France, j'ai appris qu'un de mes ancêtres était né à Bruay-sur-Escaut (Nord). Ne connaissant pas la région, je décidai d'y partir 15 jours avec ma famille." Rémy (Saint-Maur-Des-Fossés), lui, s'est jeté à l'eau après une réunion de famille : "Lors d'un repas de fête des mères en 1983 (j'avais 40 ans), un de mes frères me dit tout à coup : "Tiens, toi qui est un peu intellectuel, patient, méticuleux et méthodique pourquoi n'essayes-tu pas de reconstituer notre généalogie et de rechercher nos ancêtres ?" Alors en août de cette même année, je m'y suis mis sans me douter où cela allait m'emmener." A 63 ans, Rémy poursuit toujours ses recherches ! Marie-Anne (Châteauneuf-Les-Martigues) a commencé ses recherches après le décès de son père : "ma mère étant très âgée, j'ai eu envie de retrouver mes racines. Je suis née en Algérie et j'ai ressenti le besoin de savoir si j'avais encore de la famille dans le pays d'origine de la famille, à savoir l'Italie." Ivelyse, elle, voulait "faire le deuil au décès de [son] père et connaître l'origine du prénom qu'il [lui] a donné."

 

Plus qu'un hobby, une passion

Pour Ivelyse, comme pour de nombreux "généalogistes amateurs", cette recherche est devenue bien plus qu'un simple hobby : c'est une véritable passion, pour laquelle elle est prête à dépenser sans compter : "Une passion ne se chiffre pas ! Quant à la durée, j'ai été piquée par le virus voilà 3 ans et je ne pense pas en guérir de si tôt..." confie-t-elle. Amoureux d'histoire, Gérard (Orléans) a "travaillé seul, pendant plusieurs années, d'abord dans les mairies et cimetières concernés, puis les services d'archives départementaux". "Le coût est impossible à chiffrer, explique-t-il, mais c'est beaucoup moins cher que de jouer au golf !" Patrice, lui, y consacre quatre heures par jour : "j'ai commencé vers 1980 par curiosité, pour compléter des recherches faites par un membre de la famille. Je me suis pris au jeu et je "travaille" aussi pour les autres comme bénévole."

 

Une enquête de détective...

Tels des détectives, ils aiment dénouer les mystères du passé : pour Maïtena (Volgelsheim), "c'est une sorte de puzzle, une enquête presque policière, à la recherche d'indices." "Quand j'ouvre un registre ou quand je regarde un microfilm, je pourrais dire s'il s'agit d'un registre de tel ou tel département sans même regarder l'en-tête, parce que chaque région a ses spécificités." Avec une amie internaute, Christian (Toulouse) "a mis près de trois mois pour "recoller" un couple, ce qui nous a permis par la suite de "dérouler" toute une branche". "C'était merveilleux de mener l'enquête, en lançant des hypothèses qui se vérifiaient peu à peu avec des indices infimes découverts au bas de documents," se rappelle Bernard (Marseille).

 

...et de globe-trotter

Ces recherches l'ont même mené loin de chez lui, "chaque semaine, durant deux ans, dans les mairies des petits villages ardéchois, mal éclairées et mal chauffées." Ivelyse n'hésite pas non plus à faire le déplacement : "Quand le temps le permet, je me rends sur place en découvrant les lieux où ont vécu mes aïeux. L'hiver, suivant les départements, je procède aux recherches au cercle où je suis adhérente et aux archives départementales." Les recherches de Jacques (Villiers-Le Mahieu) l'ont mené en Allemagne, en Suisse puis en Pologne, où il a rencontré des cousins. Elisabeth s'est rendue en Martinique pour retrouver les traces de ces ancêtres "disparus lors de l'éruption de la Montagne Pelée en 1902". Québécois, Jacques (Saint-Sauveur, Canada) s'est rendu dans le village de la Chaussé dans la Vienne pour apprendre davantage sur ses ancêtres français.

