Cancer du poumon : des avancées dans le dépistage bientôt avortées ?
Il y a une dizaine de jours, une équipe de l'Iserm du CHU de Nice dévoilait dans la revue scientifique Plos One des pistes très prometteuses dans le dépistage du cancer du poumon. En substance, l'article expliquait le principe d'un diagnostic permettant de dépister par imagerie le cancer du poumon jusqu'à 4 ans avant qu'il ne soit visible, grâce à une simple prise de sang. Restait à valider les bons résultats et étendre l'étude à un plus grand nombre de patients et à d'autres centres de recherche.
Mais c'est là que le bât blesse. Selon le JournaldesFemmes.com, qui rapporte aujourd'hui les propos inquiets de Paul Hofman, le directeur de l'équipe, les financements manquent pour passer à l'étape suivante. Le scientifique indique que sans argent, ce projet, grand espoir dans le dépistage de la maladie, pourrait tout simplement "tomber à l'eau", malgré l'énorme écho qu'il a provoqué. "Je n'ai pas de financement pour continuer...", indique l'intéressé à nos consoeurs, ajoutant que malgré le travail des médias qui ont "largement diffusé l'information", il n'a "pas été contacté par des sources de financement potentielles".
Paul Hofman se dit aujourd'hui "bloqué" et craint que son projet ne soit repris que plus tard et ailleurs, par des équipes "en Amérique du Nord". "Je crois que le problème, c'est qu'en France on a du mal à financer les projets à risque", conclut-il un brin défaitiste. "Je ne suis pas très surpris car cela se passe souvent comme ça. Il y a un vrai décalage entre médiatisation et la réalité de terrain".
Lire l'interview de Paul Hofman sur le JournaldesFemmes.com
EN VIDÉO - Le 8 novembre, l'AFP se faisait l'écho de cette avancée majeure dans le dépistage précoce du cancer du poumon.