Jérôme Billioud : le prêtre accusé de pédophilie ne se souvient de rien
"Ce prêtre a bousillé une partie de ma vie. Je veux protéger les autres enfants", assure au Figaro un homme de 42 ans, qui livre au quotidien un témoignage déroutant. Selon lui, le père Jérôme Billioud s'est rendu coupable d'attouchements sexuels à son endroit, au début des années 1990. "Il avait 15 ans de plus que moi, il était comme un grand frère, un père de substitution", se confie-t-il. Selon lui, l'homme d'Eglise a profité de sa timidité et de sa fragilité alors qu'il vivait une adolescence difficile. Lors d'un déplacement à Biarritz, ce dernier l'a notamment emmené dans une chambre d'hôtel. Pierre a alors 16 ans. "Le père Billioud a commencé à se frotter et à se masturber contre moi. J'étais très gêné, je ne savais pas quoi faire, j'ai fini par dormir par terre et j'ai fait comme si rien ne s'était passé" explique-t-il.
Jérôme Billioud rejette en bloc les accusations de Pierre et assure au Figaro n'avoir "aucun souvenir" de cette nuit passée à Biarritz avec le jeune homme. Selon Pierre, le cardinal Philippe Barbarin était par ailleurs au courant des agissements pédophiles à son égard. En 2009, Pierre aurait obtenu des excuses de sa part, formulées au nom du prêtre. "Je suis choqué qu'il n'ait pas pris la mesure du problème et qu'il se soit abrité derrière la prescription pénale. Il n'a rien fait pour protéger les autres enfants, il l'a laissé en place, au même endroit", dénonce-t-il aujourd'hui.
Jérôme Billioud prêtre de Lyon, jamais inquiété
La présumée victime avait déposé une plainte en 2009, mais les faits étant prescrits, l'affaire n'a jamais été portée devant la justice. Jérôme Billioud, lui, a été de longues années le curé et l'abbé de la paroisse de l'Immaculée Conception, dans le 3e arrondissement de Lyon. Il fut ordonné prêtre de Saint Irénée en 1989 et devint rapidement une figure importante de la Croix-Rousse. En janvier 2014, il fera l'objet de plusieurs coupures de presse pour un événement des plus étonnant : le prêtre organisera en effet une cérémonie d'hommage à Louis XVI en présence de son descendant, le Prince Jean, au cours de laquelle il rappela "les heures terribles" de la période révolutionnaire, avant de déguster une galette des rois offerte par l'Action française.