Patrick Pelloux sort son livre : pourquoi a-t-il quitté Charlie Hebdo ?

Patrick Pelloux sort son livre : pourquoi a-t-il quitté Charlie Hebdo ? Le médecin urgentiste publie un livre hommage pour les victimes de Charlie Hebdo. En septembre dernier, Patrick Pelloux a annoncé son départ de la rédaction de l’hebdomadaire satirique.

"Je voulais clore une histoire. Il y a des choses qui se sont finies avec la mort de mes amis". C’est avec ces phrases que Patrick Pelloux débute l’interview qu’il a accordée au Parisien. Le médecin urgentiste, collaborateur de Charlie Hebdo, a quitté le quotidien satirique au mois de septembre. Il avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux de la fusillade de janvier dernier. Il avait prévenu François Hollande de cet attentat qui avait décimé la rédaction de Charlie Hebdo, les frères Kouachi ayant tué douze personnes dont huit collaborateurs du journal. "Mon époque est terminée. Je n'arrive plus à écrire ma chronique sur l'hôpital. Charb n'est plus là, ça n'a plus de sens", confie le médecin urgentiste au Parisien. Et il ajoute : "Mon départ n'est pas une défiance envers la direction actuelle, qui s'en sort plutôt bien. Ceux qui restent ont beaucoup de courage".

Video. Patrick Pelloux quitte Charlie Hebdo

"Patrick Pelloux quitte Charlie Hebdo"

Dans cette interview, il s’exprime aussi sur la sortie de son livre. Un ouvrage hommage pour les victimes de l’attentat : "Le titre ‘Toujours là, toujours prêt’ est une référence à la devise des marines. Mon livre est un hymne à ceux qui disent non à la violence des assassins en restant debout". Au fil des pages, il publie ses chroniques de santé illustrées de dessins de Charb. Il précise que son livre rappelle "quels immenses créateurs sont partis. Charb était un travailleur acharné tout en étant incroyablement drôle. Cabu incarnait la générosité […] Wolinski était le plus grand sexologue de France. Les textes de Bernard Maris sont lus à l'université. Les autres défunts me manquent aussi terriblement".  

Aujourd’hui, Patrick Pelloux a repris du service au Samu de Paris, à l’hôpital Necker. Il essaye de se reconstruire. L’urgentiste reste optimiste sur l’avenir de la France et la cohésion du pays contre la menace terroriste. "Il faut se rappeler qu'avant les attentats, tout le monde glosait sur le déclin inéluctable de la France. La vérité, c'est que le pays s'est levé. Des millions de Français ont dit non le jour de la marche du 11 janvier, contre les attentats de 'Charlie', mais aussi contre celui de l'Hyper Cacher". Et de conclure : "Je n'adhère pas à la thèse selon laquelle seulement une partie du pays était là ce jour-là. Après, il faut entretenir cet esprit. C'est le plus dur. "