Jawad Bendaoud écrit une lettre : vos blagues ne le font pas rire

Jawad Bendaoud écrit une lettre : vos blagues ne le font pas rire Jawad Bendaoud a écrit à l'un des juges un courrier dans lequel il clame son innocence et regrette son interview sur BFMTV, à l'origine de nombreuses blagues.

[Mis à jour le 22 janvier 2016 à 17h54] Jawad Bendaoud est celui qui a réussi à faire rire les Français au milieu de l'atrocité des attentats de Paris du 13 novembre dernier. Avec son interview incongrue sur BFMTV, celui qui est présenté comme "le logeur de Daesh" est devenu la coqueluche des internautes, déclinant blagues et parodies sans fin. Mais ces cocasseries du Net n'ont pas fait rire Jawad Bendaoud, loin de là. Dans une lettre adressée en décembre à l'un des juges en charge du dossier des attentats, dont L'Obs a eu connaissance, le logeur a encore quelques formules qui feront probablement rire ses "fans" : "Je suis marchant de sommeil à mes heures perdues", écrit-il notamment avant de refuser de devenir le "bouquet missaire" (sic) de cette affaire.

Mais dans ce courrier de 18 pages, Jawad Bendaoud, mis en examen, clame avant tout son innocence et dit regretter amèrement les quelques phrases prononcées devant la caméra. "Je suis passé d'une vie normale à une vie d'enfer en une fraction de seconde", écrit-il. "Je n'ai pas demandé à être filmé par ce foutu cameraman, il m'a entendu dire aux policiers que j'étais le loueur de l'appartement, il a allumé sa caméra". Le logeur réaffirme par ailleurs sa version des faits, à savoir qu'il n'a "rien à voir avec Daesh, ni de loin ni de près". Il dément avoir été lui-même radicalisé en prison comme l'ont affirmé d'anciens codétenus. "Je n'ai jamais fréquenté une seule mosquée, je fais tout ce qu'un bon musulman ne ferait pas", affirme-t-il. "J'ai peut-être dit que j'allais faire tout péter en sortant. Mais c'était parce que j'étais énervé (...). J'y ai peut-être pensé en prison, mais une fois sorti, tout est sorti de ma tête", dit-il encore.

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Jawad Bendaoud assure n'avoir vu Abdelhamid Abaaoud "que 5 minutes" 

Comment Jawad Bendaoud a-t-il pu ignorer les desseins terroristes de ses locataires ? "A aucun moment je n'ai senti une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l'appartement", "à aucun moment je n'ai vu de mes yeux des armes", "le monsieur Abaaoud, je ne l'ai vu que 5 minutes, le temps qu'il soit rentré dans l'appartement et que je lui fasse visiter", "je ne savais pas que des Belges avaient participé à des attentats", "Abaaoud était habillé comme un jeune normal"… Un seul élément reste inexplicable pour Jawad Bendaoud : l'appel d'un numéro belge reçu sur son téléphone, dix jours avant les attentats. Un numéro qui a été utilisé pour contacter une autre personne en lien avec les terroristes, qui, elle, a été localisée le 13 novembre aux abords des différentes cibles des attentats. Jawad Bendaoud l'affirme dans sa lettre, il ne se souvient pas de cet appel : "C'est un élément grave qui pour moi n'a aucun sens". Réussira-t-il à convaincre les internautes moqueurs avec cette lettre ?