Enquête sur l'affaire Mohammed Merah Des négociations difficiles de Merah avec le Raid

Durant les 32 heures du siège de l'appartement de Merah à Toulouse, les négociateurs du Raid vont tenter de dialoguer avec le forcené. Voici une retranscription d'un extrait de ces négociations, que les auteurs du livre "Vous aimez la vie, j'aime la mort !" ont pu écouter. Les forces présentes auraient lancé un ultimatum à Merah, qui devait se rendre à 23 heures. Mais quinze minutes avant l'heure fixée, le forcené déclare avoir changé d'avis et ne plus vouloir se rendre.

"Au fond de moi, je ne peux pas me rendre."

"-C'est Fabien, tu m'entends? Qu'est ce qui se passe ? Tu es contrarié ? Quelque chose te dérange ?

- Oui... Ce qui me dérange c'est que je ne peux pas me livrer comme ça... Au fond de moi, je ne peux pas me rendre... Vous allez m'abattre...

- Non, pas du tout...

- C'est pas la mort qui me fait peur, sinon j'aurais pas fait tout ça...

- Tu nous avais donné ta parole que tu allais te rendre...

- J'ai dit ça pour reprendre de l'énergie, pour être prêt à un éventuel affrontement. Je n'ai pas dormi depuis que je suis rentré chez moi. Je n'ai pas peur de mourir, je suis un moudjahiddin, hamdou'llah...

- Tu t'es comporté comme un soldat, continue... Si tu veux, tu peux sortir habillé...

- Je suis en paix avec moi-même, hamdou'llah... Je sais que je risque de prendre trente ans... Je ne déposerai jamais les armes...

- Quelque part, t'assumes pas. On s'était mis d'accord. Et le respect de ta parole ? Qu'est-ce que tu dis de tout ça ?

- Quand vous êtes arrivés cette nuit, je n'avais pas dormi, il fallait que je me repose...

- On parle entre hommes, là. T'as pas le choix : tu dois respecter ta parole, c'est comme ça que tu t'en sortiras dans le respect et sans perdre ton honneur...

- Je me défendrai... Je n'ai pas peur de la mort, je l'aime, sinon je n'aurais pas fait tout ça... Je suis prêt à rencontrer le Prophète et les femmes du paradis... hamdou'llah.

"Je n'ai pas peur de la mort, je l'aime, sinon je n'aurais pas fait tout ça."

- Et si on te blesse au genou, par exemple, tu boiteras... tu auras l'air de quoi ?

- Hamdou'llah... J'en blesserai aussi un maximum [des policiers. Ndlr]... Je mourrai les armes à la main... Mon destin est entre les mains d'Allah. "

Merah dira encore regretter ne pas avoir tué ou blessé davantage de policiers la nuit précédente et être préparé à l'assaut du Raid dont il assure bien connaître les techniques d'intervention. Il demandera une ultime faveur : parler à sa mère. Elle refusera."