Dossier
 
Septembre 2007

Réforme des RG : que vont devenir les hommes qui nous surveillent ?

Presque centenaires, les Renseignements généraux vont connaître leur 1re grande réforme. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a annoncé leur fusion avec la DST courant 2008. Pourquoi ? Que deviendront ces services ? Le point.
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Nicolas Sarkozy en rêvait depuis son passage au ministère de l'Intérieur : la réforme des services de renseignement est lancée. Le but : créer une Direction centrale du renseignement intérieur, pendant de la DGSE.

 

RG, DST : quelle différence ?

 
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La réforme présentée concerne deux des plus importants services de renseignement intérieur français, les RG et la DST. Pourquoi ceux-là ?

Les RG, officiellement Direction centrale des Renseignements généraux, sont en charge de l'ordre public. Ils veillent, surveillent, fichent et s'infiltrent lors de "faits de société" comme des manifestations. Ils s'occupent aussi bien des faucheurs d'OGM que des mouvements sectaires, des terroristes nationaux que des courses et des jeux ou du suivi des communautés étrangères. 80 % de leurs effectifs seront désormais rattachés à la nouvelle DRI. Les 20 % restants, davantage tournés vers la lutte contre les violences urbaines et les bandes, demeureront sous la tutelle de la Direction centrale de la sécurité publique.


Deuxième acteur du mariage : la DST, Direction de la surveillance du territoire. Sorte de FBI à la française créée en 1944, elle protège le pays des initiatives hostiles de puissances étrangères. D'abord spécialisée dans le contre-espionnage militaire, elle voit ses missions élargies à partir des années 1970. S'y ajoutent le contre-espionnage civil et, plus largement, la protection du patrimoine économique et scientifique (ce qu'on appelle l'intelligence économique). Mais c'est surtout la lutte contre le terrorisme qui est peu à peu devenue sa priorité. Plus sensibles que celles des RG, ses activités sont classées secret défense.


Enfin, la réforme proposée par Nicolas Sarkozy concerne également la sous-direction anti-terroriste de la Police judiciaire (SDAT). En prévision de la fusion, ces trois organismes, soit environ 4000 personnes, ont commencé à emménager dans des locaux communs, en juin dernier, à Levallois-Perret.

 

La DST donnera le ton

 
Les services de renseignement intérieur
 
 
  • RG : Renseignements généraux
  • DST : Direction de la surveillance du territoire
  • DPSD : Direction de la protection et de la sécurité de la défense
  • GIC : Groupement interministériel de contrôle
  • Le Comité interministériel du Renseignement, dépendant du 1er ministre, coordonne les activités de ces services.
 

Que deviendront donc les RG et la DST ? Leurs missions seront redistribuées au sein d'un organisme central, la Direction du renseignement français (DRI), qui comptera environ 4000 fonctionnaires. C'est la DST, surtout, qui donnera le ton de cette nouvelle entité. C'est d'ailleurs son directeur actuel, Bernard Squarcini, qui est donné favori pour prendre la tête de la future DRI. Car celle-ci devra réorienter le renseignement intérieur vers le contre-espionnage et la lutte contre le terrorisme. Et ce, dans la lignée des conclusions du "Livre blanc du gouvernement sur la sécurité intérieure face au terrorisme", publié en 2006. Ce document soulignait notamment la nécessité d'améliorer l'accès aux fichiers entre les différents services et d'optimiser les informations en les croisant davantage.


Qu'apportera de plus la nouvelle DRI ? Elle permettra d'abord de réaliser des économies en évitant les doublons de deux services dont les missions se recoupaient de plus en plus, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Elle évitera également une concurrence parfois néfaste entre les services. Mais les deux pôles de la DRI reproduiront plus ou moins les missions des RG et de la DST. Le "renseignement dur" (équivalent aux missions de la DST), regroupera la majorité des effectifs, alors que les "informations générales" (équivalentes aux missions des RG), verront leurs ressources humaines réduites. Ils devraient même, à terme, être réintégrés à la police en tenue. Seule exception : Paris. Les RG de la capitale perdront leur service "Courses et jeux", au profit de la PJ, mais ne disparaîtront pas.

 

Des réticences ?

Michèle Alliot-Marie a choisi d'utiliser les termes de "mise en commun", de"complémentarité" et de "rapprochement" plutôt que ceux de disparition ou de fusion des services. La réforme, qui devrait intervenir courant 2008, fait pourtant craindre aux syndicats un "démantèlement du renseignement" et une perte en "moyens humains et matériels". Pour les RG, surtout, elle implique une scission au sein du service, 20 % de ses effectifs rejoignant la Direction centrale de la sécurité publique. La lutte contre la violence urbaine se sépare donc de la lutte contre le terrorisme, ce qui n'est, à en croire le syndicat d'officiers Synergie, pas optimal. Le terrain permettrait en effet de recueillir des informations sur l'un ou l'autre domaine. D'autre part, la fusion RG-DST implique la cohabitation de deux cultures très différentes, l'une plutôt secrète, l'autre plus transparente. De leur bonne entente et de leur coopération dépendra le succès de la future DRI.


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