Suicide de Maggy Biskupski : un mot et des soupçons de détournement de fonds

Suicide de Maggy Biskupski : un mot et des soupçons de détournement de fonds La policière, présidente de l'association "Policiers en colère", avait laissé un message à ses collègues avant de se donner la mort. On apprend que Maggy Biskupski faisait l'objet de soupçons d'"abus de confiance".

[Mis à jour le 13 novembre 2018 à 22h12] Elle était le symbole et le porte-voix du ras-le-bol des policiers depuis l'attaque de deux gardiens de la paix, en octobre 2016. Dans la foulée, Maggy Biskupski créa l'association "Policiers en colère", dont elle était la présidente. La jeune femme de 36 a été retrouvée morte à son domicile de Carrière-Sous-Poissy (Yvelines). Il s'agirait d'un suicide, provoqué par son arme de service. C'est l'un de ses collègues qui, inquiet de ne pas avoir des nouvelles de Maggy Biskupski, aurait prévenu les secours, rapporte Le Parisien, qui indique également que les pompiers n'ont rien pu faire face aux importantes blessures de l'employée de la brigade anticriminalité (BAC). Europe 1 précise également qu'elle aurait laissé un mot à ses collègues. 

Dans ce message, elle indiquait ses intentions suicidaires, sans donner plus de précision. Alors que Maggy Biskupski était visée par une procédure de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "manquements" à son devoir de réserve, suite à ses propos face caméra lors de l'hommage à ses collègues visés à Viry-Châtillon, une enquête judiciaire est désormais ouverte suite à son suicide.

Une enquête pour "abus de confiance"

Europe 1 révèle par ailleurs que le parquet de Versailles a ouvert une enquête pour "abus de confiance". Le média précise que celle-ci a été ordonnée à la suite de "soupçons de détournement de fonds au sein de l'association qu'elle présidait". Europe 1 s'appuie sur une source "interne" qui assure que la policière avait reconnu avoir détourné quelques milliers d'euros. Selon cette source, il existait au sein de son association des conflits internes assez forts. France Info indique que les débats étaient virulents au sein de l'association, au sujet de "la gestion financière" de la structure. Europe 1 est bien plus explicite : "Alors que la majorité des responsables du mouvement des "Policiers en colère" souhaitait régler le sujet en interne, permettant à Maggy Biskupski de rembourser progressivement la somme détournée, d'autres se seraient montrés plus virulents", rapporte le média.

De nombreux hommages à Maggy Biskupski

Sur Twitter, les hommages à Maggy Biskupski se succèdent, comme celui de Michel Larrive, député FI, dont les "pensées vont à ses proches et à ses collègues". "En 2017, ce sont 135 policiers qui ont mis fin à leurs jours", déplore-t-il.

Christophe Castaner, dans la lignée de son tweet, a également rendu hommage à Maggy Biskupski ce mardi matin sur BFM TV, évoquant une "combattante". "Il faut entendre la colère des policiers", a ajouté le ministre de l'Intérieur face à Jean-Jacques Bourdin. "Pensée émue pour Maggy Biskupski, sa famille et ses collègues. Symbole d'une police à bout, elle portait le combat de ceux qui nous protègent au quotidien. Nous n'avons pas su la protéger. Hommage aux forces de l'ordre, à leur courage et à leur engagement sans faille", a tweeté Laurent Wauquiez, tandis que Marine Le Pen a parlé d'une "hécatombe" qui ne "peut plus durer".

Le combat de Maggy Biskupski : la haine anti-flic

Le milieu policier a également rendu hommage à Maggy Biskupski, notamment le syndicat France-Police, qui "a décidé de suspendre pour trois jours la campagne électorale pour observer le deuil de [leur] collègue". "Maggy était une vraie baqueuse dotée d'une mentalité 100% police", peut-on lire sur le site de l'organisation syndicaliste. Maggy Biskupski avait fait entendre sa colère sur plusieurs plateaux de télévision comme Balance ton poste, Salut les terriens sur C8 ou encore C dans l'air sur France 5. Elle y dénonçait le ras-le-bol de sa profession face au manque de moyens engagé contre la haine anti-flic, notamment.