Hervé Gourdel : sa femme demande une chronique à François Morel, sa réponse est poignante

Hervé Gourdel : sa femme demande une chronique à François Morel, sa réponse est poignante La chronique de François Morel sur France Inter chaque vendredi est généralement l'occasion de rire de ses traits d'humour. Cette fois, c'est un ton très grave qu'a employé l'humoriste, chargé par la femme d'Hervé Gourdel de rendre hommage à son mari défunt.

C'est un moment de radio rare auquel les auditeurs de France Inter ont assisté ce matin. Lors de sa traditionnelle chronique du vendredi, François Morel a rendu un hommage à Hervé Gourdel, l'otage français décapité par les "soldats du califat" en Algérie. Le comédien et humoriste, ancienne tête pensante des Deschiens, avait habitué les auditeurs à son humour toujours très fin, convoquant souvent l'absurde et le loufoque pour faire passer subtilement des messages à l'antenne. Ce vendredi 3 octobre, point de touche d'humour, point d'ironie, point de ce brin de folie que l'homme de théâtre affectionne. Juste une musique d'Ibrahim Maalouf et un texte commençant par ces mots : "J'écoute Ibrahim Maalouf François et je pense à vous. Vous m'avez adressé un mail, le plus étonnant que j'ai jamais reçu depuis que j'interviens sur France Inter. Je me permets de le lire : 'Bonsoir, je suis la compagne d'Hervé Gourdel. J'ai une requête à vous soumettre. Je souhaiterais qu'Hervé soit présent dans votre prochaine chronique'..."

Manifestement ému, François Morel gardera son sérieux tout au long d'un billet poignant. "J'imagine que votre requête est importante à vos yeux car vous me l'adressez comme après un naufrage, on lance une bouteille à la mer", répond-il à Françoise Gourdel puis il avoue : "J'ai peur de ne pas en être capable". Celui qui écrit "des chroniques sur France Inter" depuis des années, se définit alors comme un "imposteur" : "Je devrais déchiffrer l'actualité mais l'actualité m'effraie [...] Je devrais décrypter le monde mais le monde qui m'entoure est de plus en plus incompréhensible à mes yeux, à mes oreilles". François Morel dénonce ensuite "les extrémismes qui montent, le sens de la solidarité qui disparaît". Puis s'interroge sur la réponse la plus "digne" à donner à la "violence". Il finira par invoquer "le silence ou la musique comme celle d'Ibrahim Maalouf honoré par l'Unesco en tant qu'artiste œuvrant pour le dialogue interculturel entre le monde arabe et occidental".