Quels médicaments peut-on acheter sur Internet ?

Quels médicaments peut-on acheter sur Internet ? Le Conseil d'Etat a donné son feu vert à une large extension de la liste des médicaments que l'on peut acheter sur le Web. Quels sont ceux que l'on peut se procurer sur Internet ?

[Mis à jour le 18 février à 17h50] Le Conseil d'Etat estime que le ministère de la Santé ne joue pas suffisamment le jeu de l'ouverture à la vente sur Internet des médicaments. Le gouvernement avait en effet établi en décembre dernier une liste de 455 médicaments que tout un chacun pouvait se procurer sur le Web, à partir du 1er mars. Pour le Conseil d'Etat, c'est loin d'être satisfaisant puisque d'après la haute juridiction, le gouvernement va contre une directive européenne de 2011 qui exige une libéralisation plus importante du secteur.

Il sera donc bientôt possible d'acheter en ligne non pas 455 médicaments différents, mais bien près de 10 000, regroupés en 3 300 familles. Il s'agit exclusivement de médicaments que l'on peut déjà se procurer chez le pharmacien sans ordonnance, et ceux dits à "prescription médicale facultative". Parmi eux, on retrouvera l'ensemble des Paracétamol, ou encore les suppositoires de Doliprane... A vrai dire, tous les médicaments qui ne font pas l'objet de prescription médicale.

Parmi les médicaments que l'on pourra s'offrir directement sur Internet, on retrouve ainsi l'Aspirine, l'Ibuprofène, mais aussi ces marques très achetées en pharmacie : l'Hélicidine, les Actifed, le Prorhinel, le Fervex, le Gaviscon, le Maalox, l'Hexaspray, le Lysopaine, le Clarix, le Prospan, le Cliptol, le Mucomyst, le Synthol, le Flector, etc.

Est-ce vraiment une bonne nouvelle pour les consommateurs ? D'après les pharmaciens qui ont fait la demande d'examen de cette disposition auprès du Conseil d'Etat, il s'agit clairement d'une avancée puisque cette libéralisation permettra, grâce à une concurrence exacerbée, de faire baisser les prix et d'éliminer les différences de prix, parfois incompréhensibles, d'une officine à une autre. Le "cyber-pharmacien" Philippe Lailler, qui a réalisé la demande auprès de la haute juridiction, estime d'ailleurs que le gouvernement et les professionnels s'étaient mis d'accord pour "restreindre la directive européenne et écraser la vente sur Internet".

Le ministère de la Santé a "pris acte de cette décision". Benoît Hamon, ministre de la Consommation, a appelé à être "particulièrement prudent" lorsqu'on fait des achats sur le Web : "En matière de commerce en ligne, les fraudes ou les contrefaçons de médicaments sont un réel problème. Il faut qu'on soit particulièrement vigilants vis-à-vis de ça, parce qu'outre le fait qu'on peut acheter un médicament qui n'a pas l'effet supposé, il se peut que l'on achète une molécule qui ait un effet négatif sur votre santé" a-t-il déclaré sur Europe 1.

Les pharmaciens semblent, dans leur majorité, plutôt hostiles à l'ouverture de la vente de médicaments sur Internet. Le syndicat FSPF a déconseillé aux professionnels de se lancer sur la vente en ligne, en raison du flou juridique. C'est aussi le risque d'automédication à outrance et sans encadrement que craignent principalement les pharmaciens. Sans compter, bien sûr, l'ouverture du marché à la grande distribution...

 Voir la liste des médicaments déjà disponibles en vente sur Internet. Cette liste sera très prochainement actualisée.

 Voir le Guide des médicaments complet

EN VIDEO : Le gouvernement avait, en 2011, voté une loi pour renforcer le contrôle des médicaments, après le scandale du Médiator.

"Vote de la réforme du contrôle des médicaments"