HLM : leur mauvaise gestion fait scandale
Au total 700 000 HLM seraient aujourd'hui inoccupés et 380 000 seraient attribués à des foyers dépassant les 4 000 euros de revenus mensuels. Et ce montant, avancé par l'Union nationale de la propriété immobilière, n'est pas choisi au hasard. C'est celui que François Hollande avait cité il y a cinq ans pour désigner les personnes qu'on pouvait qualifier de "riches". Avec une batterie de chiffres à l'appui, l'UNPI a décidé de déposer plainte, à Bruxelles, auprès de la Direction générale de la concurrence de l'Union européenne contre ces HLM qui absorbent 25 milliards d'aides publiques chaque année.
L'UNPI, qui est essentiellement composée de propriétaires, bailleurs et de leurs représentants, s'insurge contre cette situation qui fait qu'aujourd'hui, les "Habitations à loyers modérés" subventionnées détournent des familles du parc privé alors qu'elles auraient les revenus suffisants pour s'y loger. En droit, on appelle cela une "distorsion de concurrence". En somme, selon l' UNPI, les aides de l'Etat ne viennent pas servir l'intérêt général en aidant les plus faibles à se loger, mais servent en fait des intérêts particuliers et doivent être supprimées.
En cas de condamnation de Bruxelles, la seule alternative de l'Etat pour maintenir les HLM sera de durcir les conditions d'attribution de ces logements. Aujourd'hui, une personne seule peut candidater jusqu'à 1 800 euros de revenus (2 070 à Paris), un couple avec deux enfants jusqu'à 3 490 euros (4 840 à Paris). Pire : une fois les logements attribués, il est impossible d'en déloger les foyers dont les revenus auraient explosé depuis leur installation. Un surloyer est prévu, mais largement encadré. L'affaire relance en tout cas la polémique alors que les HLM de Jean-Pierre Chevènement (120 m2 dans le Ve arrondissement de Paris) et de la ministre de l'Ecologie Delphine Batho (108 m2 dans le XIXe arrondissement, finalement abandonné il y a quelques jours) ont défrayé la chronique ces derniers mois. Actuellement, 1 million de personnes seraient en attente d'un HLM.