Manifestation du 23 juin 2016 : une centaine d'interpellations à Paris

Manifestation du 23 juin 2016 : une centaine d'interpellations à Paris MANIFESTATION - A Paris, la manifestation contre la loi Travail s'est globalement déroulée dans le calme ce jeudi 23 juin 2016.

[Mis à jour le 23 juin 2016 à 18h16] La manifestation contre la loi travail, placée sous haute sécurité, s'est déroulée dans le calme à Paris. 20 000 personnes selon la police et 60 000 selon les syndicats sont descendues dans la rue ce jeudi 23 juin 2016 pour prendre part au défilé. Un défilé qui a littéralement tourné en rond du fait du parcours imposé par le gouvernement : les manifestants se sont élancés vers 14h15 de la place de la Bastille, ont fait le tour du bassin de l'Arsenal avant de retourner à leur point de départ. Le regroupement a finalement pris fin vers 16h30. Après la dispersion du défilé officiel, quelques échauffourées ont eu lieu boulevard Richard Lenoir et quelques manifestants sont restés place de la Bastille, encerclés par les CRS jusqu'à 18h.

Le dispositif de sécurité était impressionnant pour cette manifestation. 2000 policiers étaient mobilisés pour encadrer le défilé et toutes les rues menant à la place de la Bastille avaient été bloquées par des barricades anti-émeutes. Avant même le début de la manifestation, chaque personne voulant pénétrer dans la zone était minutieusement fouillée, casques et foulards étaient notamment interdits. Au total, 95 personnes ont été interpellées en marge des manifestations, en générale de manière préventive car elles possédaient des objets pouvant servir de projectiles. Parmi elles, un individu était interdit de se rendre à cette journée d'action et un autre était en possession de stupéfiants. 

La manifestation du 23 juin minute par minute

16h34 - La préfecture de police évalue le nombre de manifestants entre 19 000 et 20 000, bien loin des 60 000 annoncés par FO. La manifestation semble toucher à sa fin place de la Bastille : les barrières anti-émeutes sont repliées, les forces de l'ordre commencent à quitter le secteur et le service de nettoyage de la ville commence son travail.

16h16 - Environ 200 personnes auraient quitté le cortège autorisé à Paris pour rejoindre la place de la Nation, rapporte BFMTV. Place de la Bastille, il semble que la dispersion des manifestants ait commencé.

16h01 - La situation est quelque peu confuse place de la Bastille : après un premier tour du bassin de l'Arsenal, certains manifestants décident de quitter le cortège, d'autres restent sur place ou repartent en contre-sens. Le nombre d'interpellations en marge de cette manifestation a encore augmenté, 95 personnes ont été arrêtées, a indiqué la préfecture de police.

15h43 - 60 000 personnes sont descendues dans la rue à Paris pour protester contre la loi travail, d'après le compte de FO. Par ailleurs, une manifestation non autorisée d'une centaine de personnes serait en cours devant la Bouse selon un journaliste de l'AFP.

15h38 - A Rennes, où de nombreuses dégradations ont été constatées, les manifestants étaient au nombre de 1500 selon la préfecture et de 3000 selon la CGT. Une "manifestation sauvage" d'un millier de personnes a défilé dans les rues, hors parcours autorisé, en début d'après-midi. Des poubelles ont été enflammées devant le commissariat central de la ville et un véhicule du groupe Vinci, concessionnaire du projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes, a également été saccagé.

15h27 - Alors que le premier tour du bassin de l'Arsenal est terminé, un canon à eau s'est positionné place de la Bastille. Par ailleurs, la police a indiqué que ce ne sont pas 25 mais 85 personnes qui ont été interpellées au moment des fouilles, avant le départ de la manifestation. "Deux personnes ont été conduites au commissariat pour vérification d'identité", a ajouté la préfecture.

15h15 - D'après Politis, plusieurs dizaines de personnes se dirigent vers les Halles pour une manifestation non autorisée. En prévision de ce genre d'action, des camions de police auraient été prévus sur le parvis de l'Hôtel de ville mais aucun rassemblement ne semble s'être tenu ici.

