Amedy Coulibaly : un policier du Raid raconte l'assaut contre le terroriste

Amedy Coulibaly : un policier du Raid raconte l'assaut contre le terroriste Le Parisien a rencontré le policier du Raid qui pénétré le premier dans l'Hyper Cacher, où le terroriste Amedy Coulibaly retenait en otages 26 personnes, le 9 janvier dernier.

Le monde entier se souvient de ces images. Le 9 janvier, en début de soirée, les policiers du Raid pénètrent dans l'épicerie cacher de la porte de Vincennes, où est retranché le terroriste Amedy Coulibaly. 26 personnes sont retenues en otages. En tête de la première colonne d'assaut, il y a un homme, Antoine*. Sa mission est extrêmement dangereuse : en plus de faire face le premier au terroriste, il a pour objectif de protéger, à l'aide d'un bouclier, son frère d'arme chargé d'ouvrir le rideau métallique de l'épicerie. Trois mois après cette intervention périlleuse, il s'est confié au Parisien, ce jeudi. "Vers 17 heures, nos chefs nous ont rapidement briefés sur la disposition des lieux, raconte ce policier, qui a également, un peu plus tôt, participé en vain à la traque des frères Kouachi. On savait qu'il y avait au moins trois morts, que Coulibaly était lourdement armé [...] et qu'il avait une vingtaine d'otages." C'est à ce moment qu'Antoine apprend qu'il va devoir prendre la tête de la première colonne d'assaut, à l'entrée principale du magasin. "Ce poste n'a rien de spécifique, explique le policier, modeste. Nous intervenons ensemble, soudés et déterminés."

L'assaut est finalement donné. "Dans ce genre d'interventions,  je n'ai pas de schéma préétabli, dit Antoine, car c'est le meilleur moyen que ça dégénère". Le rideau métallique parvient à rapidement être levé par le Raid. Antoine, qui dit être "serein" à ce moment, pénètre en premier dans la boutique. "Tout de suite, j'aperçois le corps d'un otage au sol. Puis à une dizaine de mètres devant moi, de l'autre côté des caisses, le forcené surgit les armes à la main". Tout va alors très vite. Amedy Coulibaly tire. Ses balles vont se loger dans le bouclier d'Antoine. "Je continue à avancer en ripostant, puis je me décale dans l'allée vers la droite, à l'opposé des otages afin qu'ils ne soient pas pris pour cible". Amedy Coulibaly avance alors vers Antoine, en lui tirant encore dessus. Le policier prend une balle, freinée par son gilet de protection, ce qui lui occasionnera d'importances brûlures. 

La fusillade s'intensifie et Amedy Coulibaly est vite abattu par les collègues d'Antoine, alors qu'il se précipite sur eux. Ensuite ? Après avoir longuement exploré le magasin, les policiers regagnent leur base. C'est le moment du débriefing , là, aussi, où la pression baisse enfin. "Je ne suis pas un héros, conclut Antoine. Comme mes collègues, j'ai juste fait mon travail, rien de plus."

*Le prénom a été changé

En vidéo - Trois mois après l'assaut contre Amedy Coulibaly, l'enquête avance. 

"Quatre proches de Coulibaly en garde à vue : ce que l'on sait des présumés complices"