RATP, SNCF, routes, blocages, manifs... Le point sur la grève du 9 mars 2016

RATP, SNCF, routes, blocages, manifs... Le point sur la grève du 9 mars 2016 Journée noire dans les transports. La grève du mercredi 9 mars 2016 est très suivie par les cheminots de la SNCF et de la RATP, mais aussi dans la rue. Point à 13h...

[Mis à jour le 9 mars 2016 à 13h15] La grève à la SNCF ce mercredi 9 mars 2016 est particulièrement suivie selon les chiffres donnés par la direction de la compagnie à l'AFP.  35,5 % du personnel de la SNCF est en grève. Un chiffre qui explique les fortes perturbations du trafic constatées depuis hier soir en Ile-de-France mais aussi sur l'ensemble du réseau. A la RATP, les cheminots sont moins mobilisés, mais le trafic est lui aussi perturbé sur les lignes du RERB et du RERA, sur les portions gérées par la régie des transports parisiens.

EN VIDEO - Galère confirmée pour les usagers ce matin :

"Grève à la SNCF : la galère des usagers franciliens pour se rendre au travail"

Grève à la RATP :  les métros roulent quasi-normalement ce mercredi avec des points noirs liés aux manifestations contre la loi Travail de la ministre Myriam El Khomri. La  station République (lignes 3, 5, 8, 9 et 11) est fermée au public suite à la manifestation qui se déroule à partir de 12h00, les correspondances ne sont pas assurées. Sur le RER A, le trafic est quasi-normal et l'interconnexion est assurée en gare de Nanterre Préfecture pour les trains de Cergy. Les voyageurs de la branche Poissy sont invités à prendre leur train en gare de Saint-Lazare. Sur le RER B, la situation est plus tendue : seul un train sur deux circule entre Gare du Nord et Saint-Rémy Lès-Chevreuse / Robinson, un changement de train est nécessaire à Gare du Nord. On passe même à un train sur quatre sur la portion Nord, entre Gare du Nord et Aéroport Charles de Gaulle / Mitry-Claye. Un changement de train est nécessaire à Gare du Nord. Pour les bus et les tramways le trafic est légèrement perturbé, notamment du fait encore une fois des manifestations sur la voie publique.

Grève à la SNCF : les prévisions de la compagnie n'ont pas changé depuis mardi soir avec notamment un Transilien sur trois seulement en Ile-de-France. Pour les autres régions, la SNCF prévoit un TGV sur deux sur l'axe Est, un TGV sur trois sur les axes Nord, Atlantique, Sud Est et un TGV sur trois entre les villes de province. Les lignes Ouigo seront elles aussi lourdement frappées avec quatre TGV sur dix en moyenne. Les Intercités circuleront à raison de trois trains sur dix en moyenne et tous ceux de nuit seront annulés. Les TER seront perturbés partout en France avec un train sur trois en moyenne. Ce sera également le cas de TGV Lyria (5 sur 10) et Eurostar (8 sur 10) alors que le trafic s'annonce normal sur le Thalys et Alleo.

La SNCF conseille aux voyageurs qui le peuvent de reporter ou d'annuler leur déplacement. Elle précise aussi que les personnes préférant annuler leur billet grandes lignes pour un train réservé durant la période de la grève peuvent le faire sans frais au guichet, quelque soit le tarif. Elles disposent de 60 jours après la date du voyage pour procéder à ce remboursement.

►La SNCF livre toutes les informations sur sa page info-trafic ici. Deux numéros sont également à la disposition du public : le 0805 90 36 35 pour l'info trafic Grandes Lignes et le 0 805 70 08 05 pour l'info trafic Transilien. Vous pouvez également suivre le compte Twitter @SNCF qui répond dans la mesure du possible aux questions des usagers.