15h05 - Une partie des manifestants tentent de sortir du parcours imposé par les autorités, rapportent les journaliste présents sur place. "Tout le monde déteste tourner en rond", scande la foule. Il semble qu'un petit groupe ait aussi décidé de rester statique pour protester contre le parcours du cortège. Pendant ce temps, les manifestants de tête arrivent au niveau de l'opéra Bastille et devraient donc rapidement rejoindre la queue du cortège.

14h57 - La préfecture de police a indiqué que 25 personnes avaient été interpellées avant le départ de la manifestation, notamment pour avoir eu en leur possession des objets pouvant servir de projectiles. Parmi elles, une personne était interdite de manifestation et une autre détenait des stupéfiants. On ne sait pas encore si certaines ont été placées en garde à vue.

14h53 - Comme à chaque manifestation, les opposants à la loi travail font preuve d'humour et de créativité (voire parfois de vulgarité) pour créer leurs pancartes. L'homme brandissant un carton sur lequel est écrit "c'est pas une manif, c'est un zoo" fait particulièrement sensation.

14h37 - Les forces de l'ordre sont extrêmement tendues à en croire les quelques scènes relayées sur Twitter par ce journaliste de Mediapart. Le cortège a commencé à se déplacer dans le calme. Quelques manifestants de Nuit Debout ont été bloqués car ils tentaient de partir en sens inverse.

14h21 - Le départ a été donné pour la manifestation place de la Bastille, à Paris. Jean-Luc Mélenchon en tête du cortège est largement plus sollicité par les journalistes que les représentants syndicaux, selon les témoins sur place.

14h08 - Alors que le cortège s'apprête à partir, plusieurs politiques ont été repérés place de la Bastille : Cécile Duflot, Julien Bayou, porte-parole EELV et Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris. "Ce n'est pas la longueur du parcours qui compte, c'est le nombre de manifestants", a par ailleurs déclaré Philippe Martinez devant les caméras, tentant de mettre fin à la polémique sur la décision du gouvernement.

13h57 - Les accès à la centrale thermique EDF de Cordemais, en Loire-Atlantique, sont bloqués depuis ce matin dans le cadre de la journée de mobilisation contre la loi travail, rapporte Le Figaro. Ce blocage vise également à "défendre l'avenir de la centrale et l'avenir du charbon", a expliqué le délégué CGT. Entre 250 et 450 salariés de la centrale et agents portuaires participent à cette action entamée depuis 5h du matin.

13h54 - Dix-huit personnes ont déjà été interpellées à l'issue des fouilles réalisées autour de la place de la Bastille, a indiqué la police. Parmi elles, une personne qui avait été interdite de participer à la manifestation. 

13h44 - Jean-Claude Mailly (FO) et Philippe Martinez (CGT) sont arrivés place de la Bastille. Interviewé sur iTélé, Olivier Besancenot accuse le gouvernement de "créer les conditions" pour que le défilé de cet après-midi ne se passe pas bien. "Ce n'est pas faisable en tant que tel (...), le gouvernement le sait très bien", a-t-il affirmé.

13h36 - Toute personne voulant accéder à la manifestation à Paris est systématiquement fouillée. Il est impossible d'accéder au périmètre avec un casque de protection ou un foulard, même les journalistes doivent montrer patte blanche. La plupart des rues menant à la place de la Bastille sont barrées par la police.

13h12 - A Rennes, le cortège passé par la place de Bretagne arrive maintenant à République dans le calme. Des banques, des agences d'interim ou immobilières ont toutefois été taguées, de nombreuses photos des façades ont été partagées sur Twitter.

13h00 - François Hollande a affirmé qu'il irait "jusqu'au bout" sur le projet de loi travail. Il s'exprimait ce matin à la Cité de refuge de l'Armée du salut à Paris. "C'est essentiel de permettre aux entreprises de pouvoir embaucher davantage, permettre que nous ayons davantage de formation pour ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, davantage d'embauches avec des contrats à durée indéterminée", a-t-il notamment déclaré.

12h49 - La station de métro Bastille est fermée depuis 11h, en prévision de la manifestation à Paris. Les correspondances ne sont plus assurées, a annoncé la RATP sur Twitter. Ce sont donc la ligne 1, la 8 et la 5 qui sont concernées. Auparavant, les voitures ont été évacuées de la place de la Bastille et du boulevard Bourdon et il a été demandé aux propriétaires des bateaux amarrés au bassin de l'Arsenal de les déplacer vers le canal Saint-Martin. Le jardin du port de l'Arsenal a également été fermé par la mairie ce matin.

