Aïd el Kébir : les abattages sans étourdissement préalables indignent

Aïd el Kébir : les abattages sans étourdissement préalables indignent AID 2017 - Des associations de défense des animaux s'insurgent contre les conditions d'abattage des ovins lors de l'Aïd el Kébir.

[Mis à jour le 1er septembre 2017 à 11h08] Comme chaque année, plusieurs associations de défense des animaux font savoir tout le mal qu'elles pensent des conditions d'abattage des ovins lors de la grande fête de l'Aïd el Kébir. La fondation Bardot lance un appel à témoins contre les abattages clandestins, l'association Gaïa a lancé une grande campagne d'affichages à Bruxelles (voir images ci-dessous). L'association 30 millions d'amis a mis en ligne une pétition pour que l'étourdissement des animaux soit rendu obligatoire même lors d'abattages rituels. 

Brigitte Bardot elle-même a pris la plume pour condamner cette année encore les dérogations existantes dans les abattoirs pour mettre à mort les animaux sacrifiés lors de l'Aïd el Kébir. Dans une longue lettre publiée sur son compte Twitter, l'ancienne actrice s'indigne. "Quelle terrifiante injustice de faire souffrir une partie des animaux destinés aux rituels alors que d'autres bénéficient d'un étourdissement préalable. Que ce soit pour la fête du sacrifice de l'Aïd el Kébir ou pour les abattages quotidiens, tous les animaux doivent être étourdis avant la saignée comme cela se pratique déjà en Autriche, Danemark, Estonie, Finlande, Grèce, Islande, Luxembourg, Norvège, Suède et Suisse", écrit-elle. "Il est temps que la France arrête de se soumettre lâchement à des traditions barbares et obsolètes", estime-t-elle encore.

En France, le Code rural et de la pêche maritime prévoit une dérogation à l'obligation d'étourdissement des animaux destinés à la consommation, lorsque celui-ci n'est pas compatible avec les prescriptions rituelles relevant du libre exercice du culte. Cette dérogation est malgré tout très encadrée par le droit français.

En vidéo - Comme chaque année, Brigitte Bardot dénonce le sacrifice des ovins dans les abattoirs.

"Brigitte Bardot s'oppose à l'égorgement lors de la fête de l'Aïd"

Des règles d'abattage strictes pour l'Aïd el Kébir

En France, lors des célébrations de l'Aid el Kébir, plus de 100 000 ovins sont abattus chaque année dans des abattoirs agréés. Cette année encore, c'est avec une vraie vigilance que les pouvoirs publics veilleront à la bonne circulation des animaux sur le territoire français, qui seront regroupés en amont, avant leur mise à mort, dans des centres de rassemblement ou bien sur des marchés en vif. Attention toutefois, aucun animal ne doit être tué en dehors des abattoirs agréés par l'Etat. Celui-ci rappelle que l'abattage rituel est organisé "afin de garantir le libre exercice des pratiques religieuses, dans le respect des dispositions réglementaires relatives à la protection animale, l'hygiène alimentaire et la protection de l'environnement".

Les abattages "à la ferme" ou sur la plupart des sites d'élevage sont ainsi formellement interdits. La pratique est très encadrée, le ministère de l'Agriculture rappelle que l'abattage d'un animal en dehors d'un abattoir agréé constitue "un délit pénal passible de six mois d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende". Les pouvoirs publics pointent par ailleurs des risques pour la santé publique avec des transmission de maladies. Pour trouver la liste des abattoirs agréés, rendez-vous sur cette page du site officiel du ministère de l'Agriculture.

Lors de la réception de l'animal, l'exploitant de l'abattoir agréé doit effectuer un contrôle précis en six étapes distinctes : d'abord identifier correctement des animaux ; remplir le document d'information sur la chaîne alimentaire ; vérifier l'absence d'une restriction de mouvement ; contrôler la propreté des animaux ; vérifier si l'animal est en bonne santé et enfin, s'assurer du bien-être des animaux au déchargement. Si une anomalie est constatée, elle doit être immédiatement signalée aux services vétérinaires.