Blocage des raffineries : est-ce que ça va durer ?

Blocage des raffineries : est-ce que ça va durer ? BLOCAGE RAFFINERIES - Les raffineries françaises tournent au ralenti créant une pénurie d'essence. La CGT souhaite étendre le mouvement aux centrales nucléaires.

[Mis à jour le mardi 24 mai 2016 à 23h18] La majorité des raffineries françaises sont bloquées. Certaines sont entièrement à l'arrêt, d'autres partiellement. Le gouvernement appelle à ne pas céder à la panique mais le mouvement de protestation prend de l'ampleur et l'essence se fait de plus en plus rare dans de nombreuses villes. La paralysie pourrait gagner encore davantage le pays. Après les raffineries, les centrales nucléaires pourraient également se mettre en grève. Comme le révèle le site de France Tv Info, la fédération CGT-Energie a lancé un appel au personnel EDF. A partir de jeudi, le réacteur numéro 2 de la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube) sera à l'arrêt. C'est ce qui a été voté par les salariés ainsi que l'arrêt de la production d'électricité.. Le réacteur numéro 1 est lui déjà à l'arrêt à cause d'un problème technique. Cité par France TV Info, le secrétaire général du syndicat CGT-Energie de l'Aube, Arnaud Pacot assure : "Notre but n'est pas de faire tomber le réseau, mais on passe au cran supérieur".

Mardi 24 mai 2106, cité par France Inter, Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral du secteur pétrole de la CGT soulignait que la grève avait été votée dans l'ensemble des centrales nucléaires. "Il va y avoir au minimum une baisse du débit de 50% à la raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon. A Fos, la grève a aussi été votée. Plus aucun produit ne sort. Il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève". "Cela va durer au moins la semaine", a-t-il déclaré sur RMC. Et de préciser : "il n'y a qu'une manière de débloquer la situation, c'est de retirer la loi Travail, c'est très simple".

VIDEO. Les huit raffineries françaises sont-elles toutes à l'arrêt ?

"Les huit raffineries françaises sont-elles toutes à l'arrêt ?"

Tôt dans la matinée, les forces de l'ordre ont délogé les grévistes de la raffinerie de Fos-sur-Mer. Les camions-citernes ont repris leur rotation mais les militants CGT envisagent de donner une suite à leur mouvement de protestation. La grève s'est également étendue au port du Havre. Ces terminaux pétroliers assurent 40% des importations françaises de carburant. Une grève qui paralyse donc encore davantage une situation déjà tendue. Le secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies, a rappelé que 20% des 12 000 stations-service françaises étaient en "difficulté".

Les cinq raffineries Total fonctionnent au ralenti. Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a réagi aux mouvements de blocage des grévistes. En marge de l'assemblée générale des actionnaires, il a estimé : "c'est quelque part une forme de rupture du pacte qui lie à la fois nos employés et notre entreprise". Et de poursuivre : "cela va nous conduire à réviser sérieusement les plans que nous avons d'investissements dans l'ensemble de ces sites en France". Mais comme le précise Le Monde il n'est pas envisagé de renoncer aux investissements du jour au lendemain. "C'est un discours de fermeté et de responsabilité, mais pas de chantage".