12h36 - Depuis ce matin, les services de la ville s'activent pour sécuriser les abords du parcours, à Paris. Les plaques se trouvant autour des arbres ont été retirées puis ce fut ensuite au tour des vitres des abribus de disparaître de la place de la Bastille, notamment. Les pieux en bois servant à clôturer les espaces verts du boulevard Bourdon ont également été enlevés. L'AFP rapporte que des cars de CRS sont déjà en place depuis le début de la matinée.

12h20 - La manifestation pourrait être encore plus dangereuse à Paris. C'est en substance ce qu'affirment plusieurs Twittos ce matin au vu du parcours "en nasse" qui a été élaboré par le ministère de l'Intérieur. D'autres, plus mesurés, s'interrogent sur le dispositif, qui vise pourtant à assurer une meilleurs sécurité. Le défilé parisien va en effet se dérouler sur un périmètre extrêmement réduit d'1,6 km autour d'un bassin, celui de l'Arsenal. La place de la Bastille peut accueillir jusqu'à 30 000 personnes selon Libération qui a enquêté sur la question. Un chiffre qui pourrait être dépassé en cas d'affluence selon le quotidien qui rappelle que lors du dernier défilé, 80 000 personnes s'étaient étalés sur 5,5 km, les derniers manifestants ne quittant la place d'Italie qu'au moment où les premiers arrivaient aux Invalides. Par ailleurs, plusieurs sites sensibles se trouvent dans le périmètre : le commissariat du IVe arrondissement, l'Opéra Bastille ou encore la résidence de Manuel Valls.

12h09 - Des manifestations suivies ou qui s'essoufflent ? C'est l'une des questions qui sera posée ce soir, à l'issue de l'ensemble des mouvements. Les premiers chiffres circulent sur les réseaux sociaux, sans qu'on puisse pour l'instant les confirmer. Il est question de 1300 manifestants à Clermont-Ferrand, 3600 au Havre, où les défilés sont en train de s'achever.

11h38 - Manifestation imminente à Rennes. La manifestation contre la loi Travail à Rennes doit partir à 11h30. Avec Paris et Nantes, ce sera l'un des défilés les plus observés aujourd'hui. A Rennes, les précédents défilés avaient dégénéré, avec du mobilier urbain dégradé, des vitrines brisées ou taguées. Lors de la manifestation du 28 avril, un manifestant a perdu l'usage d'un oeil dans les affrontements avec les policiers, probablement touché par un gomme-cogne. Plusieurs commerçants ont fait part dans les médias de leur crispation voire de leur peur. Les CRS se son déployés en nombre dans le centre ville.

11h31 - Le défilé à Angers est parti vers 10h30 lui aussi, depuis  la place du Ralliement. Les manifestants semblent relativement nombreux, alors qu'on s'interroge sur la vigueur du mouvement après trois mois d'opposition à la loi Travail. D'environ 5000 lors des premiers cortèges, les opposants sont passés à 3000 en avril à quelques centaines lors des derniers regroupements.

11h23 - La manifestation a aussi débuté à Marseille. Dans la deuxième ville de France après Paris, le défilé était prévu à 10h30 sur le Vieux-Port. Le cortège devait remonter la Canebière pour se diriger ensuite vers la place Castellane.

11h17 - A Limoges, la manifestation rassemble quelques centaines de personnes. Selon un journaliste de France 3 Limousin. Le défilé devait partir à 10h30 de la place Carnot, devant la préfecture. . 

11h08 - Les dockers en tête de cortège au Havre. La fin (ou presque) des grèves dans les transports, les raffineries et autres ports ne signifie pas que le mouvement social est terminé pour les salariés, cheminots et autres fonctionnaires. Les dockers sont bien présents, en particulier en tête de cortège au havre comme le montre France Bleu.

10h57 - C'est parti à Valenciennes. La manifestation contre la loi Travail est aussi en cours à Valenciennes. Dans les terres nordistes, un rassemblement a été organisé place d'Armes. les manifestants ne devraient pas défiler à proprement parler. Mais le réseau de transports Transvilles a tout de même suspendu le trafic du tramway entre la gare et la Porte de Paris.

