Dossier
Septembre 2007
Réforme des RG : que vont devenir les hommes qui nous surveillent ?
Nicolas Sarkozy en rêvait depuis son passage au ministère de l'Intérieur : la réforme des services de renseignement est lancée. Le but : créer une Direction centrale du renseignement intérieur, pendant de la DGSE.
RG, DST : quelle différence ?
La réforme présentée concerne deux des plus importants services de renseignement intérieur français, les RG et la DST. Pourquoi ceux-là ? Les RG, officiellement Direction centrale des Renseignements généraux, sont en charge de l'ordre public. Ils veillent, surveillent, fichent et s'infiltrent lors de "faits de société" comme des manifestations. Ils s'occupent aussi bien des faucheurs d'OGM que des mouvements sectaires, des terroristes nationaux que des courses et des jeux ou du suivi des communautés étrangères. 80 % de leurs effectifs seront désormais rattachés à la nouvelle DRI. Les 20 % restants, davantage tournés vers la lutte contre les violences urbaines et les bandes, demeureront sous la tutelle de la Direction centrale de la sécurité publique.
La DST donnera le ton
Que deviendront donc les RG et la DST ? Leurs missions seront redistribuées au sein d'un organisme central, la Direction du renseignement français (DRI), qui comptera environ 4000 fonctionnaires. C'est la DST, surtout, qui donnera le ton de cette nouvelle entité. C'est d'ailleurs son directeur actuel, Bernard Squarcini, qui est donné favori pour prendre la tête de la future DRI. Car celle-ci devra réorienter le renseignement intérieur vers le contre-espionnage et la lutte contre le terrorisme. Et ce, dans la lignée des conclusions du "Livre blanc du gouvernement sur la sécurité intérieure face au terrorisme", publié en 2006. Ce document soulignait notamment la nécessité d'améliorer l'accès aux fichiers entre les différents services et d'optimiser les informations en les croisant davantage.
Des réticences ?Michèle Alliot-Marie a choisi d'utiliser les termes de "mise en commun", de"complémentarité" et de "rapprochement" plutôt que ceux de disparition ou de fusion des services. La réforme, qui devrait intervenir courant 2008, fait pourtant craindre aux syndicats un "démantèlement du renseignement" et une perte en "moyens humains et matériels". Pour les RG, surtout, elle implique une scission au sein du service, 20 % de ses effectifs rejoignant la Direction centrale de la sécurité publique. La lutte contre la violence urbaine se sépare donc de la lutte contre le terrorisme, ce qui n'est, à en croire le syndicat d'officiers Synergie, pas optimal. Le terrain permettrait en effet de recueillir des informations sur l'un ou l'autre domaine. D'autre part, la fusion RG-DST implique la cohabitation de deux cultures très différentes, l'une plutôt secrète, l'autre plus transparente. De leur bonne entente et de leur coopération dépendra le succès de la future DRI.
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