Mantes-la-Jolie : la vidéo des lycéens qui fait polémique

Mantes-la-Jolie : la vidéo des lycéens qui fait polémique 153 lycéens ont été interpellés jeudi à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines jeudi 6 décembre. Ils ont été manifestement forcés de se mettre à genoux, mains entravées ou sur la tête.

[Mis à jour le 7 décembre 2018 à 15h07] 280 lycées ont été perturbés par des blocages complets ou partiels dans la journée de jeudi et plusieurs lycées font part d'incidents graves survenus lors de ces blocages. 700 lycéens ont été interpellés à la suite de ces blocages, notamment à Mantes-la-Jolie. Selon le procureur de la République de Versailles, Vincent Lesclous, 151 lycéens ont été arrêtés hier pour "participation à un attroupement armé". Les interpellations ont eu lieu après que des incidents aient été recensés près du lycée Saint-Exupery.

Voulant manifestement fuir la police, les lycéens âgés de 15 à 19 ans s'étaient réfugiés dans les locaux des Restos du cœur. C'est dans la cour des locaux de l'association qu'ils ont finalement été arrêtés. Dans une vidéo partagée massivement sur les réseaux sociaux, on peut voir les jeunes adolescents à genoux mains entravées ou sur la tête, surveillés par les 70 policiers mobilisés pour l'opération. Sur la vidéo, on peut entendre un homme déclarer : "Voilà une classe qui se tient sage". Des images qui ont suscité de vives réactions dans la classe politique.

"Des lycéens humiliés par la police française : polémique à Mantes-La-Jolie"

"La jeunesse française humiliée"

Les images de la vidéo de l'arrestation des lycéens ont suscité de vives réactions parmi les internautes et dans la classe politique. Si certains félicitent les forces de l'ordre d'avoir "bien fait" leur travail, d'autres jugent les images "glaçantes" et "choquantes". Benoît Hamon, leader de Generation-s a partagé sur son compte Twitter la vidéo en dénonçant une scène "glaçante et inadmissible" qui "n'est pas la République". Il estime que la jeunesse française a été "humiliée" lors de ces interpellations. Danièle Simonnet, conseillère de Paris a critiqué ces images qui font penser à "une dictature militaire", "indigne d'une démocratie" comme le souligne Eric Coquerel député de la France insoumise. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale est revenu sur cette vidéo aux micros de France inter. S'il est "bien évidemment choqué" par les images, il a appelé à "remettre les choses dans leur contexte" en évoquant "une violence exceptionnelle". "Quelque soient les faits qui sont reprochés aux lycéens , rien ne justifie une telle humiliation de mineurs filmée et commentée" a twitté le Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure.

"Une procédure classique" selon Castaner

Dans une conférence de presse tenue ce vendredi matin, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner est revenu sur ces images qui ont suscité tant d'indignation. Il a assuré que cela "correspondait à la procédure classique" en reconnaissant toutefois la "dureté" et "la violence de ces images". Tout comme le ministre de l'Education nationale, il a appelé à prendre en compte "la violence de la situation".  Enfin, le locataire de la place Beauvau a détaillé les conditions des interpellations des lycéens en parlant de "12 hommes et femmes seulement" face à 150 lycéens, qui n'ont par ailleurs "pas été blessés"de même que les agents.

A Paris, lors d'un rassemblement place de la République, les lycéens ont reproduit les images de l'interpellation des jeunes à Mantes-la-Jolie qui ont fait polémique lors de leur diffusion en masse sur les réseaux sociaux.