Attentats de l'Hyper Cacher et de Charlie Hebdo : les zones d'ombre autour d'Amedy Coulibaly

Attentats de l'Hyper Cacher et de Charlie Hebdo : les zones d'ombre autour d'Amedy Coulibaly Les zones d'ombre de l'enquête sont encore nombreuses un an après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher. Autour de la personnalité et du rôle d'Amedy Coulibaly notamment.

[Mis à jour lundi 4 janvier à 23h47] De nombreuses zones d'ombre subsistent encore sur les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher, survenus à Paris en janvier 2015. La piste de possibles complices d'Amedy Coulibaly en région parisienne a notamment été relancée ce lundi. En effet, l'agresseur du joggeur de Fontenay-aux-Roses ne serait pas le terroriste de Montrouge et de l'Hyper Cacher. Le jeune homme touché par balles le 7 janvier 2015, au soir de l'attentat de Charlie Hebdo, a affirmé que son agresseur avait "la peau claire", a-t-il déclaré sur BFMTV. Selon lui, son agresseur n'est pas Amedy Coulibaly "contrairement à ce qu'on a dit". C'est en effet ce qu'avaient conclu les enquêteurs, d'autant plus que l'arme utilisée contre lui était celle qu'avait utilisée Coulibaly le lendemain à Montrouge et lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher. Ce témoignage relance donc la thèse d'un ou de plusieurs complices, alors que l'agression a eu lieu non loin de la planque du terroriste. Selon le jeune joggeur, son agresseur court toujours. 

C'est aussi la personnalité et le rôle d'Amedy Coulibay qui apparaissent plus complexes. Selon un article du Monde, qui a eu accès aux notes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) déclassifiées à la mi-novembre, la menace Coulibaly n'a pas été suffisamment prise en compte par  la DGSI. Il apparaît sur les écrans radars des services secrets dès 2010 alors qu'il rend régulièrement visite à Djamel Beghal, jihadiste notoire assigné à résidence dans un village du Cantal. Il vient alors de purger une peine pour des projets d'attentats visant les intérêts américains en Europe. Amedy Coulibaly, mais aussi Chérif Kouachi, l'un des deux frères qui ont attaqué la rédaction de Charlie Hebdo, le rencontrent alors régulièrement. Les services de renseignements et la police judiciaire surveillent alors Beghal. Les visites de Coulibaly sont bien connues, mais il n'est alors considéré que comme un délinquant de l'Essonne. 

Coulibaly a en effet été incarcéré pour braquage dès 2005. C'est d'ailleurs à ce moment, détenu à Fleury-Mérogis, qu'il se radicalise. En 2010, Coulibaly est condamné à cinq ans de prison avec Beghal pour avoir participé au projet d'évasion d'un des auteurs des attentats de Paris de 1995, Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du GIA algérien. Pourtant, Coulibaly parvient à être libéré en mars 2014 pour sa "conduite exemplaire". Sa discrétion aura eu raison de la vigilance des services de renseignements. 

La lumière n'a toujours pas été faite sur les attentats de janvier, alors que Paris s'apprête à commémorer ce terrible anniversaire. Le temps fort de cette semaine de commémoration se tiendra place de la République dimanche 10 janvier. Johnny Hallyday chantera à cette occasion "Un dimanche de janvier", qui salue la mobilisation des Français le 11 janvier 2015. Familles et proches des victimes, blessés ou témoins des attaques, en tout, c'est un millier de personnes qui est invité à l'événement. Mardi 5 janvier, des plaques commémoratives seront dévoilées devant les locaux de Charlie Hebdo, boulevard Richard Lenoir, à Montrouge et devant l'Hyper Cacher. Jeudi 7 janvier, un an après les attentats de Charlie, François Hollande présentera ses voeux aux forces de sécurité engagées dans l'opération Sentinelle. Le président sera samedi devant l'Hyper Cacher où il assistera à une cérémonie organisée par le Crif.

VIDEO. Charlie Hebdo - Le joggeur blessé par balle sort de son silence "Ce n'était pas Coulibaly"

"Charlie Hebdo - Le joggeur blessé par balle sort de son silence "Ce n'était pas Coulibaly""