10h41 - Le secrétaire général de Force Ouvrière était l'invité d'Europe 1, ce jeudi. Jean-Claude Mailly pointe lui aussi Manuel Valls qui bloque les négociations sur la loi Travail selon lui.

"Jean-Claude Mailly : "J'aimerais bien que le Premier ministre sache dialoguer""

10h30 - A Caen, la manifestation est en train de s'ébrouer. Les premiers opposants à la loi Travail sont arrivés au rond point Pericentre, dans la cité normande. Le défilé devait débuter à 10h30 selon les organisateurs.

10h10 - Martinez rend Manuel Valls responsable de la situation. Les propos de Philippe Martinez, le patron de la CGT, sont très commentés ce matin. Le leader syndical était au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce jeudi matin, avant les manifestations de la journée. Affirmant que les syndicats ne sont pas "complices des casseurs", il a accusé le Premier ministre de "mettre de l'huile sur le feu" et de refuser le dialogue.

10h04 - Des manifestations partout en France.L'attention s'est énormément focalisée sur Paris, avec l'interdiction pour l'autorisation de la manifestation. Mais les défilés vont avoir lieu un peu partout en France et dès ce matin. Au Havre, le départ de la manifestation est programmé dès 10h30 devant la Chambre de commerce et d'industrie. A Rennes, le défilé partira à 14 heures, comme à Nantes, place du Bouffay. Dans la capitale de Loire Atlantique, un second appel au rassemblement a été émis sur les réseaux sociaux. la préfecture rappelle qu'en dehors de la manifestation officielle, aucun autre défilé n'est autorité. Des cortèges sont attendus à Toulouse, Bordeaux, Lille, Lyon, Grenoble ou Marseille.

9h59 - Des péages ouverts. Depuis 7 heures ce matin environ, plusieurs actions ont été menées, en particulier autour des barrières de péages. Le péage de Bandol, dans le Var, a été ouvert. Sur le pont de Normandie, les automobilistes ont également pu circuler sans payer. le péage a été remis en place vers 9 heures.

9h51 - Premiers blocages. Les premiers blocages de cette journée de manifestations contre la loi Travail ont commencé. A Grenoble, peu après 9 heures, le pont des martyrs a été bloqué par des manifestatnts. un feu de palettes a été allumé. Le pont a été débloqué par les forces de l'ordre.

Manifestation du 23 juin : pataquès à Paris

Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la loi Travail a lieu ce jeudi, la manifestation organisée à Paris sera plus scrutée que jamais. Plusieurs observateurs décrivaient un mouvement en train de s'essouffler, après des semaines de combat contre la réforme du code du travail. Mais ce mercredi, à la veille de la mobilisation, le gouvernement a donné un coup de pouce quasi-inespéré aux syndicats, en menaçant d'interdire le défilé parisien. L'interdiction fut même prononcée par la préfecture de police de Paris, hier matin, vers 9 heures, provoquant un tollé général dans les organisations syndicales et les partis de gauche. La préfecture de police de Paris estimait que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies.

En à peine plus de trois heures, la manifestation à Paris était de nouveau autorisée. La décision a été prise après une rencontre organisée en urgence entre le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, Philippe Martinez de la CGT et Jean-Claude Mailly, de Force ouvrière. Lors d'une conférence de presse au siège de la CGT, à Montreuil, Philippe Martinez, le leader de la centrale syndicale, a indiqué qu'un accord avait été trouvé avec le ministre. "Les organisations syndicales ont obtenu le droit de manifester le 23 juin sur un parcours proposé par le ministre de l'Intérieur", a indiqué le syndicaliste en pointe dans la contestation. Le défilé partira donc bel et bien de la Place de la Bastille à 14h15, sur un parcours d'1,5 km autour du bassin de l'Arsenal.

Une manifestation très encadrée

Ironie du sort, la préfecture de police de Paris, qui avait interdit la manifestation le matin, a communiqué sur son parcours le soir. Et décrit le périmètre de sécurité impressionnant qui sera mis en place. 2000 policiers - forces mobiles, forces de sécurité intérieure et brigade fluviale - seront mobilisés sur place et l'ensemble des manifestants seront fouillés en amont de la place de la Bastille, surtout ceux portant des sac-à-dos a indiqué Michel Cadot, préfet de la ville de Paris. Ni projectiles, ni déguisements ne seront tolérés.

