Blue whale challenge : les règles du nouveau "jeu" qui pousse les ados au suicide
Le défi suicidaire "Blue Whale Challenge", né en Russie, prend de plus en plus d’ampleur en France. Au point que Justine Atlan, directrice de l'association e-Enfance, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences dramatiques de ce "jeu" morbide dont le but est de pousser les adolescents à mettre fin à leur jour via les réseaux sociaux. "Depuis un mois, nous avons eu une centaine d'appels. Ce sont des parents qui ont remarqué que leur enfant, plutôt des filles d'ailleurs pour le moment, s'était scarifié ou ont regardé dans l'ordinateur de leur ado et se sont rendus compte que ce challenge existait."
Il y a dix jours, dans les Hauts-de-France, deux jeunes filles ont été repérées à temps et prises en charge, selon la Voix du Nord, après être entrées dans l'engrenage du Challenge. L'une d'elle avait atteint le niveau "45 sur 50", quand l'autre présentait des traces de brûlures et de scarification sur le bras, comme sur la photo ci-dessous publiée par une par une adhérente du mouvement sur sa page Facebook.
Selon le JDD, un jeune homme de 15 ans serait tombé du septième étage d'un immeuble, vendredi 24 mars, en voulant relever le défi "numéro 22". Un proche de la victime l'a annoncé sur Facebook. Le 15 mars, un adolescent rémois a été retrouvé mort à son domicile à la suite d'une auto-strangulation. Selon les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, son décès serait "lié au jeu". Au début du mois, deux jeunes Réunionnais avaient également perdu la vie. Selon des proches, ils avaient commencé à jouer au "Blue Whale Challenge". Mais dans tous ces cas, la police n'a pas encore établi de liens de cause à effet directs. En Russie, "Blue Whale Challenge" serait déjà responsable de 130 suicides en six mois.
Blue Whale Challenge, c'est quoi exactement ?
Les règles du "jeu" sont terriblement simples pour les adolescents qui s'y adonnent. Lorsqu’ils s’inscrivent au jeu sur un réseau social comme Facebook par exemple, les joueurs se voient attribuer un "administrateur". Durant 50 jours, celui-ci lance des défis quotidiens aux participants qui doivent renvoyer des photos afin de prouver qu’ils les ont bien réalisés. Celles-ci sont postées, likées et glorifiées afin d’encourager les adolescents à poursuivre le jeu.
Comme il est possible de l'observer sur cette liste communiquée à une adhérente au "Blue Whale Challenge", qu'elle a diffusée sur le réseau social Twitter, certains défis sont "softs", comme se lever à une certaine heure de la nuit pour écouter une musique triste, mais d’autres sont bien plus graves, comme se taillader le bras en forme de mots ou de symboles. Au 50e jour, les joueurs doivent mettre fin à leur vie pour remporter la partie.
ok donc c sa votre blue whale challenge bande de tarer à partir de quand tu te lève à 4:20 du matin mm pic.twitter.com/dhFSkLGkdW
— hinata (@brokengirlcry) 5 mars 2017
La gendarmerie du Pas-de-Calais a lancé un appel à la vigilance sur Facebook. "SOYEZ VIGILANT - Tout changement de comportement, renfermement sur soi ou scarification doit vous alerter, surtout si la personne concernée a accès aux réseaux sociaux", indique-elle avant de préciser : "La provocation au suicide est punie par la loi [5 ans d'emprisonnement et 75 000€ d'amende]". Une mise en garde a d'autre part été adressée à tous les chefs d'établissements scolaires de France et à l’ensemble des assistantes sociales et infirmières.