Perturbations sur les routes : les automobilistes sont également impactés par la grève SNCF et RATP en Ile-de-France aujourd'hui. Les embouteillages ont très tôt commencé à se former sur les routes, prises d'assaut par les usagers des transports en commun qui ont préfèré se rabattre sur la voiture. Selon Sytadin, 209 km de bouchon engorgeaient les routes d'Ile-de-France peu avant 10h, un chiffre qui était monté à 311 à 8h du matin. En plus du périphérique parisien, l'A6 au sud de la capitale a été particulièrement impactée, tout comme l'A1, l'A3 et l'A4 vers Paris. La circulation est également difficile sur l'A86 entre Nogent-sur-Marne et Rosny-sous-bois dans les deux sens, comme entre Nanterre et Gennevilliers. Ce soir, la situation devrait de nouveau être tendue.

A la SNCF et la RATP, la colère va au-delà de la loi Travail

Ce mercredi 9 mars 2016  est donc une journée de forte mobilisation. Plusieurs manifestations sont prévues à Paris et partout en France pour protester contre la loi El Khomri, le jour où elle devait initialement être présentée en Conseil des ministres, avant que le gouvernement ne décide de reporter l'échéance. Mais il faut savoir qu'en plus de contester le projet de loi, les cheminots sont en grève ce 9 mars pour défendre leurs conditions de travail. Ces derniers entendent peser notamment sur les futures règles communes au secteur ferroviaire public et privé qui sont actuellement en négociation. Du côté de la SNCF, les syndicats, qui n'avaient pas appelé à une action commune depuis 2013, demandent de nouvelles embauches ainsi qu'une hausse des salaires. Du côté de la RATP, ce sont également les salaires qui cristallisent la contestation. Les organisations salariales réclament une augmentation du salaire de base après un gel en 2015 "malgré des résultats financiers records".

Côté SNCF, ce mouvement de grève réunit la CGT, Unsa ferroviaire, Sud Rail et la CFDT. A la RATP, cette grève a été annoncée par la CGT et SUD. Le préavis a été déposé pour un période allant du mardi 8 mars à 19 heures au jeudi à 10 heures. A la RATP, la mobilisation devrait durer de mardi 22h à jeudi matin. Un rassemblement organisé par la CGT a eu lieu à 10h devant le siège de la régie de transports, quai de la Rapée, dans le 12e arrondissement de Paris. Plus de 300 agents de la RATP  ont investi le hall du siège avec sifflets et pétards pour réclamer une hausse générale des salaires indique l'AFP.

Manifestations et blocages de lycées contre la loi Travail

Manifestations à Paris : Concernant la mobilisation contre la loi El Khomri, trois rassemblements étaient prévus à Paris ce 9 mars. A l'appel d'une intersyndicale (CGT, FO, Solidaires…), un cortège s'est réuni vers 12h30 au siège du Medef, avenue Bosquet,  dans le 7e arrondissement, pour rejoindre le ministère du Travail, rue de Grenelle. Les manifestants étaient ensuite invités à se joindre à la mobilisation citoyenne lancée sur Facebook et soutenue par des organisations de jeunesse comme l'UNEF ou l'UNL. Le rendez-vous est donné à 14 heures, place de la République. Enfin, une troisième action plus modeste a été lancée sur le réseau social avec comme point de rencontre la place de la Nation, à 11 h. D'autres manifestations sont organisées partout en France, comme par exemple sur la place Général-de-Gaulle à Marseille à 11h30 ou sur la place Bellecour de Lyon à 13h. L'ensemble des actions prévues ont été répertoriées dans cette carte.

Blocages des lycées : la mobilisation contre la loi travail touche divers secteurs. D'importants syndicats de salariés ont appelé à manifester ce 9 mars comme la CGT-Air France, fédération CGT des services publics, intersyndicale des praticiens hospitaliers, Snes-FSU (syndicat des enseignants)... Ce matin, une quinzaine de lycées étaient bloqués, principalement à Paris, mais aussi à Marseille, en protestation contre le projet de loi. Pour les organisations étudiantes, les jeunes, déjà durement confrontés à la précarité, seraient les principales victimes du projet de loi El Khomri qui prévoit notamment une réforme du licenciement économique et un plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Le projet "trahit la jeunesse", estime William Martinet, président de l'Unef, premier syndicat étudiant.