Vins européens versus vins du "Nouveau Monde"
Le secteur vitivinicole de l'Union européenne
a beau se situer au premier rang mondial en terme de production et de consommation, il n'en redoute pas moins la concurrence des vins du "Nouveau Monde". Jugés plus attrayants que leurs homologues européens, ceux-ci sont rapidement parvenus à susciter un véritable engouement auprès des nouveaux consommateurs. Leurs principaux atouts : des étiquettes simplifiées qui décrivent l'arôme des vins, et, surtout, un bon rapport qualité/prix dû, entre autres, à des systèmes de production plus industrialisés et à une main d'uvre bon marché.
Produits par des pays nouvellement exportateurs (Afrique du Sud, Australie, Chili, Etats-Unis, Argentine et Nouvelle-Zélande...), ces vins sont de plus en plus exportés. Selon une étude de l'Organisation internationale du vin, ils détiennent désormais 21,4 % du marché, contre seulement 1,7 % au début des années 1980.
Une réforme pour renouer avec la compétitivité
Le 22 juin 2006, l'Union européenne a présenté un projet de réforme du secteur vinicole européen pour faire face à la concurrence de ces vins venus d'ailleurs et lutter contre la surproduction de l'UE. Selon Bruxelles, celle-ci atteint 15 millions d'hectolitres par an (soit 8,4 % de la production). Ce qui représente une perte annuelle d'environ 500 millions d'euros, sur un budget communautaire vinicole total de près de 1,3 milliard d'euros.
Ce projet préconise plusieurs mesures jugées "offensives" par les professionnels. Comme par exemple la suppression des subventions communautaires pour la distillation et le stockage des surplus, ainsi que l'arrachage de 400 000 hectares de vignes (soit près de 12 % des 3,4 millions d'hectares que compte l'Union européenne). Avec l'argent ainsi économisé, des actions pour promouvoir l'exportation devraient être lancées. Bruxelles, partant du constat que les multiples AOC (appellations d'origine contrôlée) déroutent les consommateurs (notamment à l'exportation), préconise également une simplification de l'étiquetage des vins.
L'adoption de cette proposition législative est prévue pour fin 2006 - début 2007.