Michel Onfray : un nouveau livre polémique sur l'islam
[Mis à jour le 15 mars 2016 à 23h43] Michel Onfray sort finalement son essai controversé sur l'islam mercredi 16 mars. Après les attentats du 13 novembre, le philosophe et essayiste français, qui défend notamment une vision du monde athée, avait tout d'abord abandonné l'idée de publier son livre dans l'Hexagone. Pour lui, "aucun débat serein" sur cette religion abrahamique n'était plus possible. L'essai a donc été publié le mois dernier en Italie. Et c'est finalement pour éviter de mauvaises traductions, de mauvaises interprétations que l'auteur a souhaité le publier dans son pays natal. "Nul doute qu'après cette parution, des morceaux de mon livre allaient être mal traduits et vite interprétés par tel ou tel journaliste de la presse française", explique-t-il selon des propos repris par Le Parisien.
"Penser l'islam" sort finalement mercredi aux éditions Grasset. Dans cet ouvrage, l'auteur se propose "de réactiver la pensée des Lumière", indique-t-il dans un communiqué publié par l'éditeur. Et d'évoquer également une "nécessité de se remettre à penser. Sur ce sujet comme sur d'autres".
VIDEO. Michel Onfray s'explique. Il répond à ses détracteurs
La gauche attaquée
Dans son ouvrage, l'auteur revient sur le Coran, qu'il a lu, analysé, décortiqué, et dans lequel il décèle, dans une certaine acception du texte, une apologie de la violence. Michel Onfray s'interroge beaucoup : "comment la république doit-elle considérer ces deux façons d'être musulman ? Y a-t-il des relations et des points de passage entre minorités agissantes et majorités silencieuses, sachant que l'histoire est faite par les premières, pas par les secondes ?"
Mais ce sont surtout ses tacles envers les politiques français qui devraient lui coûter cher. Au lendemain des attentats qui avaient fait 130 morts en novembre, Michel Onfray s'était déjà attiré les foudres après son tweet : "Droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l'islam politique récoltent nationalement la guerre de l'islam politique." Des propos qui défendaient à l'inverse de l'opinion publique les actes terroristes de l'État islamique. "Ce qui a eu lieu le 13 novembre est certes un acte de guerre, mais il répond à d'autres actes de guerre dont le moment initial est la décision de détruire l'Irak de Saddam Hussein par le clan Bush et ses alliés il y a un quart de siècle", avait-il par la suite développé dans une interview donnée au Point.
Dans son ouvrage, le philosophe s'attaque particulièrement à la gauche au pouvoir qui selon lui aurait "trahi ses idéaux en s'alignant sur la politique étrangère américaine et en 'sacrifiant' le peuple", explique également Le Parisien.