H7N9 : que sait-on sur la nouvelle grippe aviaire ?

H7N9 : que sait-on sur la nouvelle grippe aviaire ? Face au risque d'extension du virus H7N9 en Chine, les autorités de Shanghai ont décidé de fermer les marchés aux volailles. Le virus a déjà fait plusieurs morts et inquiète les spécialistes.

La souche H7N9 du virus de la grippe aviaire a déjà fait 6 morts en Chine en seulement quelques semaines. Une rapidité qui inquiète les experts et les scientifiques. C'est dans la région de Shanghai, la capitale économique du pays, que 14 personnes ont été contaminées par le virus et que 6 d'entre elles ont trouvé la mort. Les autorités ont préféré fermer temporairement les marchés aux volailles vivantes de la ville, par mesure de précaution, mais le risque d'extension demeure réel. Une mesure "prise dans un objectif de protection de la santé publique" a annoncé Xu Wei, le porte-parole de la municipalité.

Faut-il avoir peur de ce nouveau virus ? Ce qui inquiète les experts, c'est en particulier la vitesse et la vaste zone de propagation de cette nouvelle forme de grippe aviaire. Par ailleurs, les animaux porteurs de la maladie ne montrent aucun signes apparents de la maladie. Pire, le virus n'étant pas mortel pour les volailles, le virus H7N9 de la grippe aviaire peut se développer sans que la population ne s'en aperçoive. Autre motif d'inquiétude : le H7N9 ne s'était auparavant jamais transmis à l'homme, ce qui implique que le virus a déjà connu plusieurs mutations.

Pourquoi plusieurs personnes sont-elles mortes ? Pour l'heure, 14 personnes ont été officiellement recensés comme ayant été contaminées par le nouveau virus. 6 d'entre elles sont décédées depuis le mois de février après avoir souffert de toux de pneumonie et de fortes fièvres. Si les personnes ont été vraisemblablement contaminées du fait de contacts avec des poulets, "il n'y a pas d'origine commune de l'infection parmi les cas identifiés" a déclaré un porte-parole de l'OMS qui estime que désormais, "le plus important est de déterminer la source de l'infection".

Quels dégâts attendre de ce virus H7N9 ? Dans la journée de vendredi 5 avril, les autorités chinoises ont ordonné l'abattage de plus de 20 000 volailles sur l'un des marchés de Shanghai. Les services sanitaires de la ville se veulent pour l'heure rassurantes : "Au jour d'aujourd'hui, nous pouvons clairement affirmer qu'il n'y a pas de transmission d'homme à homme" a déclaré solennellement Wu Fan, directrice du centre de lutte contre les maladies infectieuses de Shanghai, ajoutant qu''il n'y a aucune possibilité que cette infection gagne l'étranger". L'OMS partage pour l'instant ces premières analyses mais attend des autorités chinoises une extrême vigilance et la poursuite des recherches. Les services sanitaires locaux surveillent actuellement près de 400 personnes ayant été en contact avec des malades : aucune d'entre elles ne montre de signes d'infection.

Doit-on craindre une pandémie mondiale et en France ? C'est la crainte de tous les spécialistes : si le virus mutait jusqu'à ce qu'une contamination de l'animal à l'homme soit rendue possible, les dégâts pourraient être désastreux, d'autant qu'il n'existe aucun vaccin préventif et que l'espèce humaine n'a développé aucune forme d'immunité contre le virus H7N9. Pour l'heure, aucun élément ne semble indiquer que la souche ait atteint un tel niveau de dangerosité. L'OMS ne prévoit pas d'augmenter ses seuils d'alerte et les autorités sanitaires françaises qui "suivent la situation avec attention en lien avec leurs homologues européens et internationaux" indiquent qu'"à ce jour, il n'y a pas de recommandations spécifiques à l'exception des recommandations usuelles pour les voyageurs ou des mesures d'hygiène de base pour prévenir la transmission des virus grippaux".

EN VIDEO : Les autorités chinoises demeurent vigilantes sans pour autant se montrer alarmistes :

"Grippe aviaire: le virus H7N9 risque de devenir endémique"