Licences de taxis : combien le rachat par l'État coûtera-t-il au contribuable ?

Licences de taxis : combien le rachat par l'État coûtera-t-il au contribuable ? Pour calmer la crise entre taxis et VTC, l'État a décidé de racheter les licences des conducteurs de taxis qui le souhaitent, mais le coût de la mesure demeure inconnu.

[Mis à jour le lundi 4 avril à 23h25] L'État a annoncé ce lundi 4 avril qu'il s'engageait à racheter les licences de taxis des chauffeurs qui le souhaitent, pour atténuer la fronde contre les VTC. Selon la feuille de route dévoilée en fin de journée par le secrétaire d'État aux transports, Alain Vidalies, un fonds de garantie devrait être créé pour les taxis, il serait financé par les professionnels du secteur. Seuls les taxis qui ont payé leur licence pourront être remboursés. 

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Si les montants de ces licences sont variables, certains peuvent atteindre les 350 000 euros. En tout, la facture pourrait donc s'élever à plusieurs milliards d'euros. Mais pas question de faire " faire peser ce dispositif [le fonds de garantie] sur le contribuable ", explique la feuille de route d'Alain Vidalies. C'est la raison pour laquelle un fonds de garantie devrait voir le jour. Il a été préféré à une taxe sur les courses des taxis comme des VTC, évoquée plus tôt, lors des négociations avec les représentants des chauffeurs. Ce fonds devrait être défini plus largement d'ici à cet été. Selon le médiateur et député Laurent Grandguillaume, seuls les chauffeurs de taxi en âge de la retraite ou en situation de surendettement ou des "accidents de la vie", seraient concernés par ce rachat. Avec l'arrivée des VTC sur le marché, de nombreux chauffeurs ont vu le prix de leur licence chuter drastiquement, alors qu'ils avaient souvent souscrit à d'importants prêts pour se l'offrir. Ainsi, à chaque licence rachetée, une autre devrait être cédée, à titre gratuit, à un autre chauffeur de taxi. Ceux qui sont salariés d'une entreprises devraient être privilégiés par la mesure. 

Mouhssine Berrada, le président de l'Union nationale des taxis s'est pourtant dit mécontent de cette mesure. Il espérait que la loi interdisant les VTC soit appliquée. "Je vais le prendre comme une mauvaise nouvelle. Le gouvernement vient de nous confirmer que l'application de la loi coûte plus cher que les frais que vont engendrer les indemnisations", a-t-il déclaré sur LCI. Mécontents, les chauffeurs de taxi de Toulouse ont annoncé qu'ils allaient bloquer leur ville, ce mardi 5 avril, pour le second jour consécutif.