 

Chercheurs solitaires mais connectés

Pour mener à bien ces enquêtes généalogiques, l'informatique est une aide précieuse : Jérôme (Paris) reconnaît même être "tombé dans la généalogie via l'informatique" : "Achat du premier ordinateur familial il y a une bonne dizaine d'années, découverte d'un logiciel sous DOS permettant de gérer sa généalogie et le virus généalogique était né..." A côté des recherches solitaires dans les mairies, Internet permet de constituer un réseau efficace. Comme beaucoup d'amateurs, Henri (Sainte-Catherine-Les-Arras) "travaille avec des sites Internet" : "j'ai retrouvé de nombreux cousins qui me permettent d'avancer dans mes recherches mais je travaille également pour eux."

 

Des ancêtres passionnants

Remonter le temps se transforme en un cours d'histoire vivante exceptionnel : "Ces ancêtres m'apprennent à apprécier nos conditions de vie bien moins difficiles et à comprendre qu'on est un maillon dans une grande chaîne," reconnaît Maïtena (Volgelsheim). "Que de morts injustes, nous pourrions les éviter maintenant : les maladies, les épidémies, les femmes en couche, les enfants en bas âge, etc." constate Amélie.

Mais c'est surtout l'occasion de faire des découvertes étonnantes sur sa propre histoire familiale et ses origines : Guy (Nice) a trouvé parmi ses aïeuls "un comte, mais joueur, coureur, etc. qui pour renflouer les caisses a "vendu" sa fille à un gros maquignon !" Yvelise a compris "l'hérédité concernant les naissances gémellaires durant 200 ans et peut-être plus en remontant dans le temps !" Certains ont même découvert des ancêtres prestigieux : parmi "les cousinages célèbres" de Jérôme (Paris) : Jean Gabin et Barthélémy Thimonnier [NDLR : inventeur de la machine à coudre]. Laurent (Strasbourg) a découvert que "Le général Mangin [NDLR : ayant vécu au XIXème siècle en Algérie] avait comme maîtresse son arrière-grand-mère... et à l'époque être enceinte sans être mariée était péché... Donc j'ai un arrière-grand-père par "alliance" et un vrai arrière-grand-père de sang..."

 

Des retrouvailles émouvantes

En remontant ainsi les générations et en navigant sur Internet, les retrouvailles familiales émouvantes ne sont pas rares : Marie-Anne (Châteauneuf-Les-Martigues) n'a pas eu à chercher longtemps ses origines : un cousin rencontré sur Internet "avait déjà fait toutes les recherches. Depuis il a créé un site interne ainsi que l'Association "La Grande Famille de Procida et Ischia" qui sont deux îles au large de Naples d'où est issue notre famille". Au cours de son enquête, Olivier (Hyères) a retrouvé une de ses "cousines issues d'issu de germain" : "Nous sommes toujours en contact, et nos familles correspondent souvent. Pour la petite histoire, cette cousine (Jeanine) possédait dans ses archives des vieilles photos, dont la photo de mon arrière-grand-père Achille qui, si on écoute ma femme, me ressemble énormément (ou plutôt, c'est moi qui lui ressemble)". En 2001, Rémy (Saint-Maur-Des-Fossés) a retrouvé toute une branche inconnue de sa famille : "elle m'a accueilli chaleureusement et ainsi j'ai noué des contacts encore présents et j'ai pu rencontrer le doyen de la famille qui aura, en août prochain, 95 ans." Pour Anne (Tokyo, Japon) ce fut un véritable bouleversement personnel : "alors qu'on nous a toujours joué le thème des 2 orphelines, on a découvert plein de cousins - qui eux nous connaissaient - parfois des retrouvailles, comme si on s'était toujours connu. Retrouver ses origines, sa famille, c'est un grand choc mais qui vaut toutes les psychanalyses et c'est sûrement moins cher !"

 

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