Un large périmètre de sécurité sera mis en place dans lequel la circulation des véhicules sera interdite. Tous les véhicules en stationnement sur la trajectoire de la manifestation, entre la Place de la Bastille et autour du bassin de l'Arsenal, seront enlevés. Les propriétaires des bateaux présents dans le port pourront, s'il le souhaitent, demander à la préfecture de les enlever par sécurité. La station de métro Bastille sera totalement fermée. Fabien Vanhemelryck, secrétaire national du syndicat de police Alliance, a qualifié mercredi ces mesures drastiques de "dispositif hors norme".

Cazeneuve au casse-pipe

Peu de temps après l'annonce de la ré-autorisation de la manifestation, c'est Bernard Cazeneuve qui a pris la parole en début d'après-midi ce mercredi pour tenter d'expliquer ce revirement et de maintenir une image de fermeté. "J'appelle les organisateurs à la responsabilité. Aucun débordement, aucune violence, ne sera toléré", a-t-il déclaré, lors d'un point presse. Depuis la place Beauvau, le ministre a rappelé la mobilisation exceptionnelle des forces de l'ordre pendant l'Euro 2016, les 2500 manifestation organisées en France depuis le début de la contestation et les 28 policiers blessés lors de la dernière mobilisation le 14 juin, émaillée par des échauffourées et les dégâts des casseurs.

Affirmant avoir refusé "l'itinéraire long" proposé par les syndicats, il a imposé un itinéraire plus court. Un compromis entre la manifestation "statique" que souhaitait à l'origine la préfecture et le défilé entre Bastille et Nation auquel tenaient les syndicats. Le nouveau parcours imposé par le ministre de l'Intérieur a en tout cas inspiré bien des remarques sur les réseaux sociaux. En cause ? Sa forme un peu étrange - ou du moins prêtant à sourire - les internautes estimant que le parcours prenait la forme d'un phallus. Un des commentaires a bien fait rire la Toile et il est signé Valérie Damidot. La célèbre animatrice de télévision a en effet posté sur son compte Twitter ce message : "C'est Dorcel qui a dessiné le parcours ?", faisant évidemment référence à Marc Dorcel, célèbre réalisateur de films pornographiques. Et le principal intéressé de répondre : "Au cul, au cul... aucune hésitation sur le message subliminal du tracé du parcours de la #manif23juin".

Une manifestation clandestine se profilait

Après l'interdiction de la manifestation par la préfecture, le gouvernement n'avait que peu de marge de manoeuvre. En 48 heures, la tension était montée à son paroxysme entre syndicats et organisations de gauche d'un côté face à la préfecture et au gouvernement de l'autre. Quand vers 9 heures ce mercredi, le préfet de police a annoncé l'interdiction de la manifestation du jeudi 23 juin contre la loi travail à Paris, les protestations ont immédiatement été vives et nombreuses. Plusieurs responsables syndicaux et plusieurs partis politiques ont annoncé dans la matinée qu'ils défileraient, malgré l'interdiction, dont le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le PCF de Pierre Laurent. L'ancien leader du NPA Olivier Besancenot a lui aussi laissé entendre qu'il participerait à la manifestation, disant même être "chaud bouillant" pour défiler.

Chez les anciens partenaires du gouvernement que sont les écologistes, David Cormand, nouveau secrétaire national d'EELV, a indiqué qu'il serait "bien évidemment dans ce cortège" jeudi. Tout comme Cécile Duflot qui a assuré qu'elle suivrait les syndicats selon le Monde. "On ira avec le mal de bide", aurait-elle indiqué. Plusieurs responsables de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) déclaraient également qu'ils maintiendraient leur défilé. Philippe Martinez, qui devait participer au défilé à Bordeaux, avait annoncé qu'il resterait à Paris avec l'intention de manifester. Sur Facebook, un groupe a été créé et appelait au rassemblement dès ce mercredi soir, place de la République, pour défendre la "démocratie" et les libertés... Les organisateurs d'une manifestation interdite s'exposent à une amende de 7 500 euros tandis que les manifestants risquent une contravention de 11 euros.