Slam : une pratique sexuelle qui fait des ravages chez les gays

Slam : une pratique sexuelle qui fait des ravages chez les gays Le slam, pratique mêlant drogue et sexe, serait en augmentation chez les homosexuels. De quoi s'agit-il précisément ?

Le co-fondateur d'Act Up-Paris veut faire sortir ce phénomène de l'ombre. Dans un article paru sur Rue89 ce lundi 3 juin, Didier Lestrade aborde la question de "cette nouvelle vague de dépendance toxicomane, qui devient de plus en plus présente dans la communauté gay". En cause, le slam, qu'il qualifie de "drogue des plans sexe". De quoi s'agit-il exactement ? Le slam désigne une injection intraveineuse de produits de type psychostimulant, comme de la méphédrone, de la classe des cathinones. Cette injection est "faite dans un contexte sexuel par des hommes gays", selon Drogues info service. En clair, des hommes s'injectent ces produits pour augmenter leurs performances sexuelles. Une "pratique internationale dans le sexe gay", selon Didier Lestrade, qui pointe que le slam "s'est solidement implanté dans la sexualité au point de devenir une catégorie en soit, avec des plans "chems", qui encouragent les gays à se rencontrer à partir de ce critère de base".

L'association AIDES, avec Sidaction, l'Inserm-Cermes3 et l'Association des médecins gays, ont lancé une enquête en 2012 auprès des personnes pratiquant le slam, également appelés "slameurs". Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon restreint et n'a "pas vocation à déterminer le nombre de slameur en France", mais permet de "formuler quelques hypothèses" : le nombre de slameurs aurait augmenté avec l'arrivée de nouvelles drogues de synthèse. Si aucune donnée ne permet aujourd'hui de connaître l'ampleur du phénomène, plusieurs personnes interrogées pour l'enquête ont signalé que les "plans slam" semblent être aujourd'hui plus rapidement et plus fréquemment proposés qu'auparavant. Toutefois, cette étude souligne que "le slam concerne une population qui reste encore limitée".

Durant un "plan slam", plusieurs injections peuvent être réalisées par les usagers. Et les "plans slams" peuvent se multiplier au fil du temps. L'enquête d'Aides pointe le risque de perte de contrôle : "Compte tenu des effets propres à l'injection de cathinones tels que décrits par les usagers, il semble qu'à partir d'une consommation hebdomadaire, l'effet attendu au plan sexuel s'atténue et un phéno­mène de tolérance au produit entraine une augmentation des quantités injectées. A cette étape, le désir compulsif de slamer semble plus particulièrement difficile à contrôler." Parmi les comportements relevés chez les utilisateurs : "augmentation de la fréquence ; augmentation continue de la quantité de produit consommée ; recherche de partenaires sexuels sur les seuls critères du slam ; usage solitaire ; isolement ; arrêts de travail ; survenue de problèmes médicaux".

 En savoir plus : le rapport Slam de l'association Aides