Odeur de gaz : le "mercaptan", qu'est-ce que c'est ?

Odeur de gaz : le "mercaptan", qu'est-ce que c'est ? Depuis lundi, les services de secours ont été submergés d'appels de Rouen jusqu'à Paris. En cause, une odeur de gaz qui a inquiété les habitants. Explications.

Ce mardi au matin, l'odeur n'avait pas encore disparu des rues de Paris. Cette forte odeur de gaz a interpellé des habitants de la capitale mais pas uniquement : la zone touchée s'étend de la Haute-Normandie jusqu'à l'Ile-de-France, où les odeurs ont été senties par les habitants dans la nuit de lundi à mardi. Inquiètes, des centaines de personnes ont décroché leur téléphone pour alerter les secours. Si bien que les centrales téléphoniques d'Ile-de-France et de Normandie ont été saturées, certains habitants se plaignant de maux de tête et de nausées.

D'où provient cette odeur de gaz qui suscite le trouble ? Elle tient son origine dans un dégagement gazeux qui s'est produit dans une entreprise chimique de Rouen, Lubrizol. Les vents se sont chargés de transporter ce gaz sur le territoire, de la Normandie jusqu'en Ile-de-France. Concrètement, c'est une réaction chimique imprévue qui a eu lieu lundi entre 8 heures et 11 heures du matin, suivant les différentes sources. Des émanations ont débuté à la suite de l'instabilité d'une réaction chimique. Au ministère de l'Intérieur, on explique que "le mercaptan est un marqueur très olfactif de type gaz de ville, connu de tous, et qui ne présente pas de risques pour la santé". Le mercaptan, également appelé méthanethiol, est utilisé pour ajouter une odeur au gaz de ville, naturellement inodore, pour que les fuites soient repérées. Le mercaptan, à l'odeur caractéristique de chou ou d'oeuf pourri, est classé parmi les produits "toxiques par inhalation" par l'INRS. Mais les autorités se veulent aujourd'hui rassurantes, précisant que "les mesures réalisées ont révélé un seuil de concentration très faible mais qui explique cependant la gêne ressentie par un grand nombre de personnes", selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, interviewé par l'AFP.

Ce mardi, le dégagement n'a pas encore pris fin. L'entreprise a déclaré qu'il pourrait être résolu dans la journée. Le ministère de l'Intérieur, soucieux de désengorger les centres d'appel, demande à la population de ne plus appeler les secours pour cette odeur de gaz.